Par Meryem Saadi
Médias. Live from RafahTrois journalistes marocains ont fait le déplacement au Proche-Orient, sans réussir à entrer dans la bande de Gaza.
Les téléspectateurs du journal d’information d’Al Aoula ont pris l’habitude, avant d’éteindre leur télévision ou de zapper sur une autre chaîne, d’attendre le passage de Mohamed Aït Lachgar, envoyé spécial à la frontière égypto-palestinienne. Sur place depuis mardi 6 janvier, près de dix jours après le début de l’opération israélienne, le journaliste a fait le déplacement dans l’un des avions militaires marocains qui
De l’autre coté de la frontière
Mais tous les journalistes sont bloqués au poste-frontière de Rafah, unique accès à la bande de Gaza, et le seul point de passage des médecins et des blessés évacués, qui fournissent aux médias les dernières informations sur ce qui se passe à l’intérieur du territoire palestinien. “Pour entrer à Gaza, certains paient même les autorités égyptiennes”, explique Morad Borja, reporter marocain et directeur de l’agence photo AIC Press, le bruit des bombardements israéliens en fond sonore. Arrivé mardi 13 janvier, il fait partie d’une délégation menée par Robert Ménard, ancien président de Reporters sans frontières et actuel président du Centre de Doha pour la liberté de la presse, visant à faire parvenir du matériel professionnel (caméras, micros, batteries, gilets par balles…) aux journalistes coincés à Gaza. La majorité d’entre eux, Palestiniens, sont correspondants pour des chaînes internationales qui préfèrent avoir recours à des reporters déjà sur place et qui maîtrisent la situation.
L’approche a été choisie par 2M pour couvrir le conflit, et qui a d’ailleurs perdu lundi 5 janvier un de ses cameramen palestiniens, Bassil Faraj. Mais rien ne garantit à la délégation de Robert Ménard, qu’elle pourra remettre son matériel en mains propres aux journalistes de Gaza. “Les autorités égyptiennes m’ont demandé ainsi qu’à ma collègue marocaine, Zineb El Rhazoui (le Journal hebdomadaire), de leur fournir un document de l’ambassade du Maroc en Egypte qui nous autorise à mettre les pieds dans la bande de Gaza. Nous attendons leur réponse”, indique Morad Borja. Entre-temps, il pense déjà à des solutions alternatives. “Je suis prêt à me déguiser en infirmier et à me glisser dans une ambulance égyptienne s’il le faut”, lance-t-il. En espérant qu’il ne se fasse pas prendre par les autorités israéliennes.