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Haïzer abandonnée vit en marge du temps

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  • Haïzer abandonnée vit en marge du temps

    La commune de Haïzer est à moins de 10km de la ville de Bouira, et c’est la même distance qui la sépare aussi de l’orgueilleux massif du Djurdjura. Au moment où certaines communes renouent avec le développement, cette région garde toujours son statut de ville enclavée. Délaissée et abandonnée, cette localité vit en marge du temps.

    En dépit de son emplacement géographique, lequel aurait été un grand avantage, et qui permettrait sans doute une réelle redynamisation, la ville de Haïzer et l’ensemble de ses villages, tombent dans la désuétude. Cette descente aux enfers qu’elle ne cesse de subir se déroule sous le regard impuissant des habitants, et celui des responsables locaux, lesquels ne font que briller par leur absence.

    L’eau, l’éternel casse-tête

    En quittant la ville de Bouira du côté est, la RN30 mène droit vers le chef-lieu de daïra de Haïzer. En cours de route, la fresque éblouissante du Djurdjura, juste devant nos yeux, le long des 9 km nous invite à nous lancer vers l’aventure. Pour un étranger des lieux, cela provoquerait certainement l’une des plus inoubliables sensations. Il s’attendrait à découvrir une ville «merveille», plantée au pied d’une montagne à la beauté inénarrable. Hélas! au bout du voyage, le paradis que le visiteur s’impatientait de voir n’est, en réalité, qu’une cité laissée-pour-compte. Donc, c’est une âpre déception pour les usagers de la RN30, qui y transitent pour rejoindre la station touristique de Tikjda. Les traces des pluies qui se sont abattues dernièrement sont toujours visibles.

    Les flaques d’eau occupent trottoirs et chaussées. Une virée à travers les différents quartiers permet de constater à quel point les lieux sont dégradés. Comme si les travaux d’aménagement urbain n’ont jamais eu lieu dans cette ville. Pourtant, quelques chantiers ont bel et bien commencé, mais leur achèvement ne semble pas s’opérer. Et le chef-lieu de commune peine à se dégager de la boue.

    En plus des retards accusés énormément en matière d’aménagement urbain, il y a aussi un autre problème qui pénalise, à plus d’un titre, les citoyens, l’eau potable, ce liquide vital qui vient à manquer.

    Et l’inadmissible dans toute cette histoire, c’est le fait d’avoir soif, dans une commune classée parmi les régions les mieux loties en la matière.

    La source d’Aghbalou, située au coeur du Djurdjura est destinée à alimenter toute la commune de Haïzer. Seulement, les choses ne vont pas toujours bon train. Hormis quelques villages qui ont pu se permettre de l’eau au quotidien, le reste, y compris le centre-ville, est condamné à vivre l’éternelle soif. Eté comme hiver, c’est l’inévitable sécheresse.

    Un habitant du village Lemroudj, un hameau implanté à des centaines de mètres à la sortie nord de la ville de Haïzer, essaie de nous résumer le calvaire vécu au village. «Les autorités venaient de réaliser une nouvelle installation d’AEP, cela nous a donné un grand espoir d’en finir avec la pénurie d’eau, mais, une fois les travaux terminés, aucune goutte d’eau n’a coulé dans les robinets», nous confie amèrement Hassen. Un autre jeune rencontré au chef-lieu de commune, habitant le village de Tikesra nous dira: «On ne comprend toujours pas pourquoi le projet d’assainissement, qui a commencé depuis une année est toujours inachevé?», s’interroge Farid. Devant cette situation, il se trouve que plusieurs bourgades relevant de la commune de Haïzer, ont beaucoup de choses à dire sur ce point.

    En attendant le wali

    Le seul forage qui revient à la propriété de la commune, et qui a servi des années durant des centaines d’habitants, n’est plus en usage à présent. L’APC qui approvisionne les citoyens avec des citernes, aujourd’hui, ne le fait plus. A en croire certains, ce sont les responsables de la mairie qui auraient ordonné de cesser l’approvisionnement, sans toutefois donner d’explications.
    Ce qui laisse constater, à longueur de journée, des bandes d’enfants munis de jerricans qui se lancent à la recherche de l’eau chez un habitant du quartier, lequel a mis à leur disposition un forage.

    Mais la question qui semble toujours d’actualité: «Jusqu’à quand le simple citoyen continuera-t-il à chercher l’eau, alors qu’une simple volonté des autorités locales de remettre en état les réseaux d’AEP garantira de l’eau dans les robinets tous les jours?»

    À l’instar des populations des autres communes de la wilaya de Bouira, les habitants de Haïzer, eux aussi, attendent que le premier responsable de la wilaya leur rende visite. Depuis son installation à la tête de Bouira, M.Ali Bouguerra a pratiquement visité toutes les communes. Le tour de Haïzer n’est pas encore venu. Les habitants attendent qu’une visite soit programmée dans les prochains jours.

    Cela pourrait bien apporter une lueur d’espoir, infime soit-elle, quant à l’avenir de la commune. La situation de blocage que connaît l’APC y est pour beaucoup. En ne trouvant personne à qui se plaindre, les habitants de Haïzer lancent un appel de détresse au wali. «Nous aimerions voir le wali à Haïzer, la commune est dans un état déplorable», martèle un citoyen.

    «Le réseau routier est vétuste, le programme de l’habitat rural n’est toujours pas à jour, des dossiers ont été déposés depuis une année sans aucune suite, et ce sont des problèmes qui n’en finissent pas», a-t-il ajouté.
    Un autre jeune semble préoccupé par le chômage. Surtout que la commune ne dispose d’aucun projet d’investissement pouvant générer de l’emploi.
    «C’est insupportable ce que nous vivons ici, trouver de l’emploi relève de l’impossible. Même pour l’emploi des jeunes, on n’est pas chanceux, car au niveau des services de la commune, ce sont les mêmes noms qui s’affichent», nous dira ce jeune qui peine à comprendre comment sont gérés les dossiers de cette formule.

    En attendant que le wali de Bouira programme une visite de travail dans la commune de Haïzer, les habitants continuent de vivre le calvaire au quotidien, qui commence par l’absence totale de l’eau dans les robinets et finit par une autre absence, laquelle est la plus remarquée et ne laisse personne indifférent: il s’agit de l’inexistence d’une assemblée communale.

    Sur ce, les citoyens ne cessent de s’interroger sur l’avenir de leur cité. C’est pourquoi une réponse adéquate doit venir des hautes autorités de la wilaya, en l’occurrence le wali de Bouira qui est plus que jamais attendu à Haïzer.

    Par l'Expression
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