Le gaz, source d’une nouvelle crise diplomatique
Entre Alger et Moscou, la crise s’est-elle définitivement installée ? L’échec du mémorandum d’entente entre Sonatrach et Gazprom, en raison des exigences russes, et le renvoi par Alger d’avions de chasse russes pour défaut de fabrication semblent être des éléments qui vont envenimer davantage les relations bilatérales.
La brouille, qui s’est installée après que la Russie de Vladimir Poutine eut privé l’Algérie, voire le président Bouteflika, de participer au dernier G 8 élargi qui s’est tenu l’été dernier à Saint Pétersbourg à cause d’un «vilain désaccord gazier» entre Moscou et Alger, risque de se transformer en une crise bilatérale profonde à cause justement du gaz.
Poutine avait posé deux conditions au président Bouteflika, lors de sa visite en mars dernier, pour annuler la dette de l’Algérie à l’égard de la Russie, une dette évaluée à 4,7 milliards de dollars, à savoir que «l’Algérie achète pour 85 % de ce montant des armements russes mais aussi que le géant gazier russe Gazprom puisse entrer à hauteur de 15 % du montant de la dette dans le capital de Sonatrach». Comme réponse, Vladimir Poutine avait alors essuyé une fin de non-recevoir. Cet incident n’a guère amélioré les relations entre les deux pays, qui sont devenues tendues depuis cet hiver. Et pour cause. Alors que la Russie avait fermé les vannes du gaz à l’Ukraine ainsi qu’à une partie de l’Europe, l’Algérie a mis son grain de sel, par le truchement du ministre de l’Energie et des Mines Chakib Khelil, en rappelant à l’Europe qu’elle était un fournisseur fiable. «Comme Poutine avait la main haute sur les invitations pour le G8, il en a profité pour punir l’Algérie», affirme notre source, et la situation ne risque pas de s’améliorer entre les deux pays producteurs de gaz.
L’Europe, soucieuse de diversifier ses approvisionnements en énergie, vient de déclarer qu’elle «veut établir un partenariat plus étroit avec l’Algérie dans le domaine énergétique».
De son côté, le président Bouteflika a déclaré, à la mi-juillet à Londres, où il était en visite d’Etat, que le choix stratégique de se tourner après l’indépendance vers l’URSS et ses satellites plutôt que vers le camp occidental «a eu un prix lourd». La crise gazière russo-ukrainienne a profité dès son éclatement à Sonatrach.
Selon le magazine américain Forbes, Sonatrach a augmenté ses exportations de GNL (gaz naturel liquéfié) vers les pays de l’Union européenne. Le gaz algérien a transité par la Turquie, un pays qui cherche à jouer un rôle clé dans la stratégie de réduction de la dépendance énergétique de l’UE vis-à-vis du gaz russe, selon la même source.
La Turquie, avec ses installations de stockage de GNL, a ensuite réexporté vers l’UE le gaz algérien. Le magazine américain n’a pas précisé les quantités exportées par Sonatrach durant la crise gazière russo-ukrainienne et l’interruption des livraisons russes vers l’Europe, via l’Ukraine. Il n’a pas donné non plus de détails sur une éventuelle poursuite de ces exportations. Pour rappel, le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait déclaré que l’Algérie «est prête à augmenter ses quantités de gaz livrées à ses partenaires européens si les contrats qui la lient à ces derniers le permettent». Et pour corser le tout, l’Algérie vient officiellement de renoncer définitivement à ses contrats d’acquisition de 34 chasseurs MiG-29SMT et MiG-29UBT. Le contrat entre Moscou et Alger sur la livraison de 34 chasseurs MiG-29, signé en 2006, a été dénoncé par la partie algérienne en 2008. Selon les experts militaires algériens, les avions étaient de «mauvaise qualité et équipés d’engins désuets». Il est à signaler que quinze appareils ont été renvoyés en Russie.
