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Le modèle allemand bat de l'aile

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  • Le modèle allemand bat de l'aile

    Avec France Inter, la chronique économique de Bernard Maris, journaliste et écrivain. Où l'on apprend que la vertueuse fourmi allemande est plus fragilisée par la crise que cigale française.

    L’Allemagne semble connaître une crise aussi forte que les autres pays de la zone euro. Comment le pays vertueux par excellence, le modèle de rigueur salariale de ces dernières années, le modèle de rigueur budgétaire, le pays le plus exportateur du monde, devant la Chine (900 milliards d’exportations et 160 milliards d’excédent) peut-il subir une crise aussi forte que celle que vit la France, le mauvais élève, le pays qui a 50 milliards d’euros de déficit commercial ?
    Rappelons que l’Allemagne a mis son modèle social de côté depuis Schroeder ; elle a limité les hausses de salaires, augmenté la durée du travail, porté l’âge de la retraite à 67 ans, baissé les impôts des entreprises, et joué cavalier seul, sans trop se préoccuper de son ennemi héréditaire, la France, et plus généralement de l’Europe. Elle a continuer à jouer en solo dans son premier plan de relance qu’elle n’a pas souhaité réaliser au niveau européen.

    Le modèle allemand bat de l'aile
    Des sacrifices qui n'ont rien rapporté
    Mais voici l’Allemagne sur la piste d’un second plan de relance parce que le premier ne suffira pas et que le chômage commence à augmenter. D’où un deuxième plan d’une cinquantaine de milliards d’euros et un système de garantie des crédits des entreprises, comparable au système français. La question est la suivante : et si cette économie farouchement tournée vers l’extérieur, très agressive en matière d’exportations n’était pas favorable à l’intérieur, aux Allemands eux-mêmes ? Les entreprises allemandes investissent énormément dans les anciens pays de l’Est, là où la main-d’œuvre est bon marché. Certes, les brevets, les méthodes, les ingénieurs viennent de l’intérieur, mais les salaires, même s’ils sont faibles, sont payés à l’extérieur. C’est tout le paradoxe de cette économie exportatrice ; et les profits ? Et bien ils sont réinvestis à l’extérieur en partie aussi. Finalement ce qu’on a exigé en interne des citoyens ne leur a guère profité.
    En fait, le nouveau dispositif allemand de relance est un plan hybride, avec une partie investissement public et une partie relance par la consommation par la baisse des impôts. On peut douter de l’efficacité de cette dernière mesure. La France qui est plus auto centrée, plus tournée vers elle-même semble moins fragile aujourd’hui que l’Allemagne. Le chômage y est plus faible (7 contre 9%) le niveau de vie identique. En période de récession, l’Allemagne dépend plus de ses partenaires que ses partenaires ne dépendent d’elle. La chute des investissements affaiblit ses exportations. Or elle représente 30% du PIB européen, et c’est le PIB européen qui fait sa propre croissance. Il est clair que la relance de l’Allemagne passe par celle l’Europe, qui elle même ne peut passer que par celle du couple franco-allemand.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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