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Débat de l'ambassadeur d'Algérie avec une communauté algérienne changée

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  • Débat de l'ambassadeur d'Algérie avec une communauté algérienne changée

    Le dîner-débat organisé jeudi par M. Missoum Sbih, l’ambassadeur d’Algérie en France, et auquel étaient conviés des intellectuels, universitaires, chercheurs et cadres de la communauté algérienne, a été essentiellement dominé par un débat qui a duré près de trois heures et qui a permis à de très nombreux participants de donner leurs points de vue non seulement sur le rôle de l’élite algérienne résidant en France dans le développement économique de l’Algérie, mais aussi sur les attentes, très nombreuses, de cette élite qui revendique, depuis des lustres, plus d’intérêt et de considération du pouvoir algérien, pour lui permettre précisément de se considérer réellement comme acteur et comme algérien à part entière, même s’ils sont binationaux.

    Quelque chose a décidément changé dans le ton et la nature des interpellations des autorités algériennes. Le temps de l’amicale semble définitivement révolu. La communauté algérienne n’accepte plus «les leçons assénées» et les cadres fixés par le haut. Elle n’accepte pas, non plus, les applaudissements pour glorifier les chefs.

    A une participante, une seule (présidente de l’Union française des femmes musulmanes et soutien inconditionnel de Sarkozy) qui s’est risquée à appeler à un troisième mandat du «frère Bouteflika», aucun applaudissement et les participants sont passés à autre chose, ignorant superbement les «chauffeuses» professionnelles de bendir. Si la visite d’Etat de Sarkozy en Algérie a été conclue par la signature d’un grand accord de partenariat portant sur de nombreux aspects et notamment la coopération militaire, nucléaire, universitaire, scientifique et culturelle, il reste un domaine sur lequel travaille la partie algérienne : la dimension humaine des rapports avec la France «qui détermine symboliquement le caractère spécifique et exceptionnel des relations algéro-françaises» et qui devra constituer dorénavant le «levier de notre coopération ». C’est, globalement, le message lancé par M. Missoum Sbih, dans son intervention introductive au débat. La communauté algérienne en France a «une capacité d’influence considérable », a souligné l’ambassadeur qui demandera à l’élite de s’organiser pour être en situation «d’accompagner le processus engagé de refondation et de restructuration des relations algéro-françaises ». Si le gouvernement algérien accorde une grande importance à la dimension humaine des rapports francoalgériens, note l’ambassadeur, le long périple (3 ans) qui l’a mené dans tout le territoire français et qui lui a fait rencontrer les représentants de la communauté des 18 circonscriptions consulaires, les autorités françaises locales, et permis de visiter universités et hôpitaux lui a donné à noter «que la dimension humaine trouvait une résonance particulière» auprès de tous ses interlocuteurs.

    Et quel contenu donne l’ambassadeur à la notion de «dimension humaine dans les relations franco-algériennes ? A cette interrogation, M. Missoum Sbih répond que cette dimension humaine ne peut être traitée à travers le prisme réducteur des accords dits de gestion concertée des flux migratoires. «L’approche que nous avons de cette importante et délicate question relève d’une autre conception fondée sur la nature de nos rapports, l’importance historique de la communauté algérienne en France, l’intensité de notre coopération multidimensionnelle et la densité et la richesse de nos relations humaines». Une réponse explicite à la nouvelle politique d’immigration de Sarkozy qui a amené certains pays du Sud à signer des accords de gestion dite «concertée» et que l’Algérie considère toujours, à juste titre, comme ne la concernant pas.

    La première intervention dans le débat est venue de l’avocat Hafiz, et comme il fallait s’y attendre, il interpella les autorités algériennes, notamment la diplomatie algérienne, sur son silence sur l’affaire du diplomate Mohamed Ziane Hasseni, qui reste à ce jour, soumis à la justice française alors que tous les faits le disculperaient. L’ambassadeur, comme l’ont eu à le faire certains diplomates algériens en France auprès de certains journaux, a successivement rappelé toutes les démarches que ses services et lui-même ont entreprises dès l’interpellation du diplomate à Marseille «auprès des autorités françaises, même les plus élevées», mais que ces démarches se seraient heurtées «au principe sacro-saint de l’indépendance de la justice ». L’ambassadeur conclura qu’il a grand espoir de voir cette affaire réglée très prochainement.

