Après les années post-indépendance de la prééminence de la tendance idéologique des thématiques politisées et conceptualismes didactiques, à peine voilés, qui prenaient le pas sur l'esthétique et la poétique d'art réaliste authentique n'excluant nullement l'apport de l'imagination créatrice, et après la phase d'ébullition de la littérature dite de l'urgence caractérisant la sombre décennie rouge, voilà que la littérature algérienne d'expression plurielle, loin de connaître un essoufflement, assiste au contraire, aujourd'hui, au surgissement progressif de nouveaux penchants esthético- artistiques langagiers, tendant au renouvellement de ses formes coutumières rompant, notamment, avec les anciens styles, structurations spatio-temporelles, conceptions littéraires classiques consacrées, etc. Cette métamorphose graduelle incluant, notamment, la prise de distance nette vis-à-vis du monolinguisme réducteur d'hier, tout à fait inopérant, par les temps qui courent du plurilinguisme actuel, des métissages littéraires, multiculturalismes, intertextualités inter-fécondantes, etc.
Ces paramètres induits par les mutations transculturelles dans le champ esthético-artistico-littéraire, tant au niveau national que mondial, ont, non seulement entraîné des bouleversements sensibles à divers niveaux des thématiques, formes et structures textuelles de la littérature nationale plurielle, mais également au plan de la redéfinition de la notion d'identité culturelle, désormais dégagée des aléas conformistes contraignants de son champ classique. La raison pour laquelle les nouvelles textures de la littérature algérienne plurielle font de plus en plus état de thèmes tournant désormais autour de l'univers des préoccupations intimes, comme par exemple le discours sur le couple moderne, ou les préoccupations des jeunes à travers le choix de profils psychologiques d'une jeune fille ou jeune homme en butte aux contradictions d'un milieu conservateur et la problématique d'insertion dans la post-modernité et la mondialisation multiculturelle en général, ou autrement dit cette nécessité citoyenne d'un choix d'idéal de vie personnel, indépendamment des impositions de la collectivité, etc.
En d'autres termes, à côté de l'idéologie classique du collectivisme politique ou autre de l'idéologie diffuse, héritée du passé tribal ancestral, la voix au chapitre est dorénavant de plus en plus donnée à l'identité individuelle. C'est désormais, pour le dire de façon plus claire, le passage amorcé - pour la littérature algérienne plurielle - de la quête identitaire nationale collective complexe d'hier, à celle de l'affirmation, tout autant légitime, de l'identité individuelle citoyenne, autonome - libre, d'aujourd'hui, hissée au diapason de la modernité et mondialisation polycentrique, transculturelle et multilingue ambiante de nos jours. Et il était temps que la littérature algérienne amorce ce virage important, synonyme de passage à une nouvelle étape qui se dessine, quoique difficilement, à l'image des pénibles événements influents ornant sa toile de fond sociale environnementale.
Ainsi, longtemps après avoir tourné autour du cercle du Même et de l'Autre, l'essence de la littérature algérienne a su commencer à casser, au détour du parcours de maturation, la dialectique circulaire du Même et de l'Autre, pour dire, comme l'observe Abdelkader Djeghloul, « une autre violence, d'autres violences internes qui font littéralement imploser le Même et induisent une nouvelle dialectique, celle du dévoilement de l'envers du décor de la modernisation accélérée de l'Algérie» (in ouvrage «De Hamdane Khodja à Kateb Yacine», chapitre Pour un regard national !, Editions Dar El Gharb, Oran - Algérie 2004).
Considérations auxquelles il convient d'ajouter les éclaircissements de Pierre Halen, précisant qu'aujourd'hui «Nous sommes entrés cependant dans une autre phase, dite post-moderne, ou le Sujet de l'Histoire et l'Histoire elle-même, mais aussi les rapports du Sujet aux langages et aux genres, aux univers culturels et aux territoires, en somme à ses identités, ne peuvent plus s'appréhender qu'au pluriel, soit que chacun puisse endosser tour à tour plusieurs identités, soit qu'il puisse en invoquer plusieurs à la fois, sous la forme des métissages. A la logique binaire du Même et de l'Autre se substitue l'idée d'un Sujet pluriel, siège de plusieurs «Mêmes» à la fois, ou, pour le dire autrement, lieu d'accueil de l'Autre dans le Même» (Cf. Pierre Halen, «Reprendre la notion d'identité culturelle avec deux essayistes francophones», in ouvrage collectif «Interférences culturelles et écriture littéraire», Actes du colloque de Tunis du 7 au 9 janvier 2002, éditions Beit El Hikma Carthage).
