Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La fin des promesses pour Barack Obama?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La fin des promesses pour Barack Obama?

    ETATS-UNIS. A une semaine de l'investiture, les attentes inouïes sont à la mesure de l'ampleur de la tâche pour le président élu.

    Luis Lema, New York
    Mercredi 14 janvier 2009

    La peur de l'échec? La crainte d'une grosse désillusion? Alors que l'investiture du 20 janvier approche, des voix se font entendre aux Etats-Unis pour ramener les attentes inouïes qu'a soulevées l'élection de Barack Obama à une dimension plus raisonnable. L'autre jour, dans une discussion publique, les reporters du New York Times qui ont suivi la campagne présidentielle en venaient ainsi à s'accorder sur la prévision que le président élu devra abandonner beaucoup de ses promesses électorales. L'un d'eux allait même plus loin: sauf rétablissement rapide de l'économie, jugeait-il, Barack Obama pourrait avoir toutes les peines du monde à se faire réélire dans quatre ans et enchaîner sur un second mandat.

    Ce ne sont peut-être que des oiseaux de mauvais augure. Mais les faits sont têtus. Selon la plupart des économistes, même le plus ambitieux des plans de relance aura du mal à contrecarrer rapidement l'actuelle contraction de l'économie. Or, c'est bien la crise économique qui a pris aujourd'hui, de très loin, la tête des principales préoccupations des Américains. Et tous les signes montrent que c'est en priorité à ce sujet que s'attaquera la nouvelle administration. Dans ce contexte, notait le journaliste du New York Times Peter Baker: «Je ne pense pas que vous entendrez parler d'une couverture universelle des coûts de la santé cette année. Et probablement, vous ne verrez pas plus l'instauration d'une limite des émissions de gaz à effet de serre, comme cela a été promis.»

    Barack Obama lui-même s'est employé ces dernières semaines à insister sur les difficultés qui attendent l'Amérique. Lundi, ses conseilleurs laissaient entendre par exemple que le futur président voulait signer un ordre exécutif lors de sa première semaine comme président afin de fermer la prison de Guantanamo. La veille, pourtant, ce même Barack Obama avait mis en garde: «Je ne veux pas être ambigu sur cette question. Nous allons fermer Guantanamo. Mais je pense que cela prendra du temps, et nos équipes légales sont en train de travailler en consultation avec notre appareil national de sécurité pour voir exactement ce que nous ferons», expliquait-il en provoquant la colère de plusieurs organisations de défense des droits civiques qui l'accusent de chercher ainsi un moyen de délayer ses promesses électorales. Au-delà de Guantanamo, on s'attend néanmoins à ce que Barack Obama s'attelle néanmoins à renverser bon nombre des autres ordres exécutifs qui ont permis à George Bush de gérer à sa discrétion les politiques de sécurité et l'usage de la torture au nom de la lutte contre le terrorisme.

    Paradoxalement, tandis que ses amis apparaissent un peu embarrassés devant l'ampleur de la tâche, ce sont les adversaires politiques de Barack Obama qui se transforment aujourd'hui en ses principaux défenseurs. Dans un exercice visant avant tout à réhabiliter George Bush, ils inscrivent d'ores et déjà une certaine continuité entre le président sortant et le chef de la nouvelle administration.

    Richard Perle, ancien numéro deux du Département de la défense et principal artificier de la guerre d'Irak, dans la revue The National Interest:

    «Ceux qui espèrent que la politique étrangère d'Obama diffère de manière significative de notre politique récente seront surpris par ce qui apparaîtra comme une transition sans vagues. Sur toutes les questions principales - l'Irak, l'Iran, la Russie, la Chine, le terrorisme islamiste, la Syrie, la dispute israélo-palestinienne, les relations avec nos alliés - le premier mandat d'Obama ressemblera comme deux gouttes d'eau au second mandat de Bush.»

    Cette manière de gommer les différences, et de réduire à une simple transition douce ce qui avait pris des allures de révolution, est peut-être le triomphe du réalisme américain. Mais la manœuvre a bien sûr aussi un objectif clair: en cas de succès de Barack Obama, il sera toujours temps d'en attribuer une partie du mérite à son prédécesseur injustement incompris.

    © Le Temps

  • #2
    bravo pour ton realisme Dzone.beaucoup revent encore.

    Commentaire

    Chargement...
    X