    Une série d’autres interventions ont dénoncé les dernières mesures incompréhensibles prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire et relatives au déménagement des résidents (voir Soir d’Algérie du 13 janvier). L’exigence de remise des cartes de séjour pour ces déménagements a fortement mobilisé la communauté, qui, selon Chafia Matelechta, responsable du réseau des Franco-Algériens, sont 17 000 à avoir signé, en 48 heures, la mention qui circule actuellement et qui demande de revenir sur ces mesures, comme a eu d’ailleurs à le demander Rafik Hassani, député RCD de l’immigration, dans un communiqué publié dès l’adoption de ces nouvelles mesures.
    Alors que l’on s’attendait à des explications ou tout au moins à ce que l’ambassadeur promette qu’il répercuterait les inquiétudes exprimées, il a eu ces malheureuses réponses consistant à dire qu’il ne s’agit pas d’un problème qui relève de sa compétence mais de celle des services consulaires, et comble de l’ironie, «qu’il fallait élever le débat». Ces réponses inattendues ont quelque peu déconcerté certains participants qui pensaient que le rôle du premier diplomate était aussi de s’inquiéter des difficultés et obstacles qui pouvaient rendre la vie dure à la communauté. Dans une remarquable intervention, Mohamed Arkoun, philosophe et historien de l’Islam, en réponse au souhait de l’ambassadeur de voir l’élite algérienne contribuer à faire avancer les relations entre les deux pays, a largement développé deux propositions concrètes : la création d’une structure mixte d’enseignement du fait religieux qui utiliserait les compétences mixtes algériennes et françaises. L’Islam, a dit ce spécialiste, est devenu une idéologie de combat et c’est comme cela que meurt une religion. Par la création d’une telle structure, par la fomation de médiateurs qu’elle permettrait, nous pourrions construire ensemble la base d’une pensée critique, d’une pensée scientifique qui viendrait combler l’ignorance et la méconnaissance de cette religion. L’autre proposition de Arkoun consiste en l’ouverture d’une structure où s’ouvrirait un véritable chantier sur la question coloniale qui empoisonne aujourd’hui les relations entre les deux pays. L’implication d’historiens algériens et français, là aussi, permettrait de dépasser les obstacles qui bloquent ces relations et les minent.

    L’ambassadeur, qui s’est montré interessé par les deux suggestions, a demandé à M. Arkoun un dossier-projet «qu’il ne manquera pas, a-t-il dit, de transmettre à Alger». Notons, enfin, la présence parmi l’assistance de très nombreuses personnalités, dont : Yazid Sebagh, nouveau responsable diversité dans le gouvernement français ; Bariza Khiari, sénatrice PS ; Dalil Boubekeur, recteur de la Mosquée de Paris ; l’écrivain Malek Chebel, Benchikh…

    Par ailleurs, si les députés de la coalition gouvernementale ont pris part à la rencontre, celui du RCD, Rafik Hassani, s’est abstenu et nous a fait parvenir la copie d’une lettre adressée à l’ambassadeur intitulée «Clientélisme électoral, des petits-fours au goût amer» et dans laquelle il explique notamment «qu’en menant cette opération 4 étoiles VIA SON AMBASSADEUR à Paris, le pouvoir espère que les Algériens soient touchés par le syndrome de Stockholm, comportement qui résulte d’un traumatisme tel que la victime épouse les causes de son persécuteur. Un tel scénario n’est pas réaliste, car les Algériens sont vaccinés».

    Par Le Soir

  • #2
    bla bla

    que du bla bla et le billet d'avion a 600 euros etc etc

    Commentaire

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