Dans la pratique, cette mutation qui se dessine, d'une manière générale, dans le champ d'expression esthético- artistique de la littérature algérienne, qui rompt, à maints égards, avec les codages du moule usité de l'esthétique ordinaire jusqu'ici, est en train, vraisemblablement, de l'avis de spécialistes - littérateurs aguerris, de rejoindre le giron international des oeuvres transfrontières, «translinguistiques» et «trans-identitaires», pluri-communicationnelles de la République Universelle des Arts et des Lettres de l'Humanité. A l'image de la romancière Assia Djebar, désormais immortelle Académicienne, de Mohamed Dib, Mouloud Maameri, Fares, Djamel Edine Bencheikh, Kateb Yacine et leurs continuateurs, entre autres le talentueux Rachid Boudjedra à l'oeuvre mondialement connue et traduite dans diverses langues, Boualem Sansal, au verbe extraordinairement séducteur et rebelle, Yasmina Khadra l'auteur dont l'étoile monte au firmament, et déjà assez prolifique, l'un de ses romans primés, L'attentat, attend d'être réalisé par la prestigieuse Hollywood, ou encore l'auteur - universitaire Amine Zaoui, qui se distingue par son oeuvre prolifique bilingue (de graphie arabe et française) caractérisée par une richesse thématique et composition particulière de recherches esthético-langagières au souffle remarquable très prometteur. Ceci sans oublier les regrettés Rachid Mimouni et Tahar Djaout qui ont signé des oeuvres mémorables. Il en est tout autant pour certains ouvrages d'autres auteurs nationaux assez connus, tels Habib Tenguour, Abdelkader Djemai, Mohamed Maganni, Dillali Khellas, Noureddine Saadi, etc., alors que d'autres nouveaux talents sont apparus sur la scène littéraire nationale aux horizons de 2000-2005; comme, par exemple, Mohamed Badawi (Neuf mois), Djamel Mati (Fada? Cyber café, Aigre doux), Kamel Daoud (O Pharaon), Mohamed Larbi (Le piano d'Esther), Mustapha Benfodil (Le bavardage du seuil, Archéologie du chaos), Hamid Grine, signataire de nombre d'ouvrages, Adlène Meddi, Azzi Djamel, etc.
De même que parallèlement s'imposent les plumes d'écrivaines talentueuses, telles les Maissa Bey, Hawa Djabbali, Ghania Hamadou, Leila Aslaoui, Salima Ghezali, Hafsa Zinai Koudil, Latifa Benmansour, Malika Mokadem, Malika Ryane, etc. au verbe explorateur et révélateur, en des formes coulantes, souples, traquant tabous et conditionnements institutionnels sociopolitiques et culturels, qu'abordent nettement avec plus d'audace les jeunes plumes montantes, telles Djoudet Guessouma (Zorna), Touzi Nassima (Lettre à Kahina), Sebkhi Nadia (Un amour silencieux), Djouher Aftiss (Taassasth la gardienne), Hassein - Daouadji Dalila (Naufrage d'une destinée), Fatima Bekhai, etc. Ecrivaines et écrivains nouveaux, qui sont en train, de l'avis partagé des spécialistes, d'impulser d'autres contours à la littérature algérienne qui quitte progressivement les conditionnements esthético-idéologiques des normes coutumières... Ainsi, à la préoccupation sociale ou socioculturelle en prise avec les contradictions individu - société d'auparavant, c'est la préoccupation éminemment individuelle, ou intimiste, qui tend à s'affirmer le plus aujourd'hui, bravant les tabous des sacro-saints principes du triangle intouchable de la religion, la politique, et le sexe... et le plus souvent en des formes spatio-temporelles non linéaires, éclatées, non dénuées d'attraits esthético-artistiques prometteurs...
Dans le contexte de la littérature algérienne de graphie arabe, il y a lieu de signaler l'oeuvre méritoire de l'écrivain - universitaire Wacinny Laredj au style si dépouillé et raffiné qu'il semble, aujourd'hui par son aptitude remarquable au renouvellement et créativité, incarner le style novateur de sa génération ! Tout comme les talentueux Merzak Bagtache, Hamida Layachi, ou les plumes des auteurs percutants de la new-generation, tels Bachir Mefti, surprenant à plus d'un titre par l'alchimie de son verbe et ses compositions alinéaires, ou encore l'étonnant Abdelkader Hamid au style alerte mi-journalistique, mi-littéraire, sans omettre d'autres auteurs qui montent au firmament, comme El Kheir Chouar, Abdelkader Amiche, etc.
