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Un géant bancaire voit le jour au Royaume-Uni

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  • Un géant bancaire voit le jour au Royaume-Uni

    C'est un monstre. Issu de la fusion, effective le 16 janvier, entre Lloyds TSB et HBOS, le Lloyds Banking Group (LBG) est désormais la première banque de détail britannique. Détenu à hauteur de 43,4 % par l'Etat, l'établissement, fort de 145 000 employés, de 3 000 succursales et de 300 milliards de livres (334,7 milliards d'euros) d'actifs, contrôle un tiers du marché britannique des crédits hypothécaires et un quart des prêts aux petites et moyennes entreprises (PME).

    C'est sous la pression du Trésor qu'en septembre 2008, Lloyds TSB a accepté ce mariage, contre l'avis de la majorité des petits porteurs, pour sauver de la banqueroute HBOS, plombée par les subprimes, les crédits hypothécaires à risque. Le premier ministre, Gordon Brown, un Ecossais, ne pouvait pas laisser couler HBOS, formée lors de la fusion, en 2001, entre Halifax et Bank of Scotland, pilier de la finance calédonienne. C'est d'ailleurs une institution écossaise, Standard Life, qui, en coulisse, a joué un rôle moteur dans la création du LBG. Le fonds de pension d'Edimbourg a imposé à sa tête l'Américain Eric Daniels, l'architecte du succès de Lloyds TSB. Le conseil d'administration de la nouvelle enseigne ne comprend d'ailleurs pas un seul représentant de HBOS dont la direction est jugée responsable des placements inconsidérés dans les subprimes.

    UN AVENIR INCERTAIN


    Parmi ses atouts, le nouveau groupe dispose de deux marques d'HBOS, appréciées du public et qui doivent être ressuscitées : Bank of Scotland en Ecosse et Halifax en Angleterre. Aux commandes de Lloyds TSB depuis 2003, M. Daniels s'est, lui, tenu à l'écart des subprimes en s'en tenant à son métier de base, le service aux particuliers et aux entreprises. Il a eu de la chance puisque les difficultés de sa filiale d'assurance et de gestion de fonds, Scottish Widows, l'ont empêché de se lancer dans la course au gigantisme. La faiblesse du bilan du "cheval noir" lui a permis de résister aux pressions de ses actionnaires, en particulier les hedge funds, en vue d'adopter le même modèle de banque universelle que ses rivaux, la Royal Bank of Scotland (RBS), Barclays ou HSBC. Une prudence qui s'est avérée payante. Car, pour regarnir ses liquidités, RBS, désormais nationalisée, a dû céder sa participation dans Bank of China - chèrement acquise en 2005 ; Barclays a annoncé 4 600 nouvelles suppressions d'emplois ; HSBC doit lever d'urgence des fonds.

    Embrassons-nous, Folleville ? Personne n'est dupe, cependant, des difficultés à venir. La quasi-totalité du chiffre d'affaires du LBG est réalisée au Royaume-Uni en proie à la plus grave récession depuis 1947. Par ailleurs, la nouvelle banque est numéro un dans les secteurs du marché les plus touchés par la tourmente financière et le ressac économique : crédits hypothécaires, prêts non garantis, cartes de crédit et financement de l'immobilier commercial. De plus, pour créer des synergies, quelque 30 000 emplois sont menacés. Enfin, le poids de l'Etat limite la marge de manoeuvre du LBG qui pourrait être contraint à ouvrir les vannes du crédit au détriment de ses marges bénéficiaires

    Par Le Monde
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