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Guerre du gaz : pas d'issue en vue, l'Europe menace Kiev et Moscou

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  • Guerre du gaz : pas d'issue en vue, l'Europe menace Kiev et Moscou

    Concernant le coeur même du conflit gazier entre la Russie et l'Ukraine, il n'y a toujours pas de solution en vue, aucun accord n'étant intervenu sur le prix des livraisons de gaz russe aux Ukrainiens pour 2009


    Aucune issue au conflit gazier qui oppose la Russie et l'Ukrainene semble en vue mercredi. Les deux pays continuent de s'accuser mutuellement de blocage, tandis que les Européens les menacent désormais d'actions en justice. Pourtant, la journée a commencé avec des déclarations se voulant conciliantes, le Premier ministre ukrainien Ioulia Timochenko promettant que l'Ukraine reprendrait le transit du gaz par son territoire dès que la Russie le lui ferait à nouveau parvenir.

    "Si le gaz est fourni aujourd'hui, il sera immédiatement envoyé" vers le Vieux Continent, a en effet assuré Ioulia Timochenko, se disant prête à rencontrer le chef du gouvernement russe Vladimir Poutine. Elle venait alors de s'entretenir à Kiev avec son homologue slovaque Robert Fico, qui s'est ensuite rendu, à l'instar des chefs des gouvernements bulgare (Sergueï Stanichev) et moldave (Zinaïda Grecianii) près de la capitale russe à Novo Ogarevo, où tous trois ont été reçus par Vladimir Poutine. Ce, au lendemain de l'échec de la tentative de rétablir les livraisons à destination de l'Europe, dont des centaines de milliers d'habitants grelottent pour la deuxième semaine consécutive en raison du conflit gazier.

    "Nos partenaires européens sont véritablement devenus otages de la dispute entre la Russie et l'Ukraine. Aucun pays n'a le droit de prendre d'autres pays en otages, en profitant de son rôle dans le transit", a déclaré le Premier ministre russe dans une allusion à l'Ukraine. "Les responsables de la Commission européenne devraient user de leur influence sur l'Ukraine pour assurer l'approvisionnement en gaz", a ajouté Vladimir Poutine à Novo Ogarevo. Le chef du gouvernement russe a par ailleurs réfuté les arguments de l'Ukraine, qui dit ne pas pouvoir laisser passer le gaz sur son territoire dans le gazoduc choisi par la Russie car l'est et le sud ukrainiens en seraient alors privés. "Si, sur un plan politique, le président Iouchtchenko prétend qu'il n'a pas bloqué le transit vers l'Europe, dans la pratique on voit bien que c'est le cas", a commenté Vladimir Poutine. Les autorités de Kiev affirment, quant à elles, que Gazprom cherche à ternir l'image de l'Ukraine en tant que pays de transit fiable, en choisissant un itinéraire "impossible" pour transporter le gaz vers l'Europe.

    "Des millions de citoyens d'Europe pris en otages"

    Les chefs des gouvernements bulgare et slovaque n'ont pas non plus été avares en critiques, tout en se refusant à trancher entre les belligérants. "La pire chose de mon point de vue est que des millions de citoyens d'Europe se sentent pris en otages et que des centaines de milliers de personnes souffrent vraiment", s'est emporté le Bulgare Sergueï Stanichev. Le Slovaque Robert Fico a lui aussi dénoncé la "prise en otage" de l'Europe. Dans le même temps, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a lui aussi haussé le ton, menaçant la Russie et l'Ukraine d'actions en justice des compagnies gazières européennes si les livraisons à l'UE n'étaient pas rétablies de manière "urgente". Faute de "volonté politique d'honorer l'accord" auquel elles ont souscrit, la Russie et l'Ukraine "ne pourront plus être considérées comme des partenaires fiables pour la fourniture d'énergie", a-t-il mis en garde.

    Pour l'heure, seule la société gazière hongroise Emfesz a annoncé avoir porté plainte contre la compagnie ukrainienne Naftogaz, la serbe Srbijagas étudiant pour sa part une action en justice également contre l'Ukraine. La Russie, qui s'inquiète de la volonté européenne de davantage diversifier son approvisionnement, et l'Ukraine où la "guerre" du gaz exacerbe la crise politique, continuent parallèlement de se rejeter la responsabilité de l'arrêt de l'approvisionnement en gaz des Européens, le 7 janvier. "Peu importe qui sera reconnu coupable dans le conflit gazier russo-ukrainien, ses conséquences seront négatives pour Moscou. La révision de la stratégie gazière de l'UE, en vue de moins dépendre de la Russie, est devenue inévitable", a écrit mercredi le journal russe Vedomosti. D'ores et déjà, Gazprom a perdu 1,1 milliard de dollars de chiffre d'affaires depuis le 1er janvier en raison de la crise avec l'Ukraine, a regretté mercredi le président russe Dmitri Medvedev.

    Le passage du gaz russe via l'Ukraine, à peine relancé mardi matin après une semaine d'interruption, s'est de nouveau arrêtéen dépit des efforts intenses fournis par les Européens pour régler le conflit. En l'absence de contrat, Moscou a coupé l'approvisionnement de l'Ukraine le 1er janvier 2009 et a ensuite accusé Kiev de siphonner le gaz destiné aux Européens, d'où la décision de la Russie d'interrompre toutes ses livraisons de gaz vers l'Europe afin de mettre un terme à ce "vol".

    -Le Point
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