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Quand le Roi négociait avec le polisario

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  • Quand le Roi négociait avec le polisario

    Quand le Roi négociait avec le Polisario
    (Le Journal Hebdo)

    « On parle de régionalisation, mais on n'a pas encore fixé de critères. La région et l'autonomie sont des mots, on peut leur donner le contenu qu'on veut ».
    Ce fut la réponse du prince héritier à Bachir Mustafa Sayed, un des négociateurs du polisario lors de la fameuse rencontre de Rabat en septembre 1996 dont nous publions les minutes. Dès 1996, il y a dix ans, la monarchie travaillait sur une sortie du conflit par la régionalisation, voire l'autonomie. Ce qui fut donc présenté en août 2000 comme une inflexion majeure de la stratégie marocaine était en réalité dans les esprits depuis au moins quatre années. Nous savons aussi que parmi les dossiers les plus délicats confiés au G14, le fameux think tank de Hassan II, figurait un projet de fédéralisation du royaume avec parlements régionaux. On comprend mieux aussi l'impatience de l'administration américaine en octobre 1999, lorsqu'un des plus hauts responsables du département d'Etat accepta de parler au Journal pour lui confier son dépit face au manque d'initiative marocaine. Il s'avérera que Mohammed VI s'était déjà engagé auprès des Américains pour proposer un projet d'autonomie qui sortirait le dossier de l'impasse référendaire. Nous savons aussi que la montagne accoucha d'une souris. « Insultant » ... C'est le qualificatif qui a été utilisé par les officiels américains à la lecture du dernier plan d'autonomie proposé par le Maroc, en 2003. Trois ans plus tard, la donne a évolué et les enjeux semblent aujourd'hui autrement plus importants. Plus que jamais, en effet, l'administration américaine est décidée à jouer un rôle déterminant dans la région, et particulièrement dans cette affaire à laquelle, assure-t-on, l'ambassadeur américain à l'ONU, John Bolton « consacre plus de temps qu'aux autres conflits ». Objectif : une stabilité régionale dont l'un des acteurs principaux serait… l'Algérie. Selon William Jordan, en charge du Maghreb au département d'Etat américain : « l'Algérie est le vrai leader de la région », en raison, notamment, des enjeux commerciaux que ce pays véhiculerait.
    « Il est dans l'intérêt du Maroc de présenter un plan cohérent et suffisamment précis, un plan crédible, notamment pour le peuple sahraoui. Dans le cas contraire, on sera déçus et notre soutien pour le Maroc en subira les conséquences », souligne cet autre diplomate américain qui a requis l'anonymat.
    L'enjeu est tellement important pour Washington que dans les jours qui viennent, le secrétaire d'Etat adjoint au Proche-Orient, David Walsh, rendra visite au Maroc et rencontrera probablement le roi Mohammed VI. Le représentant américain au quartette chargé du processus de paix au Moyen-Orient viendra « inciter les Marocains à ne pas refaire la même erreur qu'en 2003 », confie notre diplomate américain.
    Atouts considérables
    Dans cette affaire, le Maroc dispose pourtant d'atouts considérables. Sur le plan diplomatique d'abord, il a hérité d'un soutien conséquent de « grandes puissances » plus ou moins « concernées par cette question » : Espagne, France, Etats-Unis. Sur le plan politique, ensuite, le processus de réconciliation avec le passé, conduit par la monarchie, en dépit de ses limites, a eu un impact positif sur la communauté internationale et particulièrement, dans les milieux officiels américains. La réforme de la Moudawana a également eu, des retombées positives sur la vision que l'élite politique américaine a du Maroc. Tous ces éléments risquent pourtant de perdre de leur lustre si la proposition d'autonomie ne prend pas en compte les ingrédients d'une réelle démocratisation. A Washington, on considère que ces réformes « doivent être capitalisées, sur le plan diplomatique, à travers des propositions cohérentes et crédibles ». En d'autres termes, si la proposition d'autonomie déçoit, la bonne presse du Maroc risquera de paraître comme un bon coup marketing sans lendemain. En réalité, il s'agit de contrebalancer la centralité géostratégique algérienne par une véritable libéralisation politique qui donnerait au Maroc le rôle définitif de modèle. En fait d'Algérie, William Jordan, diplomate en charge du Maghreb au département d'Etat, a clairement indiqué, lors d'une conférence tenue à Paris le 28 février dernier, que les parties du conflit sont le Maroc et le Polisario. Démentant ainsi la thèse en cours à Rabat selon laquelle les Etats-Unis auraient accepté l'idée que le conflit du Sahara était d'abord un conflit algéro-marocain. Il sera de plus en plus difficile au Maroc de prétexter des manipulations algériennes, pourtant réelles, pour refuser toute avancée sur l'autonomie. La logique de l'enlisement ne semble pas passer non plus auprès des Américains. Tous les scénarios sont présents, y compris « le retour au conflit armé ». On estime dans l'administration Bush « qu'un retour aux armes ne peut évoluer qu'au détriment du Maroc. Et ce, quelle qu'en soit l'issue militaire ». Dans le discours diplomatique -officiel- américain, on parle clairement de « prendre en considération les ambitions du peuple sahraoui ».
    Intransigeance des américains
    Que prépare le régime pour s'adapter à cette nouvelle donne ? A Washington, l'humeur est au pessimisme. On craint que le Maroc ne fasse pas les efforts nécessaires pour présenter un plan qui permette à la communauté internationale de faire pression sur le Polisario pour qu'il abandonne ses ambitions d'autodétermination. En plus des consultations menées avec les partis politiques, on parle d'une tournée du roi au Sahara. Selon l'Association du Sahara Marocain, le roi Mohammed VI effectuera, dans les jours qui viennent, un périple au Sahara, qui le conduira, entre autres, à Laâyoune, Boujdour, etc. Selon la même association, il prononcerait un « discours fort » portant probablement sur la question de l'autonomie. Sur un plan strictement politique, cette visite aurait force de symbole après la célébration par le Polisario à Tifariti de son trentenaire. Mais au-delà de ce que pourrait annoncer le roi, ou pourraient « présenter » les autorités marocaines en avril, toute « proposition cohérente » passe par une réforme constitutionnelle de fond, et une plus grande démocratisation. L'administration américaine a eu l'occasion de montrer, à plusieurs reprises, son intransigeance concernant le respect de la liberté d'expression. Elle semble déterminée, du reste, à en faire autant pour « favoriser » tout ce qui pourrait conduire à une ouverture politique du régime. La question de l'autonomie, faut-il le rappeler, ne date pas d'aujourd'hui. Elle a germé au début des années 90, parallèlement à l'ouverture, relative, du système Hassan II. Elle a ensuite évolué jusqu'à faire partie du lexique employé lors des négociations, en 1996, entre les responsables du Polisario et Mohammed VI, alors prince héritier.



    Par A. Jamaï, F. Iraqi & O. Brouksy

  • #2
    c'est assez équilibré comme article

    on reconnait le style un peu rebelle du journal Hebdo ...

    au fait pourquoi le sitre internet n'a pas été relancé , toujours l'affaire de l'ESSISC ....
    " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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