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Pendant le massacre , la manipulation continue

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    Pendant le massacre , la manipulation continue

    Ahmed Halli ( le soir d'Algerie)

    Alors que le massacre continue à Ghaza et que des enfants meurent par centaines (un tiers des victimes selon les statistiques), le jeu favori des Arabes continue. Pour les (mauvais) gouvernants, il consiste à soutenir une cause du bout des lèvres sans risquer de fâcher les grands maîtres du monde. Quant aux peuples, la rue arabe pour ne pas dire «al-ghachi» (1), ils descendent dans la rue.
    Ils crient leur colère et leur frustration, et pas seulement contre les bombardements israéliens.
    Le jeu consiste simplement à ne jamais aller trop loin, pour ne pas risquer de casser le «poil de Muawya» (2).
    Les chefs font des discours guerriers, ils promettent de se battre jusqu’au dernier Palestinien. Ils animent des meetings et haranguent des foules, prêtes à s’enflammer mais craignant l’incendie.
    Sur le champ de bataille, ou de massacre, les vraies victimes semblent s’être résignées au pire et au silence. Loin de la canonnade et du fracas des bombes, les foules clament leur douleur et exhibent leurs blessures virtuelles.
    C’est à qui criera le plus fort, pour la plus grande satisfaction des chefs et de leurs théologiens attitrés.
    Car les imams sont indispensables à ce jeu et ce sont eux qui confèrent au massacre son statut de guerre de religions.
    C’est ainsi que l’ont voulu le Hamas et Israël.
    Avec cette différence, toutefois, que les premiers restent rivés aux batailles et à la terminologie de l’aube de l’Islam alors que les seconds ont considérablement évolué depuis Khaybar (3).
    Ils ont appris à leur détriment les techniques du génocide qu’ils appliquent, à une petite échelle, à Ghaza et ils maîtrisent l’art de la communication. Alors, ils tuent hommes, femmes et, surtout enfants, de Ghaza, sourds aux grondements de la rue arabe, torrent éphémère qui n’emporte que les siens. Pendant le massacre, le jeu et la manipulation continuent et, à la fin, ce sont les méchants qui gagnent. Et toujours les mêmes slogans démagogiques et les cris de guerre primitifs qui annihilent, parfois, tous les élans d’affection et de solidarité à l’égard de ce peuple, promis jadis au rôle de locomotive du monde arabe. Jeux de rôles, manipulations et démagogie se combinent pour donner des résultats inattendus, comme ce fut le cas vendredi dernier à Alger.
    Voilà une capitale plongée dans une douce torpeur depuis une dizaine d’années, sans rassemblements et sans manifestations sur la voie publique. Il y a quelques années, c’était plus facile de faire avorter une manifestation prévue à Alger. Il suffisait de bloquer les issues menant de la Kabylie à la capitale et de fermer le «poste frontière» de Thénia. On était si bien en ville, à l’abri des tentations de descendre dans la rue et d’écouter les incantations en provenance des mosquées. D’ailleurs, citez-moi un seul minaret qui a appelé à soutenir la population de Kabylie contre l’interdiction de manifester. Ce n’est pas la même chose ni les mêmes proportions et, encore moins, la même agression, me direz-vous ? Je vous le concède mais tout de même, pourquoi la Kabylie aurait-elle dû attendre que ce soit la même chose. Tant pis pour la Kabylie et tant mieux pour la Palestine et pour notre meneur de jeu attitré, Karadhaoui, que Dieu épargne à sa quatrième épouse un veuvage précoce !
    On a donc manifesté vendredi dernier, et à l’algérienne, c'est-à-dire avec beaucoup d’actes de vandalisme et des blessés. Mes concitoyens excellent dans l’autodestruction à cause d’une tendance atavique à l’autophagie acquise on ne sait où ni comment.
    Les médias rapportent que des pickpockets ont eu la main plus qu’heureuse ce jour-là. Normal : une foule charrie, sur son passage, le bon grain et l’ivraie. De ce côté-là, on a été servi aussi : les lanceurs de pierres étaient de la partie, ainsi que cet indécrottable agitateur nommé Ali Benhadj. Et comme il constitue toujours une menace pour l’ordre public, et pour la presse, ce qui devait arriver arriva : une pierre a gravement blessé un journaliste du quotidien Ennahar al-djadid(4).
    Je passe sur les slogans du FIS que le pouvoir a fait siens et qui ont été utilisés, cette fois-ci, contre lui.
    Tout le monde veut mourir en musulman, à l’instar de notre futur président à vie, mais il ne faut pas oublier de demander la permission au FIS. Plus loin encore du champ de bataille, on a aussi manifesté à Paris : un cortège imposant pour dénoncer les crimes israéliens avec ses dérapages, devenus inévitables au fil du temps. Un défilé plus «laïque» que celui d’Alger, même si les religieux ont ramené des hauts-parleurs plus puissants. C’est le cas du Hezbollah, bureau de Paris, qui a fait reprendre quelques slogans contestables comme l’annonce du retour de «l’armée de Mohamed». Personne n’a très bien compris pourquoi un groupe de manifestants a défilé, sur plusieurs dizaines de mètres, derrière une banderole arborant la croix gammée.
    Heureusement que des manifestants sont intervenus et que la banderole suspecte a été rengainée.
    Un très léger incident à côté de ce dérapage de l’hebdomadaire égyptien Rose al-youssef. Sous prétexte de dénoncer la barbarie israélienne, l’un de ses journalistes a commis un article dans lequel il salue la mémoire d’Hitler. Selon Rose al-youssef, le «bon Hilter» aurait frémi d’horreur devant la sauvagerie et la barbarie sionistes.
    Voilà qui ne redorera pas l’image de l’Egypte, déjà sérieusement mise à mal par ses hésitations et ses atermoiements face à l’offensive israélienne.
    Ce n’est pas une raison, cependant, pour lancer des anathèmes sur un pays qui a donné plus que tout autre pour la cause palestinienne. Moubarak est un mauvais président qui s’accroche au pouvoir mais l’Egypte ne détient pas le monopole en la matière. Il ne faut pas oublier aussi que l’écrasante majorité du peuple égyptien ploie sous le joug de tyrannie et de la pauvreté.
    En dépit de cela, il est plus palestinien que tous les démagogues du vendredi.

