mardi 28 novembre 2006 - par Mohammed Taleb
Eléments pour une analyse systémique et transdisciplinaire du conflit Israël-Occident/Palestine-monde arabe
Ière partie : De la Réforme protestante à Théodore Herlz, de la naissance des Etats-Unis à la Déclaration Baflour.
"Notre souffle est plus long que cette longue durée au coeur du néant" Tawfiq Zyad
A l’inverse du réductionnisme méthodologique, notre approche du conflit israélo-palestinien reposera sur une analyse de type systémique : il s’agit d’être attentif moins aux objets qu’aux relations. Le sens d’un fait ne réside pas seulement dans ses caractéristiques propres, mais aussi dans la trame des rapports qui se tissent autour et à travers lui.
Dans cette analyse, le conflit entre l’Israël et la Palestine forme et constitue un système qui n’est intelligible que dans la mesure où nous l’inscrivons dans un méta-système qui est constitué par la relation conflictuelle entre l’Occident et le monde arabe et musulman. Cette relation mérite elle-même d’être articulée avec la relation conflictuelle entre le Nord et le Sud (ou pour reprendre une autre image le Centre et la Périphérie).
Ces élargissements successifs ne sont pas uniquement spatiaux. La profondeur temporelle se trouve elle aussi affectée et il convient, pour ne pas réduire la compréhension du conflit Israël-Palestine à sa temporalité immédiate, de contextualiser selon une longue histoire ce conflit. Ici, nous voudrions tordre le coup à une idée répandue qui le fait remonter à Theodore Herzl et son à projet colonial datant de la fin du XIXème et du début du XXème siècles.
En réalité, nous voudrions souligner que ce conflit n’est pas intelligible si nous ne saisissons pas les enjeux d’une dynamique concrète, sociale et historique qui est celle de la Réforme protestante aux XVIème et XVIIème siècles. En effet, nous voudrions rappeler que la genèse du projet colonial sioniste procède d’une certaine théologie chrétienne protestante.
Cette analyse systémique particulière se doit d’être également transdisciplinaire car les ressources de la seule science politique ou du droit international ne sont pas suffisantes. La théologie et l’anthropologie culturelle doivent aussi être mobilisées. Mais la transdisciplinarité ne se contente pas de la seule sphère de la raison académique et dans notre compréhension de ce conflit ce sont aussi les forces de l’intuition que nous voulons convoquer.
Les Occidentaux, régulièrement, à travers leurs médias, leurs intellectuels et leurs dirigeants politiques, considèrent que la paix entre Israéliens et Palestiniens suppose l’intervention d’un tiers neutre ou, en tout cas, d’un tiers qui n’as pas de responsabilités directes dans la cause du conflit. Conflit entre « Juifs et Arabes », entre « Juifs et Musulmans », entre « fils d’Israël et fils d’Ismaël », les lectures schématiques abondent.
Le point commun entre elles, outre leur essentialisme, est que l’Occident se voit exonérer de toutes ses responsabilités originelles. Les Occidentaux considèrent même qu’ils font le pari de la paix en critiquant les uns et les autres, dénonçant les « excès » de la politique israélienne et l’« extrémisme » de la position palestinienne. En fait, si la terre palestinienne est le lieu de l’existence (au sens de manifestation) du conflit israélo-palestinien, son essence (ses causes profondes) réside dans l’histoire même de l’Occident, de l’Europe issue de la Réforme aux Etats-Unis. Le projet sioniste en Palestine (c’est-à-dire l’installation des Juifs en terre palestinienne) ne relève pas mécaniquement du judaïsme comme le prétendent beaucoup de personnes, mais d’une dérive politico-théologique qui remonte au christianisme protestant.
