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Narcotrafic : le Maroc en guerre contre le kif

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  • Narcotrafic : le Maroc en guerre contre le kif

    Les douaniers du port de Tanger sont encore stupéfaits par la taille de la saisie effectuée le 27 décembre, près de 4 tonnes de résine de cannabis dissimulés derrière une cargaison de poivrons dans la remorque d'un camion travaillant pour une entreprise espagnole.

    Il s'agit là en effet de la plus grande saisie de drogue effectuée en 2008, portant à 27 tonnes le total de résine de cannabis saisi par les autorités uniquement dans le port de Tanger.

    Depuis le début des années 2000, le Royaume Chérifien semble avoir déclaré la guerre au kif, mobilisant des moyens importants, et y consacrant un département spécialisé au sein du ministère de l'intérieur , chargé de démanteler les filières et de remonter la piste des barons de la drogue, qui jouissent souvent de la double nationalité marocaine et espagnole.
    Début décembre, c'est près de trois tonnes de cannabis qui étaient détruites par les autorités marocaines dans la région de Taounate, portant le nombre total de saisies effectuées à près de 165 tonnes de cannabis et 90 tonnes de résine.

    Parallèlement, le nombre total de surfaces sur lesquelles seraient cultivées le Cannabis au Maroc a été divisé par deux en moins de cinq années, passant de 134 000 Ha à 72500Ha. Une feuille de route marocco espagnole de lutte contre le trafic de cannabis a été mise en place en Novembre 2008, pour permettre une plus grande coordination entre les deux états. A cette occasion, les espagnols ont affirmé, par la voix d'Antonio Camacho Vizcaino, secrétaire d'état à la sécurité, que les marocains ont consentis des « efforts importants » pour éradiquer progressivement la culture du cannabis. Pour mener ce combat, les nouvelles technologies jouent un rôle important avec la mise à niveau des instruments de surveillance des frontières et l'acquisition par le Maroc de scanners dernière génération, à près d'un million d'euro pièce.

    L'enjeu pour le Maroc est double, car au-delà de l'aspect d' « image » indéniable, sur lequel le Royaume Chérifien veut capitaliser suite à son récent arrimage à l'Europe à travers un accord d'association signé en octobre dernier , le Pays veut pouvoir couper l'herbe sous les pieds des trafiquants en montrant sa détermination à mettre fin à un trafic qui empêche les paysans de consacrer leurs terres à des cultures de substitution, certes moins rentables, mais plus pérennes. C'est donc dans une perspective de mise à niveau de son économie et de consolidation de son image de marque que le Maroc intensifie les efforts de lutte contre le narcotrafic, bien que ces efforts aient été peu médiatisés par la presse internationale, et que l'image, désormais ancienne, d'un Maroc premier producteur mondial de cannabis, aie encore la dent dure.

    Pourtant, il est indéniable que la production mondiale, sur fond de recul des tentatives de légalisation en Europe (Amsterdam envisagerait de revenir sur ses lois permissives, suite à l'échec de la politique de tolérance), connaît des changements structurels et organisationnels importants, avec la montée en puissance de l'Afghanistan, qui a ravi au Maroc la pôle position.

    Les pays occidentaux ne sont pas en reste dans cette nouvelle donne mondiale du cannabis, puisque qu'une production locale, par exemple au Québec, atteint des records inquiétants, à cause, en partie, du durcissement des contrôles douaniers, et de la multiplication des petits producteurs qui utilisent des fertilisants chimiques, permettant des taux de rentabilité importants pour des surfaces très réduites.

    © News Press 2009

    http://www.tv5.org/TV5Site/info/comm...?NPID=FR210977
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