Philippe Cohen-Grillet, le mercredi 14 janvier 2009
La France et une ONG demandent à Israël de renoncer à cette arme, qui rétorque se conformer strictement aux « lois de la guerre ».
L’usage par l’armée israélienne de bombes poétiquement baptisées « au phosphore blanc », mais aux effets qui peuvent se révéler dévastateurs et entraîner de terribles blessures, suscite une vive polémique. Lundi, la France a appelé les autorités israéliennes à « ne pas utiliser ces armes, notamment du fait de leur toxicité et de la densité de la population à Gaza ». Cette supplique relaie celle exprimée par l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch, qui dénonce le recours à ce type d’explosifs. Le porte-parole d’Ehoud Olmert a immédiatement répliqué que son pays se conformait strictement au droit international, donc aux « lois de la guerre », et que ces bombes sont « similaires si ce n’est identiques à celles utilisées par toutes les démocraties occidentales, y compris les Etats membres de l’Otan ». Exact, au moins sur ce point. Car toutes les armées qui en disposent utilisent le phosphore blanc, et de longue date.
Eclairer le « théâtre »
L’explosion d’une telle bombe dégage une lumière intense, une épaisse fumée et provoque des incendies. Selon un expert militaire consulté par France-Soir, il en découle quatre usages possibles du phosphore blanc : éclairer un théâtre d’opérations de nuit ; « marquer » une cible, c’est-à-dire la localiser précisément, de jour ; masquer l’avancée de troupes par les fumées ; détruire des bâtiments par le feu.
Le phosphore a été employé par tout type de vecteur, de l’obus à la grenade en passant par la roquette, et lors de nombreux conflits : par les Britanniques dès le début du XXe siècle puis, massivement, par les Alliés durant le débarquement ou encore au Vietnam et, plus récemment, en Tchétchénie et en Irak.
L’usage des armes incendiaires est encadré par un protocole (que, par ailleurs, l’Etat d’Israël comme ses voisins arabes n’ont pas ratifié) de la Convention de Genève. Il ressort de ce texte qu’il interdit, en principe, l’utilisation de bombes au phosphore blanc contre la population civile « en tant que telle » (sic) ou si elles sont « lancées par aéronef », ou si « toutes les précautions possibles » n’ont pas été prises pour en prémunir les civils. Bref, autant de circonvolutions oratoires qui rendent le protocole sujet à toutes les interprétations. Si certaines lois sont faites pour être enfreintes, la rédaction de celle-ci semble avoir été pensée pour être piétinée, en toute impunité, et par tout le monde.
France Soir
La France et une ONG demandent à Israël de renoncer à cette arme, qui rétorque se conformer strictement aux « lois de la guerre ».
L’usage par l’armée israélienne de bombes poétiquement baptisées « au phosphore blanc », mais aux effets qui peuvent se révéler dévastateurs et entraîner de terribles blessures, suscite une vive polémique. Lundi, la France a appelé les autorités israéliennes à « ne pas utiliser ces armes, notamment du fait de leur toxicité et de la densité de la population à Gaza ». Cette supplique relaie celle exprimée par l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch, qui dénonce le recours à ce type d’explosifs. Le porte-parole d’Ehoud Olmert a immédiatement répliqué que son pays se conformait strictement au droit international, donc aux « lois de la guerre », et que ces bombes sont « similaires si ce n’est identiques à celles utilisées par toutes les démocraties occidentales, y compris les Etats membres de l’Otan ». Exact, au moins sur ce point. Car toutes les armées qui en disposent utilisent le phosphore blanc, et de longue date.
Eclairer le « théâtre »
L’explosion d’une telle bombe dégage une lumière intense, une épaisse fumée et provoque des incendies. Selon un expert militaire consulté par France-Soir, il en découle quatre usages possibles du phosphore blanc : éclairer un théâtre d’opérations de nuit ; « marquer » une cible, c’est-à-dire la localiser précisément, de jour ; masquer l’avancée de troupes par les fumées ; détruire des bâtiments par le feu.
Le phosphore a été employé par tout type de vecteur, de l’obus à la grenade en passant par la roquette, et lors de nombreux conflits : par les Britanniques dès le début du XXe siècle puis, massivement, par les Alliés durant le débarquement ou encore au Vietnam et, plus récemment, en Tchétchénie et en Irak.
L’usage des armes incendiaires est encadré par un protocole (que, par ailleurs, l’Etat d’Israël comme ses voisins arabes n’ont pas ratifié) de la Convention de Genève. Il ressort de ce texte qu’il interdit, en principe, l’utilisation de bombes au phosphore blanc contre la population civile « en tant que telle » (sic) ou si elles sont « lancées par aéronef », ou si « toutes les précautions possibles » n’ont pas été prises pour en prémunir les civils. Bref, autant de circonvolutions oratoires qui rendent le protocole sujet à toutes les interprétations. Si certaines lois sont faites pour être enfreintes, la rédaction de celle-ci semble avoir été pensée pour être piétinée, en toute impunité, et par tout le monde.
France Soir
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