Côté écrivaines algériennes de graphie arabe, s'affirment en plus des talentueuses écrivaines connues Zineb Laouedj, Zahra Dik, Rabia Djalti, etc., d'autres jeunes plumes, telles Yasmina Salah, Rachida Khouazem, Sara Heider, etc., au style assez particulier, démarqué, aux antipodes de l'orthodoxie thématique et formaliste des pionniers fondateurs Benhadouga, Ouettar et Zhor Ounissi, Zoulikha Saoudi, alors qu'ailleurs, au Machrek, d'autres plumes algériennes se distinguent...
Ces paramètres induits par les mutations transculturelles dans le champ esthético-artistico-littéraire, tant au niveau national que mondial, ont, non seulement entraîné des bouleversements sensibles à divers niveaux des thématiques, formes et structures textuelles de la littérature nationale plurielle, mais également au plan de la redéfinition de la notion d'identité culturelle, désormais dégagée des aléas conformistes contraignants de son champ classique. La raison pour laquelle les nouvelles textures de la littérature algérienne plurielle font de plus en plus état de thèmes tournant désormais autour de l'univers des préoccupations intimes, comme par exemple le discours sur le couple moderne, ou les préoccupations des jeunes à travers le choix de profils psychologiques d'une jeune fille ou jeune homme en butte aux contradictions d'un milieu conservateur et la problématique d'insertion dans la post-modernité et la mondialisation multiculturelle en général, ou autrement dit cette nécessité citoyenne d'un choix d'idéal de vie personnel, indépendamment des impositions de la collectivité, etc.
En d'autres termes, à côté de l'idéologie classique du collectivisme politique ou autre de l'idéologie diffuse, héritée du passé tribal ancestral, la voix au chapitre est dorénavant de plus en plus donnée à l'identité individuelle. C'est désormais, pour le dire de façon plus claire, le passage amorcé - pour la littérature algérienne plurielle - de la quête identitaire nationale collective complexe d'hier, à celle de l'affirmation, tout autant légitime, de l'identité individuelle citoyenne, autonome - libre, d'aujourd'hui, hissée au diapason de la modernité et mondialisation polycentrique, transculturelle et multilingue ambiante de nos jours. Et il était temps que la littérature algérienne amorce ce virage important, synonyme de passage à une nouvelle étape qui se dessine, quoique difficilement, à l'image des pénibles événements influents ornant sa toile de fond sociale environnementale.
Ainsi, longtemps après avoir tourné autour du cercle du Même et de l'Autre, l'essence de la littérature algérienne a su commencer à casser, au détour du parcours de maturation, la dialectique circulaire du Même et de l'Autre, pour dire, comme l'observe Abdelkader Djeghloul, « une autre violence, d'autres violences internes qui font littéralement imploser le Même et induisent une nouvelle dialectique, celle du dévoilement de l'envers du décor de la modernisation accélérée de l'Algérie» (in ouvrage «De Hamdane Khodja à Kateb Yacine», chapitre Pour un regard national !, Editions Dar El Gharb, Oran - Algérie 2004).
Considérations auxquelles il convient d'ajouter les éclaircissements de Pierre Halen, précisant qu'aujourd'hui «Nous sommes entrés cependant dans une autre phase, dite post-moderne, ou le Sujet de l'Histoire et l'Histoire elle-même, mais aussi les rapports du Sujet aux langages et aux genres, aux univers culturels et aux territoires, en somme à ses identités, ne peuvent plus s'appréhender qu'au pluriel, soit que chacun puisse endosser tour à tour plusieurs identités, soit qu'il puisse en invoquer plusieurs à la fois, sous la forme des métissages. A la logique binaire du Même et de l'Autre se substitue l'idée d'un Sujet pluriel, siège de plusieurs «Mêmes» à la fois, ou, pour le dire autrement, lieu d'accueil de l'Autre dans le Même» (Cf. Pierre Halen, «Reprendre la notion d'identité culturelle avec deux essayistes francophones», in ouvrage collectif «Interférences culturelles et écriture littéraire», Actes du colloque de Tunis du 7 au 9 janvier 2002, éditions Beit El Hikma Carthage).
