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RCD/Fardjallah :Lettre à mes amis du conseil national

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  • RCD/Fardjallah :Lettre à mes amis du conseil national

    Rassemblement pour la culture et la démocratie

    Lettre à mes amis du conseil national
    Le RCD tient son conseil national demain 15 janvier 2009. Pour la première fois depuis 20 ans, je ne serai pas parmi vous pour débattre, analyser et partager ces moments privilégiés de convivialité. Je serai absent, non pas que je sois empêché par une quelconque obligation personnelle, mais parce que des êtres mal intentionnés tapis dans le cénacle national en ont décidé ainsi.


    Ce temple « El-biarois » où la militance s’est dissipée pour laisser place à l’intrigue de sérail et à la dérobade devant la nécessité du terrain. Vous devez savoir qu’au moment où la plupart d’entre vous consentent des efforts sacrificiels pour assurer le fonctionnement du RCD, de petites gens ne songent qu’à étendre leur hégémonie dans le souci de réaliser leurs froides ambitions personnelles. Ma suspension du parti étant, par nature une mesure conservatoire interne, la notification de cette sanction sur un site officiel du parti assortie d’insanités indignes des sacrifices consentis par les meilleurs d’entre nous pose un problème d’équité et d’éthique qui rend les auteurs de cette violation passibles de la commission des conflits. Mais il serait illusoire d’attendre l’application des textes statutaires, dès lors que les desiderata du chef agissent comme un dissolvant des principes directeurs du parti. Malgré mon absence forcée parmi vous, je me permets de m’immiscer dans vos débats par effraction afin d’apporter ma modeste contribution. S’agissant de la situation générale qui prévaut dans le pays, le 12 novembre marque un tournant décisif dans la vie nationale, en ce sens où la révision constitutionnelle consacre un mandat à vie pour le président de la République. Le pouvoir algérien ne verse-t-il pas dans l’anachronisme, en s’employant à verrouiller le champ de l’expression citoyenne et à renforcer les moyens de coercition et de contrôle de la société afin de se maintenir vaille que vaille aux commandes de l’Etat et de pérenniser son régime en veillant à fermer le jeu politique aux démocrates ? Il serait intéressant de porter un regard attentif sur les dotations budgétaires allouées au titre de la loi de finances 2009 pour constater que les départements de souveraineté, notamment ceux de la défense et de l’intérieur, mais aussi la présidence de la République et les Affaires étrangères, ont été dopés au détriment des secteurs producteurs d’emplois et de richesses. Il en est de même des secteurs pourvoyeurs de clientèles politiques et électorales, à l’image de ceux des Moudjahidine et de la Solidarité nationale qui ont vu leur budget renforcés. Couplée aux mesures d’interdiction qui frappent les formations politiques d’opposition, les syndicats autonomes et les organisations de la société civile, cette situation dénote la gravité de l’altération du processus démocratique porté par une génération de militants au parcours exceptionnel. En ce début d’année, la situation politique mais aussi économique et sociale est grave. Le prix du baril de pétrole qui caracolait au-dessus des 100 dollars permettait jusque-là une gestion approximative des affaires de l’Etat ; maintenant qu’il amorce une chute libre, les conséquences s’annoncent imprévisibles sur l’avenir des projets de développement engagés, mais aussi sur la cohésion sociale qui risque une explosion dont personne ne peut mesurer les incidences. A l’orée de la nouvelle année, le tableau de bord du pays est préoccupant. Il se distingue par une impasse politique, un retour de la violence terroriste, un chômage endémique et une absence de perspectives pour cette frange la plus importante de la société qu’est la jeunesse. En matière économique et sociale, l’échec est tel qu’une infime partie de la société détient l’essentiel des richesses nationales, tandis que l’immense majorité du peuple algérien végète dans la précarité.
    Disqualifier la présidentielle

    Dans ce decorum à vous donner froid dans le dos, il n’y a que le pouvoir qui voit la vie en rose. A entendre nos gouvernants, la crise financière qui ravage actuellement les plus grandes économies du monde n’affectera pas, ou si peu, notre pays. A l’appui de cet optimisme, ils évoquent « le génie » du pouvoir, qui a anticipé la crise en procédant au payement avant terme de la dette extérieure, en refusant la convertibilité du dinar et, surtout, en ayant l’idée de placer les avoirs algériens en bons de trésor américains. Quant à notre système bancaire, celui-ci, déconnecté du réseau monétaire international, donc incapable d’accueillir les flux financiers qui irriguent régulièrement la sphère économique mondiale, ne peut être touché de près ou de loin. « Eclairés » qu’ils sont, nos dirigeants viennent nous expliquer que c’est notre arriération économique qui nous a prémunis contre la crise. Dans ce théâtre de désordre, l’Algérie offre des traits de violence et des perspectives incertaines. Les élections de 2009 impliqueront fatalement une nouvelle reconfiguration du champs politique, mais aussi de la sphère associative et médiatique. Il ne fait pas de doute que cette fermeture à double tour qui se profile déteindra fatalement sur la vie politique qui s’installera durablement dans un processus de résistance. Interpellé au même titre que les acteurs politiques et sociaux de la scène nationale, le RCD est tenu de trancher la question de la présidentielle. A ce titre, peut-il se laisser entraîner dans la logique de participation du régime, au risque d’endosser le discrédit de celui-ci, ou bien refuser ce scrutin et éviter au parti de s’abîmer dans les abysses vertigineux, synonymes de fin sans honneur de cet instrument de lutte démocratique porteur d’espoirs. A l’heure des conciliabules secrets, exiger une surveillance internationale comme préalable à la participation, alors qu’il s’agit de disqualifier la consultation, est une preuve de la tentation irrépressible du président du RCD de s’impliquer dans cette élection. Dès lors que l’issue est connue d’avance, qu’est-ce qui pourrait motiver un tel emballement ? Il est heureux que le débat, que nous avons initié dans la difficulté, sur la question ait tempéré, ces derniers jours, l’ardeur du chef à s’engager. Pour la première fois, les militants semblent avoir été entendus au sommet, même si sur le plan personnel, cette évolution m’a valu l’éviction du parti. Il appartient maintenant aux membres du conseil national que vous êtes de peser de tout votre poids pour confirmer cette tendance. Au titre de l’évaluation de la situation organique, il ne fait pas de doute que l’enchaînement des défections de cadres de valeur a induit une vacuité politique et un déficit organique difficiles à combler, tant l’impact de certaines personnalités a marqué le parti d’une empreinte indélébile. Force est de constater qu’il ne reste plus de l’ancien édifice RCD que des débris organiques. Il est vital d’établir de nouvelles mœurs dans les débats et des normes organisationnelles plus fiables, en faisant de la confrontation des points de vue opposés, non pas un motif d’exclusion, mais un choix cardinal de fonctionnement. Le RCD a un seul choix à faire : s’adapter ou disparaître. Il est mis en demeure d’effacer le despotisme d’un seul homme devant la liberté de tous mais également de bannir la servilité au profit de la vertu civique. C’est la seule voie salut. Telles sont les conditions d’une refondation salutaire du Rassemblement. Salutations militantes.



    Par Djamel Ferdjallah
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