Sola scriptura ! Par l’Ecriture seule ! Ce principe est l’un des axes fondamentaux de la Réforme protestante initiée par Luther (1488-1546). Il affirme que la Bible (l’Ancien Testament et Nouveau Testament) est la référence ultime de la foi chrétienne. Alors que la version latine de la Bible (Saint Jérôme, Vème siècle) est, de facto, monopolisée par les élites religieuses et intellectuelles de l’Europe chrétienne, la Réforme (dite aussi réformation) démocratise en quelque sorte l’accès aux écritures saintes. Les traductions dans les langues vernaculaires se développent et les Protestants jouent un rôle essentiel dans ce processus religieux et culturel (la traduction de Luther en Allemand).
Dans quelle mesure ce principe, Sola scriptura , intervient-il dans notre questionnement de départ, à savoir la collusion originelle entre protestantisme et projet sioniste en Palestine ? En fait, cette démocratisation de l’accès aux textes bibliques et l’élévation de la Bible au rang de clé de voûte d’une identité chrétienne centrée sur le Christ s’est réalisées dans un contexte historique particulièrement conflictuel. Rappelons, pour notre propos, que durant les XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles, l’Europe romaine se lança dans un processus de « reconquête » religieuse afin de contrer la Réforme. Dans le sillage de cette Contre-réforme, ou « Réforme Catholique », les Protestants subissent d’innombrables persécutions.
Or, cette situation devait laisser sur la conscience protestante une empreinte singulière et, dans le contexte de la généralisation de la Bible, elle favorisait à une identification avec les Hébreux persécutés dans l’Egypte des Pharaons. On peut légitimer considérer cette théologie identitaire comme étant l’une des sources de la solidarité « civilisationnelle » qui cohére le monde occidental et l’Israël moderne crée en 1948.
Cette théologie protestante qui identifie les Protestants persécutés des XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles aux Hébreux de l’Antiquité va trouver en Amérique du Nord une terre d’accueil. A bien des égards, le rapport entre les Etats-Unis et l’Israël, loin d’être réductible à une simple alliance politico-militaire conjoncturelle, se voit enraciné dans l’histoire anthropologique de pays.
Dans ses mémoires, l’ancien président des USA, Jimmy Carter affirme que l’héritage baptise sudiste lui avait donné une « affinité » avec Israël dont la création avait été « ordonnée » par Dieu : « L’établissement de l’Etat moderne d’Israël est l’accomplissement de la prophétie biblique. » (cité in « La dimension théologique du lobby israélien aux Etats-Unis », Marwan Bishara, Le Débat Stratégique, n°30, janv. 1997). Ailleurs, le célèbre promoteur de « l’idéologie des droits de l’homme », déclarait : « Israël et les Etats-Unis ont été formés par des pionniers. Mon pays est aussi une nation d’immigrants et de réfugiés, formé par des peuples venus de maints pays... Nous partageons l’héritage de la Bible. » (Jérusalem Post, mars 1979, cité dans Les origines lointaines de la colonisation de la Palestine, Ahmed Taleb, Nedjma, n° 19, avril 1989, p.23)
Cette « affinité » n’a de sens que dans le cadre du sionisme chrétien de la culture politico-religieuse nord-américaine. Sans ce socle anthropologique, la solidarité de toujours des Etats-Unis avec l’Etat israélien et le mouvement sioniste demeure inintelligible. C’est qu’il y a, en effet, un jeu de miroir entre les deux.
Les Américains du Nord n’ont fait que revivre leur propre expérience « historico-divine » de la conquête du continent à travers la nouvelle expérience sioniste israélienne. Le colon qui brave le « désert », chassant le « sauvage », pour fonder un kibboutz ressemble trop au colon de la « conquête » de l’Ouest. « L’Israélien est un homme de la frontière comme l’Américain l’avait été. Tout deux avaient à se battre avec une population indigène hostile » écrit Ferdynand Zweig (cité in Israël et les Etats-Unis ou les fondements d’une doctrine stratégique, Camille Mansour, Armand Colin , 1995, p. 246-247)
D’une certaine manière, l’expansion et le colonialisme spécifique du sionisme juif donnait une légitimation à l’expérience sioniste chrétienne des Etats-Unis. Par ailleurs, il faut souligner que le point d’ancrage le plus important dans cette « affinité » réside dans le fait que les deux sionismes pensent être les réactualisations modernes de l’histoire des Hébreux de l’Antiquité. La Bible est, ici, la matrice conceptuelle de justification de l’expérience sociale concrète. Pour le cas des Etats-Unis, cela est d’autant plus vrai que le système de représentation qui a présidé à la création, et au développement, de cette nouvelle entité politique va s’appuyer sur la mémoire de la Bible.