    A. H.

    (1) Expression que nous devons à Nourredine Boukrouh qui eut son heure de gloire et obtint même un portefeuille ministériel. Il avait affirmé que les Algériens ne constituaient pas un peuple mais un rassemblement de personnes, une foule, qui se dit «ghachi» en arabe. A l’époque, il suscita une véritable levée de boucliers contre lui mais il a gagné ma sympathie, malgré ses références à Bennabi.
    2) «Chaârat Muawya», le poil de Muawya, résume la manière de gouverner et de tenir le peuple. Le peuple et lui tiennent le poil de cheveu, chacun par un bout. Si le peuple tire sur le poil, je donne du mou, et si le peuple donne du mou je tire sur le poil, disait-il. Ce sera sans doute la doctrine de Khaddafi à qui les notables libyens et leurs enfants viennent de prêter allégeance.
    (3) Khaibar, une oasis juive du Hedjaz, qui fut investie par l’armée des musulmans après la tentative d’assassinat du Prophète par un juif de Médine qui avait trouvé asile à Khaibar. Elle est souvent mise en avant par les fondamentalistes pour galvaniser les foules arabes, avides de revanche.
    (4) Je souhaite un prompt rétablissement à notre confrère qui a évité les coups de matraque pour être assommé par une pierre, venue sans doute d’un frère, d’un cousin ou d’un voisin de quartier. Ghaza mérite notre soutien et nos prières mais pas au prix de la mort d’un Algérien, journaliste ou policier.

  • #2
    Dîtes-moi quelle est l'idée principale véhiculée par ce papier.

    Il est qui ce baveux pour oser dire (notes de bas de page): ... mais il a gagné ma sympathie malgré ses références à Bennabi.
    ᴎᴏᴛ ᴇᴠᴇᴎ ᴡᴙᴏᴎɢ!

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    • #3
      Dîtes-moi quelle est l'idée principale véhiculée par ce papier.
      L'idée de ce papier est une manipulation afin que le massacre continu dans l'indifference.
      Une facon de dire que cette guerre n'est qu'un jeux auquel le troupeau n'y comprends rien.
      Ze3ma c'est pour nous rendre plus intelligent ou plutot plus bete que nous le somme.
      Enfin, il ne nous prennent meme pas pour des cons, ils disent nous sommes cons, nous le troupeau.

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      • #4
        Salaam Darwish,
        .. que veux-tu, c'est ca "Le soir d'Algerie"!
        meme le Matin ne peut rivaliser avec ce torchon.

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        • #5
          Salaam Darwish,
          .. que veux-tu, c'est ca "Le soir d'Algerie"!
          meme le Matin ne peut rivaliser avec ce torchon.
          Je proteste vigoureusement ! Un torchon a une utilité certaine : ça nettoie.

          Le soir d'Algérie, je cherche toujours...

          J'étais déjà passablement édifiée quant à la qualité de certains journalistes mais ici on bat des records! Que dis-je?? C'est du hors-concours carrément !
          Dîtes-moi quelle est l'idée principale véhiculée par ce papier.
          Aucune...mais je trouve qu'il illustre assez bien la théorie du chaos : quand on a fini de lire, ça s'entrechoque tellement dans le crâne qu'on en chope une migraine carabinée à force de chercher un semblant de début de cohérence
          « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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