Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les pays à risques, nouvel eldorado des touristes

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les pays à risques, nouvel eldorado des touristes

    Fêter Noël au fin fond de l'Irak, partir sur les traces des narcotrafiquants en Colombie, visiter les favelas de Rio de Janeiro: des touristes toujours plus intrépides s'aventurent dans les coins infréquentables de la planète, au mépris des risques.
    «Nous ne sommes pas des casse-cou. Nos clients voulaient voir un autre visage de l'Irak, aller à la rencontre de la population», assure Hubert Debbasch, PDG du tour-opérateur Terre Entière, de retour d'un périple de neuf jours dans le Kurdistan.

    Premier groupe de touristes français à se rendre en Irak depuis 2000, une vingtaine de clients du voyagiste spécialisé dans le tourisme religieux et culturel ont passé les Fêtes de fin d'année dans la province autonome du Kurdistan, considérée moins dangereuse que le reste du pays.

    «Le risque était bien contrôlé. Je ne serais pas allé à Bagdad ou en Afghanistan», témoigne Jean-Jacques Symphorien, expert comptable du sud-est de la France, qui était du voyage. Sa motivation: il voulait «serrer la main à des chrétiens persécutés» et «découvrir le berceau de la civilisation».

    Des moments d'angoisse? Il y en a eu, reconnaît-il, lorsque Hubert Debbasch a décidé de passer outre les consignes du Quai d'Orsay et des autorités locales pour acheminer son groupe à Alqosh, une enclave chrétienne dans la province de Mossoul.

    Escorté d'une milice de peshmergas, des combattants kurdes équipés de mitrailleuses, le petit groupe de touristes a pénétré dans la région de Mossoul, de l'aveu même de M. Debbasch «un des endroits les plus dangereux de l'Irak, plus encore que Bagdad».

    Prises d'otages, attentats, explosion de mines... les dangers qui guettent les touristes sont multiples. Comme l'Afghanistan ou la Géorgie, l'Irak figure sur la liste noire des pays en guerre, où les sociétés d'assistance aux touristes refusent d'intervenir.

    Pour Terre Entière, Axa Assistance a fait une exception: «Nous avons accepté de couvrir ce voyage, en limitant toutefois une éventuelle intervention au site de l'aéroport» d'Erbil, capitale du Kurdistan, a expliqué un porte-parole.

    Attention danger

    Le site internet du Quai d'Orsay déconseille «formellement» des voyages en Irak, à l'exception de la zone internationale de Bagdad et des principales villes du Kurdistan.

    «On est aux frontières du défendu», estime le secrétaire général du Syndicat national des agences de voyages (Snav), Jean-Marc Rozé. «Que la destination soit déconseillée ou pas, la responsabilité du tour-opérateur reste pleinement engagée.»

    Braver l'interdit pour procurer des frissons aux touristes? «Nous sommes une entreprise responsable qui ne cherche pas à se faire peur ou à faire peur à ses clients», fait valoir Hubert Debbasch. Et «il n'y a aucune forme de voyeurisme».

    «Avec l'essor du tourisme de masse, les déplacements se sont banalisés, aller quelque part n'est plus en soi très intéressant», commente Didier Urbain, expert en tourisme. Du coup, «les voyageurs cherchent à se distinguer du touriste lambda en risquant leur peau».

    La pression des clients

    Parfois, ce sont des touristes peu frileux qui poussent les voyagistes à transgresser les interdits: «Nos clients nous appellent pour savoir quand aura lieu notre prochain voyage en Afghanistan», raconte Sybille Debidour, directrice de l'agence Explorator.

    Le dernier voyage organisé par Explorator en Afghanistan remonte à mai 2006, au lendemain de manifestations sanglantes. «Mais aujourd'hui, c'est exclu, dit-elle, il n'est pas question d'envoyer nos clients au casse-pipe!»

    - AFP
Chargement...
X