Jean-Paul Mayer est un expert des questions stratégiques. Il a travaillé comme Haut-fonctionnaire à l’Etat-Major de la Marine et à la Délégation aux études générales du Ministère de la défense. Il a fait paraître Dieu de Colère. Stratégie et puritanisme aux Etats-Unis (Association pour le Développement et la Diffusion de l’Information Militaire, col. Esprit de Défense, 1995). Il baptise le premier chapitre de ce livre, « L’Israël américain de Dieu ». Il écrit ceci : « Le titre peut surprendre, mais c’est ainsi que bon nombre de citoyens des Etats-Unis baptisent leur pays. Armés de la volonté de bâtir une nouvelle société idéale, les premiers Américains croyaient que Dieu avait tenu ce continent vide pour les accueillir un jour les persécutés. Les premiers colons proclament qu’ils vont pouvoir construire sur ces terres nouvelles « l’Israël américain de Dieu », dénomination qui aura une grande prospérité. Ils affirment que leur pays sera différent des autres puisque Dieu l’a réservé aux vrais croyants pour qu’ils y bâtissent la cité de Dieu. L’un d’entre eux, le prédicateur John Eliot, théorise même un gouvernement divin dans son célèbre The Christian Commonwealth (la communauté chrétienne) (...) Le Dieu de Calvin et des puritains est par bien des aspects bien plus proche du Dieu de majesté et de colère de l’Ancien testament que du Dieu d’amour de la révélation chrétienne : c’est pourquoi le puritanisme est souvent qualifié « d’anglo-hébraïsme ». » (pp. 14-15).
Eléments pour une analyse systémique et transdisciplinaire du conflit Israël-Occident/Palestine-monde arabe
Ière partie : De la Réforme protestante à Théodore Herlz, de la naissance des Etats-Unis à la Déclaration Baflour.
"Notre souffle est plus long que cette longue durée au coeur du néant" Tawfiq Zyad
A l’inverse du réductionnisme méthodologique, notre approche du conflit israélo-palestinien reposera sur une analyse de type systémique : il s’agit d’être attentif moins aux objets qu’aux relations. Le sens d’un fait ne réside pas seulement dans ses caractéristiques propres, mais aussi dans la trame des rapports qui se tissent autour et à travers lui.
Dans cette analyse, le conflit entre l’Israël et la Palestine forme et constitue un système qui n’est intelligible que dans la mesure où nous l’inscrivons dans un méta-système qui est constitué par la relation conflictuelle entre l’Occident et le monde arabe et musulman. Cette relation mérite elle-même d’être articulée avec la relation conflictuelle entre le Nord et le Sud (ou pour reprendre une autre image le Centre et la Périphérie).
Ces élargissements successifs ne sont pas uniquement spatiaux. La profondeur temporelle se trouve elle aussi affectée et il convient, pour ne pas réduire la compréhension du conflit Israël-Palestine à sa temporalité immédiate, de contextualiser selon une longue histoire ce conflit. Ici, nous voudrions tordre le coup à une idée répandue qui le fait remonter à Theodore Herzl et son à projet colonial datant de la fin du XIXème et du début du XXème siècles.
En réalité, nous voudrions souligner que ce conflit n’est pas intelligible si nous ne saisissons pas les enjeux d’une dynamique concrète, sociale et historique qui est celle de la Réforme protestante aux XVIème et XVIIème siècles. En effet, nous voudrions rappeler que la genèse du projet colonial sioniste procède d’une certaine théologie chrétienne protestante.
