Des chiffres, des angoisses et l’attente de solutions
Réunis en décembre dernier lors des travaux des Journées nationales de médecine légale, des experts légistes ont affirmé que quelque 16 766 cas d’abus sexuels sur des mineurs avaient été répertoriés sur une période de deux années.
Des participants ont par ailleurs révélé qu’en moins d’une année, ce sont pas moins de 800 mineurs, dont l’âge varie entre 3 et 15 ans, qui ont été l’objet de pareilles agressions à travers tout le pays.
Certains parmi ces derniers ont signalé qu’une moyenne de trois agressions de ce type ont lieu chaque semaine dans la seule ville d’Annaba.
Revenant sur les chiffres communiqués plus haut, ils considèrent qu’ils sont bien loin de refléter toute la dimension de ce phénomène en raison du refus des victimes ou de leurs parents de déposer plainte et briser ainsi le silence pour dire leur souffrance. Selon eux, les cas d’abus sexuels avoisineraient en réalité les 2 000.
Les recommandations adoptées à l’issue de la rencontre de Annaba plaident pour la nécessité de doter les services de médecine légale en équipements, de faire en sorte de mieux situer les victimes de ces atteintes et d’identifier leurs bourreaux.
Elles demandent que soit renforcée la législation aux plans préventif et répressif et que soit assurée une meilleure prise en charge de cette question au plan institutionnel, de même que par le biais d’associations.
Ce n’est que durant les travaux de ces journées spécialisées que le ministère de la Santé s’est enfin décidé à annoncer la création d’une première cellule pilote d’écoute psychologique des victimes d’abus sexuels à Annaba dont il envisage par la suite de multiplier le nombre à travers tout le pays.
Affirmant que ses témoignages s’appuient sur des faits avérés et consignés par les services de sécurité, le représentant d’une ONG autrichienne opérant en Algérie, SOS Kinderdorf international, Gérard Aïssa Ruot, a déclaré récemment que de nombreux enfants algériens sont et continuent à être victimes de cette forme de violence.
Une représentante du Réseau Wassila, une ONG algérienne, a estimé pour sa part que les violences d’origine sexuelle sont devenues monnaie courante en Algérie à tel point qu’elles ont ouvert les portes à la pédophilie dans le pays.
Une avocate du barreau d’Alger, Maître Fatima Benbraham, avait cru bon, il y a quelques semaines, de donner son avis sur cette pénible question en expliquant que le développement de la pédophilie en Algérie était en partie lié à la détresse sexuelle dont sont victimes de nombreux auteurs de ces types d’agressions. Poussant plus loin, elle a appelé à l’ouverture de maisons de tolérance.
Ces propos, un véritable pavé dans la mare, a été perçu comme une offense par certains représentants de la société et n’ont pas manqué de provoquer une levée de boucliers de la part, en particulier, de plusieurs minis-tres du culte dont un des représentants a déclaré que l’avocate tentait, à travers une telle proposition, de réparer un problème en en créant un nouveau.
Le docteur Farid Kacha, professeur de psychiatrie à l’Université d’Alger et chef de service de l’hôpital psychiatrique de Chéraga (Alger), estime fondamental, si l’ont veut réellement traiter en profondeur ce problème d’une grande complexité, de briser le tabou qui l’entoure.
Il considère cependant que lorsqu’on réduit un problème à une réponse, on est toujours dans l’erreur. Il observe que la pédophilie existe même dans les pays où la sexualité est libre et où, d’autre part, il existe des maisons de tolérance.
- Pressedz
Réunis en décembre dernier lors des travaux des Journées nationales de médecine légale, des experts légistes ont affirmé que quelque 16 766 cas d’abus sexuels sur des mineurs avaient été répertoriés sur une période de deux années.
Des participants ont par ailleurs révélé qu’en moins d’une année, ce sont pas moins de 800 mineurs, dont l’âge varie entre 3 et 15 ans, qui ont été l’objet de pareilles agressions à travers tout le pays.
Certains parmi ces derniers ont signalé qu’une moyenne de trois agressions de ce type ont lieu chaque semaine dans la seule ville d’Annaba.
Revenant sur les chiffres communiqués plus haut, ils considèrent qu’ils sont bien loin de refléter toute la dimension de ce phénomène en raison du refus des victimes ou de leurs parents de déposer plainte et briser ainsi le silence pour dire leur souffrance. Selon eux, les cas d’abus sexuels avoisineraient en réalité les 2 000.
Les recommandations adoptées à l’issue de la rencontre de Annaba plaident pour la nécessité de doter les services de médecine légale en équipements, de faire en sorte de mieux situer les victimes de ces atteintes et d’identifier leurs bourreaux.
Elles demandent que soit renforcée la législation aux plans préventif et répressif et que soit assurée une meilleure prise en charge de cette question au plan institutionnel, de même que par le biais d’associations.
Ce n’est que durant les travaux de ces journées spécialisées que le ministère de la Santé s’est enfin décidé à annoncer la création d’une première cellule pilote d’écoute psychologique des victimes d’abus sexuels à Annaba dont il envisage par la suite de multiplier le nombre à travers tout le pays.
Affirmant que ses témoignages s’appuient sur des faits avérés et consignés par les services de sécurité, le représentant d’une ONG autrichienne opérant en Algérie, SOS Kinderdorf international, Gérard Aïssa Ruot, a déclaré récemment que de nombreux enfants algériens sont et continuent à être victimes de cette forme de violence.
Une représentante du Réseau Wassila, une ONG algérienne, a estimé pour sa part que les violences d’origine sexuelle sont devenues monnaie courante en Algérie à tel point qu’elles ont ouvert les portes à la pédophilie dans le pays.
Une avocate du barreau d’Alger, Maître Fatima Benbraham, avait cru bon, il y a quelques semaines, de donner son avis sur cette pénible question en expliquant que le développement de la pédophilie en Algérie était en partie lié à la détresse sexuelle dont sont victimes de nombreux auteurs de ces types d’agressions. Poussant plus loin, elle a appelé à l’ouverture de maisons de tolérance.
Ces propos, un véritable pavé dans la mare, a été perçu comme une offense par certains représentants de la société et n’ont pas manqué de provoquer une levée de boucliers de la part, en particulier, de plusieurs minis-tres du culte dont un des représentants a déclaré que l’avocate tentait, à travers une telle proposition, de réparer un problème en en créant un nouveau.
Le docteur Farid Kacha, professeur de psychiatrie à l’Université d’Alger et chef de service de l’hôpital psychiatrique de Chéraga (Alger), estime fondamental, si l’ont veut réellement traiter en profondeur ce problème d’une grande complexité, de briser le tabou qui l’entoure.
Il considère cependant que lorsqu’on réduit un problème à une réponse, on est toujours dans l’erreur. Il observe que la pédophilie existe même dans les pays où la sexualité est libre et où, d’autre part, il existe des maisons de tolérance.
- Pressedz
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