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Polémique autour de la solidarité avec ghaza à l’APN

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  • Polémique autour de la solidarité avec ghaza à l’APN

    Députés en colère

    Comme il fallait s’y attendre, la séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) devait être dominée par l’agression de l’armée sioniste sur Ghaza, mais le moins attendu est que les travaux soient perturbés pour ne pas dire boycottés.

    Ghaza divise l’APN. C’est du moins le premier constat que nous avons établi une fois sur les lieux, au-delà des clivages politiques qui minent une Assemblée déjà largement fragilisée. De quoi s’agit-il au fait ? 3 projets sont proposés au débat, mais avant même que les députés ne rejoignent leurs sièges le hall de l’hémicycle s’anime. Ghaza est déjà au coeur des débats.

    Une fois dans l’enceinte, on demande du côté du MSP de Menasra notamment et du PT de consacrer la plénière exclusivement au drame qui sévit à Ghaza, une cause en soi partagée par la quasi-totalité des députés mais dont la manière d’agir reste à définir. La séance s’ouvre avec une tension indescriptible.

    On insiste du côté du MSP et du PT à ce que la séance soit exclusivement consacrée à Ghaza. Un communiqué consensuel condamnant l’agression israélienne et émanant de 5 groupes parlementaires, dont la coalition présidentielle, est lu par le député FLN Daoudoua pour ensuite permettre aux travaux de se dérouler « normalement».

    Rien n’en fut. Des voix montent, des cris se répercutent au sein de l’Assemblée. Pas question. Le président de l’APN Abdelaziz Ziari intervient pour justifier la poursuite des travaux. « L’article 130 est le seul à même d’autoriser une telle séance ».

    Dans un brouhaha indescriptible, un autre député FLN s’écrie : « Ceux qui veulent aller à Ghaza qu’ils s’en aillent.» Des va-et-vient, des cris : on a failli en arriver au poings. Hormis les députés de la coalition, tous les autres ont joint l’acte à la parole. Ils sortent. Le hall s’anime.

    Les gens de la presse, journalistes et photographes, suivent le « déplacement » alors que les débats s’ouvrent timidement. « La priorité est pour la Palestine !», s’écrient les uns. « On doit se solidariser avec nos frères palestiniens en sortant maintenant», s’évertuent à proposer les autres.

    Louiza Hanoune n’arrive pas à s’entendre sur le fond avec les députés MSP et autres Islah alors que Nordine Aït Hamouda du RCD, dont le parti a produit un communiqué dénonçant l’attitude de l’État algérien à l’égard de la crise de Ghaza et mettant en cause le fait que le parti de Sadi n’ait pas été associé au communiqué commun, tente de donner son point de vue sur la question qui du reste, affirme-t-il, est une préoccupation majeure du RCD.

    Dans ce « cirque », pour reprendre les termes d’un député, la décision fut vite prise de sortir faire une marche symbolique qui mènera jusqu’à la place des martyrs.

    Une quarantaine de députés pour la plupart du MSP sortent et improvisent leur marche. Le service d’ordre présent en force sur les lieux, comme si un tel « dérapage » avait déjà été prévu, oblige les « représentant de la nation » à rester sur place.

    A défaut d’une marche, ils scandent des slogans tels : « Ghaza soumise à la destruction et nos gouvernants dorment encore », « un parlement sans décision qui vend Ghaza en dollars », ou encore « d’Djeich, Chaâb, avec toi Ghaza ». Un renfort de police et une pluie qui commençait à tomber ont définitivement « anéanti » le mouvement qui se mettait en branle. Les députés sont obligés de rejoindre l’hémicycle.

    Tout le monde rentre. Les avis diffèrent sur Ghaza. Interrogé sur la position algérienne qu’elle considère insuffisante, Louiza Hanoune dira : «On est le seul pays arabe à ne pas avoir établi des relations avec Israël. On doit imposer notre position quitte à utiliser l’arme du pétrole. Il faut passer à l’action au lieu de se complaire dans des déclarations sans portée.

    On devrait même soutenir le Hamas.» Plus directe, elle ira même jusqu’à demander le retrait de l’Algérie de l’Union pour la Méditerranée. « On ne négociera pas avec eux », allusion faite à Israël. Même son de cloche chez Menasra qui reproche à l’Algérie son manque d’altruisme alors que l’État palestinien y est né en 1987.

    A mesure que le temps passe, les ardeurs se tempèrent et tout le monde rentre dans les rangs. Du côté de la coalition on tente de minimiser les « incidents tout en réitérant le soutien indéfectible de toute la Nation à la cause palestinienne.

    La plénière s’est poursuivie avec les débats sur les trois projets de loi, à savoir celui relatif à la protection du consommateur et la répression de la fraude, celui complétant l’ordonnance n°70-57 relative à l’assistance judiciaire et le dernier, et non des moindres, complétant l’ordonnance n°066-156 portant code pénal qui entérine les sanctions et incriminations contre les « Harraga » et les trafiquants illicites des migrants, passibles de peines de prison.

    La plénière d’hier n’a tout compte fait été que l’avant-goût d’une échéance électorale qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Attendons pour voir.


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