Cette analyse systémique particulière se doit d’être également transdisciplinaire car les ressources de la seule science politique ou du droit international ne sont pas suffisantes. La théologie et l’anthropologie culturelle doivent aussi être mobilisées. Mais la transdisciplinarité ne se contente pas de la seule sphère de la raison académique et dans notre compréhension de ce conflit ce sont aussi les forces de l’intuition que nous voulons convoquer.
Les Occidentaux, régulièrement, à travers leurs médias, leurs intellectuels et leurs dirigeants politiques, considèrent que la paix entre Israéliens et Palestiniens suppose l’intervention d’un tiers neutre ou, en tout cas, d’un tiers qui n’as pas de responsabilités directes dans la cause du conflit. Conflit entre « Juifs et Arabes », entre « Juifs et Musulmans », entre « fils d’Israël et fils d’Ismaël », les lectures schématiques abondent.
Le point commun entre elles, outre leur essentialisme, est que l’Occident se voit exonérer de toutes ses responsabilités originelles. Les Occidentaux considèrent même qu’ils font le pari de la paix en critiquant les uns et les autres, dénonçant les « excès » de la politique israélienne et l’« extrémisme » de la position palestinienne. En fait, si la terre palestinienne est le lieu de l’existence (au sens de manifestation) du conflit israélo-palestinien, son essence (ses causes profondes) réside dans l’histoire même de l’Occident, de l’Europe issue de la Réforme aux Etats-Unis. Le projet sioniste en Palestine (c’est-à-dire l’installation des Juifs en terre palestinienne) ne relève pas mécaniquement du judaïsme comme le prétendent beaucoup de personnes, mais d’une dérive politico-théologique qui remonte au christianisme protestant.
Sola scriptura ! Par l’Ecriture seule ! Ce principe est l’un des axes fondamentaux de la Réforme protestante initiée par Luther (1488-1546). Il affirme que la Bible (l’Ancien Testament et Nouveau Testament) est la référence ultime de la foi chrétienne. Alors que la version latine de la Bible (Saint Jérôme, Vème siècle) est, de facto, monopolisée par les élites religieuses et intellectuelles de l’Europe chrétienne, la Réforme (dite aussi réformation) démocratise en quelque sorte l’accès aux écritures saintes. Les traductions dans les langues vernaculaires se développent et les Protestants jouent un rôle essentiel dans ce processus religieux et culturel (la traduction de Luther en Allemand).
Dans quelle mesure ce principe, Sola scriptura , intervient-il dans notre questionnement de départ, à savoir la collusion originelle entre protestantisme et projet sioniste en Palestine ? En fait, cette démocratisation de l’accès aux textes bibliques et l’élévation de la Bible au rang de clé de voûte d’une identité chrétienne centrée sur le Christ s’est réalisées dans un contexte historique particulièrement conflictuel. Rappelons, pour notre propos, que durant les XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles, l’Europe romaine se lança dans un processus de « reconquête » religieuse afin de contrer la Réforme. Dans le sillage de cette Contre-réforme, ou « Réforme Catholique », les Protestants subissent d’innombrables persécutions.
Or, cette situation devait laisser sur la conscience protestante une empreinte singulière et, dans le contexte de la généralisation de la Bible, elle favorisait à une identification avec les Hébreux persécutés dans l’Egypte des Pharaons. On peut légitimer considérer cette théologie identitaire comme étant l’une des sources de la solidarité « civilisationnelle » qui cohére le monde occidental et l’Israël moderne crée en 1948.
Cette théologie protestante qui identifie les Protestants persécutés des XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles aux Hébreux de l’Antiquité va trouver en Amérique du Nord une terre d’accueil. A bien des égards, le rapport entre les Etats-Unis et l’Israël, loin d’être réductible à une simple alliance politico-militaire conjoncturelle, se voit enraciné dans l’histoire anthropologique de pays.
