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400 radars et un permis de conduire à points : Guerre ouverte contre les chauffards

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  • 400 radars et un permis de conduire à points : Guerre ouverte contre les chauffards

    4.000 morts, 33.000 blessés, tel est le bilan des 8.000 accidents de la circulation, survenus durant l'année 2008. L'Algérie détient la palme en la matière. Elle est, en effet, classée première au Maghreb et dans le monde arabe, et troisième à l'échelle mondiale (après le Maroc et la France).

    Un sinistre palmarès qui jette, on ne peut plus, l'opprobre sur l'image de l'Algérie. Mais les pouvoirs publics semblent décidés à stopper l'hécatombe occasionnée par l'autre terrorisme, routier en l'occurrence, en appelant à un durcissement des sanctions liées au non-respect du code de la route qui, selon des statistiques, est à l'origine de 90 % des accidents de la circulation.

    C'est à ce titre, que le chef de l'Etat a instruit le département de Amar Tou de préparer un avant-projet de loi relatif au code de la route, qui sera soumis au Conseil des ministres avant d'être sur la table du Parlement.

    Pour connaître les axes autour desquels s'articule la nouvelle loi, nous nous sommes rapprochés de M. Benhamou Mohamed, député (FNA) qui préside la commission Transports au sein de l'APN. Selon notre interlocuteur, le code de la route révisé verra l'introduction du permis à points (PAP) à l'instar de la France et la Tunisie.

    Le PAP comportera 12 points et le barème de retrait de points du permis de conduire variera de 2 à 3 points suivant la gravité de l'infraction au code de la route dont, entre autres, le dépassement dangereux, l'inobservance du stop ou feu rouge, le franchissement de la ligne continue, la violation du sens interdit...

    A propos du PAP, le président de la commission Transports a tenu à nous indiquer que le système de rachat des points du permis est calqué sur le code français, sans être en mesure de nous en préciser le coût (pour l'automobiliste concerné) qui sera réglementé.

    Signalons à ce sujet qu'en France, trois options sont proposées au « fauteur » pour récupérer ses précieux points : une conduite exemplaire pendant... 3 ans (méthode la moins chère), un stage de sensibilisation à la sécurité routière de deux jours payant, soit entre 240 et 280 euros (méthode la plus rapide) et la constitution d'un avocat pour contester la sanction, un dossier qui peut prendre entre 1 et 14 mois et coûter jusqu'à 3.000 euros (méthode la plus chère).

    Evoquant la question des radars, notre interlocuteur nous fera part de leur multiplication ainsi que leur utilisation à travers les axes dangereux (points noirs) au niveau de certaines wilayas, qui se distinguent par le nombre élevé d'accidents comme Alger, Tlemcen, Sétif...

    Celles-ci seront dotées de quelque 200 radars chacune, selon ses prévisions. Ce seront les brigades mobiles de la police et les escadrons de sécurité routière de la gendarmerie qui veilleront comme d'habitude au respect des règles de conduite.

    Les barrages fixes sont appelés à disparaître car donnant lieu à un « marché parallèle », selon le député qui nous apprendra que des tribunaux spéciaux ou plutôt spécialisés prendront le relais des commissions de wilaya pour traiter les affaires liées aux « crimes» des routes.

    «Le motif d'inculpation d'homicide involontaire (relevant de la correctionnelle) n'a plus sa raison d'être quand il y a mort d'homme, c'est un meurtre par conduite, on doit criminaliser le fait et l'auteur du drame doit être jugé par un tribunal criminel », estime M. Benhamou.

    Il est prévu aussi au titre de cette révision la création d'écoles nationales de formation des inspecteurs de permis de conduire, qui seront implantées au niveau des grandes villes comme Alger, Annaba, Oran et Constantine.

    «L'examinateur aura ainsi un diplôme digne des écoles européennes », a tenu à souligner l'élu. Concernant les écoles de conduite (auto-écoles), le député n'ira pas par quatre chemins pour dénoncer l'anarchie qui règne dans ce domaine. Aussi, les agréments ne seront délivrés qu'aux seuls techniciens en la matière et les gérants déjà sur le terrain subiront un recyclage.
    Les frais d'inscription qui sont aujourd'hui de 10.000 DA pour obtenir « un permis bidon » (sic) vont tripler, soit 30.000 DA en vue d'une formation de qualité. A ce titre, l'augmentation du nombre de leçons de conduite pour les candidats au permis de conduire est envisagée, soit de 2 à 4 mois, le volume horaire dispensé actuellement (25 h) s'avérant insuffisant.

    S'agissant des contraintes financières par rapport aux candidats au PC en chômage, il sera fait appel au secteur de la formation professionnelle et au département de la solidarité (DAS), pour prendre en charge ce volet (aide).

    Pour ce qui est du permis destiné au transport des voyageurs, de personnel ou de matériel, le futur candidat devra subir une formation spéciale eu égard à la spécificité du véhicule et de sa conduite ainsi que la responsabilité civile inhérente aux passagers ou au chargement.

    Au sujet du parc automobile estimé à plus de 3 millions de véhicules, M. Benhamou nous parlera de la nécessité d'un contrôle rigoureux de la qualité de la pièce de rechange tant en amont (port) qu'en aval (commerces de pièces détachées).

    Dans le même ordre d'idées, il plaidera pour l'ouverture d'un centre de contrôle technique dans chaque ville ; actuellement, il en existe dont le fonctionnement serait entaché d'irrégularité, soit de complaisance, selon lui.

    A propos de l'état des routes, il estime que c'est un facteur non négligeable dans la survenue des accidents. A ce titre, le rôle de l'Etat (Travaux publics) est plus qu'impératif à travers un contrôle strict des travaux (normes) effectués au niveau du réseau routier ainsi qu'une couverture optimale en matière de signalisation (horizontale et verticale).

    Il faut mentionner, dans ce contexte, que selon des statistiques émanant du ministère des Transports, les accidents de la circulation sont dus, essentiellement, à des facteurs humains comme le non-respect de la limitation de vitesse et de la signalisation. La moyenne nationale est de plus de 110 accidents par jour. Le nombre de morts par jour est de 11 alors que celui des blessés dépasse les 150...

    Quant à la « cadence » répressive, elle se traduit par une moyenne nationale de 100 retraits de permis par jour. A noter à ce titre, que 2008 est considérée comme l'année record avec 100 000 retraits de permis de conduire, soit une hausse de 11 % par rapport à 2007.

    Rappelons que les (nouvelles) dispositions de la loi n°4-16 de novembre 2004 relative à l'organisation, à la sécurité et à la police de la circulation routière prévoient 34 cas de retrait ou de suspension du permis de conduire.

    Nonobstant la tendance pédagogique des propos du président de la commission Transports plaidant pour l'éducation et la sensibilisation, il n'en demeure pas moins que le nouveau projet qui résulte du constat alarmant relevé en matière du nombre d'accidents sans cesse croissant, malgré les modifications apportées, en 2004, au Code actuel, risque d'ouvrir la voie de la répression.

    En tout cas, les autorités sont apparemment décidées à déterrer la hache de guerre pour en découdre avec le terrorisme routier incarné par la horde de chauffards sans foi ni loi qui sèment la mort sur l'asphalte. Un conducteur averti en vaut deux...

    - Pressedz
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