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En direct de Gaza. Des parlementaires européens témoignent

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  • En direct de Gaza. Des parlementaires européens témoignent

    Après Luisa Morgantini, eurodéputée italienne de la Gauche unie européenne, le témoignage de la socialiste belge, Véronique de Keyser qui est entrée, pour quelques heures, avec sept de ses collègues dans la bande de Gaza.
    Un témoignage de la socialiste belge, Véronique de Keyser, qui dénonce « les bombes qui tombaient durant la trêve ».
    Une délégation de neuf parlementaires européens s’est rendue dimanche dans la bande de Gaza. Après Luisa Morgantini (Gauche unie européenne) hier, nous faisons témoigner Véronique De Keyser du Parti socialiste européen (PSE).
    « On est partis avec neuf parlementaires de huit pays différents, avec une organisation des Nations unies, l’UNWRA, qui distribue de l’aide alimentaire. L’idée était de la rejoindre à la frontière de Rafah. Tout était très balisé. L’UNWRA a subi des pertes humaines lors d’un précédent convoi. L’opération a pu se faire grâce à un soutien important des autorités égyptiennes, qui nous ont fourni un bus et une escorte militaire pour nous rendre à la frontière. Nous avons dû attendre, les Israéliens avaient opposé une interdiction formelle de passer. Même une heure après l’UNWRA nous disait qu’il était impossible de passer.
    On a fini par passer, on ne sait pas comment. Des journalistes étaient à la frontière, seuls les députés sont entrés, avec l’UNWRA. Nous nous sommes rendus dans une école, où il y avait des centaines de femmes et d’enfants. Des enfants brisés par la mort de membres de leur famille. C’était une marée humaine, heureuse de nous toucher, nous embrasser.
    À côté de ça, en dehors de l’école, c’était un champ de ruines. Pendant la trêve, c’est un répit, les gens vont dans la rue. On n’ose pas imaginer. Une guerre dans un endroit avec une aussi forte densité de population est une absurdité. Dans la bande de Gaza, il n’y a pas moyen de faire la guerre sans tuer les civils. Pendant la trêve, des bombes continuaient à tomber, à moins de 200 mètres de nous. Nous étions à Rafah, une zone d’opération militaires. On s’est dépêchés pour sortir. Le poste frontière, en terrain égyptien, a été abîmé par un bombardement. Les vitres du bâtiment sont brisées.
    Là-bas, les opérations militaires sont impossibles, sans décider de massacrer une partie de la population. On sait que les tunnels arrivent dans les maisons, dans les salles de bains. Ils détruisent donc les maisons. Où se réfugier ? Les habitants sont dans une souricière.
    Il faut faire appliquer le cessez-le-feu de l’ONU immédiatement. Si après ça cela le blocus continue, que la vie reprenne comme avant, avec des camions qui passent au goutte-à-goutte, c’est nous qui en porterons la responsabilité. Les deux heures que nous avons passées là-bas sont toutes symboliques. On a vu la joie de nous voir. En plein milieu de la trêve deux trois bombes sont tombées. Et quinze minutes avant la fin de la trêve, ça ne s’arrêtait plus.
    Propos recueillis par Gaël De Santis
    Le témoignage de Luisa Morgantini, députée européenne
    Une entrée rendue possible par les autorités égyptiennes et l’Office de protection des réfugiés des Nations unies (UNRWA).
    Témoignage :
    « Ça a été très rapide. Deux heures et demie seulement, durant la trêve. Il y a une énorme crise humanitaire. Il faut vraiment faire cesser les missiles. Il y a besoin d’un cessez-le-feu. On ne trouve plus de nourriture. L’UNRWA ne distribue que du lait, et rien d’autre. On a vu des bâtiments détruits, des voitures retournées. Mais aussi des enfants qui ont encore envie de sourire, qui sont venus nous saluer. Des Palestiniens, nous n’en avons pas vu beaucoup. Mais ceux que nous avons rencontrés nous ont dit leur envie de vivre. C’est le cas d’une femme, meurtrie de douleur par la mort de ses deux enfants, de son mari, de son beau-frère. Ils veulent simplement être libres de vivre. Ils ont beaucoup de rancœur, et de douleur. Nous sommes rentrés peu de temps dans Gaza, et l’important est que les Palestiniens le savent, qu’ils voient qu’il y a une autre Europe que celle qui danse avec Tzipi Livni.
    Les Palestiniens nous disent : "Retournez chez vous et racontez."
    Mercredi nous reporterons ce que nous avons dit en session plénière du Parlement. Et nous dirons qu’il n’est pas possible de renforcer les relations avec Israël dans cette phase. »
    Propos recueillis par Gaël De Santis -Humanité
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