Le Jeune Indépendant
Entre Alger et Moscou, la crise s’est-elle définitivement installée ? L’échec du mémorandum d’entente entre Sonatrach et Gazprom, en raison des exigences russes, et le renvoi par Alger d’avions de chasse russes pour défaut de fabrication semblent être des éléments qui vont envenimer davantage les relations bilatérales.
La brouille, qui s’est installée après que la Russie de Vladimir Poutine eut privé l’Algérie, voire le président Bouteflika, de participer au dernier G 8 élargi qui s’est tenu l’été dernier à Saint Pétersbourg à cause d’un «vilain désaccord gazier» entre Moscou et Alger, risque de se transformer en une crise bilatérale profonde à cause justement du gaz.
Poutine avait posé deux conditions au président Bouteflika, lors de sa visite en mars dernier, pour annuler la dette de l’Algérie à l’égard de la Russie, une dette évaluée à 4,7 milliards de dollars, à savoir que «l’Algérie achète pour 85 % de ce montant des armements russes mais aussi que le géant gazier russe Gazprom puisse entrer à hauteur de 15 % du montant de la dette dans le capital de Sonatrach». Comme réponse, Vladimir Poutine avait alors essuyé une fin de non-recevoir. Cet incident n’a guère amélioré les relations entre les deux pays, qui sont devenues tendues depuis cet hiver. Et pour cause. Alors que la Russie avait fermé les vannes du gaz à l’Ukraine ainsi qu’à une partie de l’Europe, l’Algérie a mis son grain de sel, par le truchement du ministre de l’Energie et des Mines Chakib Khelil, en rappelant à l’Europe qu’elle était un fournisseur fiable. «Comme Poutine avait la main haute sur les invitations pour le G8, il en a profité pour punir l’Algérie», affirme notre source, et la situation ne risque pas de s’améliorer entre les deux pays producteurs de gaz.
L’Europe, soucieuse de diversifier ses approvisionnements en énergie, vient de déclarer qu’elle «veut établir un partenariat plus étroit avec l’Algérie dans le domaine énergétique».
De son côté, le président Bouteflika a déclaré, à la mi-juillet à Londres, où il était en visite d’Etat, que le choix stratégique de se tourner après l’indépendance vers l’URSS et ses satellites plutôt que vers le camp occidental «a eu un prix lourd». La crise gazière russo-ukrainienne a profité dès son éclatement à Sonatrach.
Selon le magazine américain Forbes, Sonatrach a augmenté ses exportations de GNL (gaz naturel liquéfié) vers les pays de l’Union européenne. Le gaz algérien a transité par la Turquie, un pays qui cherche à jouer un rôle clé dans la stratégie de réduction de la dépendance énergétique de l’UE vis-à-vis du gaz russe, selon la même source.
La Turquie, avec ses installations de stockage de GNL, a ensuite réexporté vers l’UE le gaz algérien. Le magazine américain n’a pas précisé les quantités exportées par Sonatrach durant la crise gazière russo-ukrainienne et l’interruption des livraisons russes vers l’Europe, via l’Ukraine. Il n’a pas donné non plus de détails sur une éventuelle poursuite de ces exportations. Pour rappel, le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait déclaré que l’Algérie «est prête à augmenter ses quantités de gaz livrées à ses partenaires européens si les contrats qui la lient à ces derniers le permettent». Et pour corser le tout, l’Algérie vient officiellement de renoncer définitivement à ses contrats d’acquisition de 34 chasseurs MiG-29SMT et MiG-29UBT. Le contrat entre Moscou et Alger sur la livraison de 34 chasseurs MiG-29, signé en 2006, a été dénoncé par la partie algérienne en 2008. Selon les experts militaires algériens, les avions étaient de «mauvaise qualité et équipés d’engins désuets». Il est à signaler que quinze appareils ont été renvoyés en Russie.
Le Jeune Indépendant
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