Dans ses mémoires, l’ancien président des USA, Jimmy Carter affirme que l’héritage baptise sudiste lui avait donné une « affinité » avec Israël dont la création avait été « ordonnée » par Dieu : « L’établissement de l’Etat moderne d’Israël est l’accomplissement de la prophétie biblique. » (cité in « La dimension théologique du lobby israélien aux Etats-Unis », Marwan Bishara, Le Débat Stratégique, n°30, janv. 1997). Ailleurs, le célèbre promoteur de « l’idéologie des droits de l’homme », déclarait : « Israël et les Etats-Unis ont été formés par des pionniers. Mon pays est aussi une nation d’immigrants et de réfugiés, formé par des peuples venus de maints pays... Nous partageons l’héritage de la Bible. » (Jérusalem Post, mars 1979, cité dans Les origines lointaines de la colonisation de la Palestine, Ahmed Taleb, Nedjma, n° 19, avril 1989, p.23)
Cette « affinité » n’a de sens que dans le cadre du sionisme chrétien de la culture politico-religieuse nord-américaine. Sans ce socle anthropologique, la solidarité de toujours des Etats-Unis avec l’Etat israélien et le mouvement sioniste demeure inintelligible. C’est qu’il y a, en effet, un jeu de miroir entre les deux.
Les Américains du Nord n’ont fait que revivre leur propre expérience « historico-divine » de la conquête du continent à travers la nouvelle expérience sioniste israélienne. Le colon qui brave le « désert », chassant le « sauvage », pour fonder un kibboutz ressemble trop au colon de la « conquête » de l’Ouest. « L’Israélien est un homme de la frontière comme l’Américain l’avait été. Tout deux avaient à se battre avec une population indigène hostile » écrit Ferdynand Zweig (cité in Israël et les Etats-Unis ou les fondements d’une doctrine stratégique, Camille Mansour, Armand Colin , 1995, p. 246-247)
D’une certaine manière, l’expansion et le colonialisme spécifique du sionisme juif donnait une légitimation à l’expérience sioniste chrétienne des Etats-Unis. Par ailleurs, il faut souligner que le point d’ancrage le plus important dans cette « affinité » réside dans le fait que les deux sionismes pensent être les réactualisations modernes de l’histoire des Hébreux de l’Antiquité. La Bible est, ici, la matrice conceptuelle de justification de l’expérience sociale concrète. Pour le cas des Etats-Unis, cela est d’autant plus vrai que le système de représentation qui a présidé à la création, et au développement, de cette nouvelle entité politique va s’appuyer sur la mémoire de la Bible.
Jean-Paul Mayer est un expert des questions stratégiques. Il a travaillé comme Haut-fonctionnaire à l’Etat-Major de la Marine et à la Délégation aux études générales du Ministère de la défense. Il a fait paraître Dieu de Colère. Stratégie et puritanisme aux Etats-Unis (Association pour le Développement et la Diffusion de l’Information Militaire, col. Esprit de Défense, 1995). Il baptise le premier chapitre de ce livre, « L’Israël américain de Dieu ». Il écrit ceci : « Le titre peut surprendre, mais c’est ainsi que bon nombre de citoyens des Etats-Unis baptisent leur pays. Armés de la volonté de bâtir une nouvelle société idéale, les premiers Américains croyaient que Dieu avait tenu ce continent vide pour les accueillir un jour les persécutés. Les premiers colons proclament qu’ils vont pouvoir construire sur ces terres nouvelles « l’Israël américain de Dieu », dénomination qui aura une grande prospérité. Ils affirment que leur pays sera différent des autres puisque Dieu l’a réservé aux vrais croyants pour qu’ils y bâtissent la cité de Dieu. L’un d’entre eux, le prédicateur John Eliot, théorise même un gouvernement divin dans son célèbre The Christian Commonwealth (la communauté chrétienne) (...) Le Dieu de Calvin et des puritains est par bien des aspects bien plus proche du Dieu de majesté et de colère de l’Ancien testament que du Dieu d’amour de la révélation chrétienne : c’est pourquoi le puritanisme est souvent qualifié « d’anglo-hébraïsme ». » (pp. 14-15).
Commentaire