Dans la pratique, cette mutation qui se dessine, d'une manière générale, dans le champ d'expression esthético- artistique de la littérature algérienne, qui rompt, à maints égards, avec les codages du moule usité de l'esthétique ordinaire jusqu'ici, est en train, vraisemblablement, de l'avis de spécialistes - littérateurs aguerris, de rejoindre le giron international des oeuvres transfrontières, «translinguistiques» et «trans-identitaires», pluri-communicationnelles de la République Universelle des Arts et des Lettres de l'Humanité. A l'image de la romancière Assia Djebar, désormais immortelle Académicienne, de Mohamed Dib, Mouloud Maameri, Fares, Djamel Edine Bencheikh, Kateb Yacine et leurs continuateurs, entre autres le talentueux Rachid Boudjedra à l'oeuvre mondialement connue et traduite dans diverses langues, Boualem Sansal, au verbe extraordinairement séducteur et rebelle, Yasmina Khadra l'auteur dont l'étoile monte au firmament, et déjà assez prolifique, l'un de ses romans primés, L'attentat, attend d'être réalisé par la prestigieuse Hollywood, ou encore l'auteur - universitaire Amine Zaoui, qui se distingue par son oeuvre prolifique bilingue (de graphie arabe et française) caractérisée par une richesse thématique et composition particulière de recherches esthético-langagières au souffle remarquable très prometteur. Ceci sans oublier les regrettés Rachid Mimouni et Tahar Djaout qui ont signé des oeuvres mémorables. Il en est tout autant pour certains ouvrages d'autres auteurs nationaux assez connus, tels Habib Tenguour, Abdelkader Djemai, Mohamed Maganni, Dillali Khellas, Noureddine Saadi, etc., alors que d'autres nouveaux talents sont apparus sur la scène littéraire nationale aux horizons de 2000-2005; comme, par exemple, Mohamed Badawi (Neuf mois), Djamel Mati (Fada? Cyber café, Aigre doux), Kamel Daoud (O Pharaon), Mohamed Larbi (Le piano d'Esther), Mustapha Benfodil (Le bavardage du seuil, Archéologie du chaos), Hamid Grine, signataire de nombre d'ouvrages, Adlène Meddi, Azzi Djamel, etc.
De même que parallèlement s'imposent les plumes d'écrivaines talentueuses, telles les Maissa Bey, Hawa Djabbali, Ghania Hamadou, Leila Aslaoui, Salima Ghezali, Hafsa Zinai Koudil, Latifa Benmansour, Malika Mokadem, Malika Ryane, etc. au verbe explorateur et révélateur, en des formes coulantes, souples, traquant tabous et conditionnements institutionnels sociopolitiques et culturels, qu'abordent nettement avec plus d'audace les jeunes plumes montantes, telles Djoudet Guessouma (Zorna), Touzi Nassima (Lettre à Kahina), Sebkhi Nadia (Un amour silencieux), Djouher Aftiss (Taassasth la gardienne), Hassein - Daouadji Dalila (Naufrage d'une destinée), Fatima Bekhai, etc. Ecrivaines et écrivains nouveaux, qui sont en train, de l'avis partagé des spécialistes, d'impulser d'autres contours à la littérature algérienne qui quitte progressivement les conditionnements esthético-idéologiques des normes coutumières... Ainsi, à la préoccupation sociale ou socioculturelle en prise avec les contradictions individu - société d'auparavant, c'est la préoccupation éminemment individuelle, ou intimiste, qui tend à s'affirmer le plus aujourd'hui, bravant les tabous des sacro-saints principes du triangle intouchable de la religion, la politique, et le sexe... et le plus souvent en des formes spatio-temporelles non linéaires, éclatées, non dénuées d'attraits esthético-artistiques prometteurs...
Dans le contexte de la littérature algérienne de graphie arabe, il y a lieu de signaler l'oeuvre méritoire de l'écrivain - universitaire Wacinny Laredj au style si dépouillé et raffiné qu'il semble, aujourd'hui par son aptitude remarquable au renouvellement et créativité, incarner le style novateur de sa génération ! Tout comme les talentueux Merzak Bagtache, Hamida Layachi, ou les plumes des auteurs percutants de la new-generation, tels Bachir Mefti, surprenant à plus d'un titre par l'alchimie de son verbe et ses compositions alinéaires, ou encore l'étonnant Abdelkader Hamid au style alerte mi-journalistique, mi-littéraire, sans omettre d'autres auteurs qui montent au firmament, comme El Kheir Chouar, Abdelkader Amiche, etc.
Côté écrivaines algériennes de graphie arabe, s'affirment en plus des talentueuses écrivaines connues Zineb Laouedj, Zahra Dik, Rabia Djalti, etc., d'autres jeunes plumes, telles Yasmina Salah, Rachida Khouazem, Sara Heider, etc., au style assez particulier, démarqué, aux antipodes de l'orthodoxie thématique et formaliste des pionniers fondateurs Benhadouga, Ouettar et Zhor Ounissi, Zoulikha Saoudi, alors qu'ailleurs, au Machrek, d'autres plumes algériennes se distinguent...
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