Bonjour,
Parmi, les villes Algériennes, malgré..Grande, willaya, mais qui ont tjrs gardé les traditions et les pratiques traditionnelles, notamment en ce mois du Ramadhan Tlemcen. Je suis une admiratrise de cette ville et ses habitants.
C’est un article que j’ais trouvé sur Le quotidien d’Oran et que j’aimerai vous faire partager. Bonne lecture.
Parmi, les villes Algériennes, malgré..Grande, willaya, mais qui ont tjrs gardé les traditions et les pratiques traditionnelles, notamment en ce mois du Ramadhan Tlemcen. Je suis une admiratrise de cette ville et ses habitants.
C’est un article que j’ais trouvé sur Le quotidien d’Oran et que j’aimerai vous faire partager. Bonne lecture.
Lorsqu’on évoque la wilaya de Tlemcen, l’image qui vient brusquement s’imposer à l’esprit reste incontestablement
celle des monuments et sites historiques.
Mais au-delà de ces reliques Tlemcen possède d’autres particularité et d’autres traditions notamment durant le mois de Ramadhan où la ville connaît une parfaite transmutation. Depuis les temps immémoriaux, le mois de Ramadhan est vécu à Tlemcen dans les mêmes traditions et dans la même ferveur.
Qui ne connaît pas les quartiers El-R’hiba et Agadir ou le fameux El-Medress avec ses dépendances qui donnent vers Bab Ali ou Derb Sensla. C’est le même décor.
A quelques jours du mois de jeûne une activité intense règne au centre-ville. A travers tous les foyers les femmes se rencontrent au cours de la soirée pour préparer une pâte roulée appelée «el-mkatfa» tout en fredonnant le fameux chant de «Tamtam-Yatam Tam Yadjamâa Sidi Ramdane». Dans le périmètre de la M»dina, plus particulièrement à Derb Sidi Hamed ou Derb El-Messoufa, les mères de famille ne ratent pas l’occasion d’acheter les épices et les herbes de province spécial Ramadhan. Pendant ce temps El-Alaoui el-berrab (le crieur) annonce le premier jour du mois de Ramadhan dans une ambiance festive. Diden de la rue de Paris qui tient un four traditionnel à «Harat Erema» donne un bon coup d’entretien à son four pour assurer une bonne cuisson aux galettes de pain de sa clientèle. Jadis le mois de Ramdhan était vécu beaucoup plus en communauté dans des maisons du genre «Dar sbitar» décrites par l’écrivain Mohamed Dib dans son ouvrage «L’Incendie».
Comme «Dar sbitar» il y en avait des centaines à Tlemcen. On peut cibler «Dar chahba» «Dar M’red», «Dar Bali», etc. Des familles entières vivaient en communauté. La plupart des maisons étaient dotées de puits trônant au milieu de l’édifice qui sont nettoyés par des ouvriers marocains en contrepartie d’un repas. La précarité des conditions sociales imposait ce mode de vie.
Dans le quartier d’Er-Rhiba, les familles ne vivaient pas toutes dans le farniente. Les produits de premières nécessités sont achetés chez Ammi El-Mesli qui accordait crédit tout en mentionnant dans son petit carnet rouge à ressort les produits pris par sa clientèle.
L’increvable Boufeldja tenait lui un four traditionnel. Tôt le matin, il découpe et range des morceaux de bois, pour son four. Boufeldja avait une drôle de façon de dire «echwalda» (l’argent) en raison d’un défaut de langue.
De l’autre côté d’Erhiba, Ammi Omar tenait lui une carrosse de «karen», (un gratin aux pois-chiches). Avant la rupture du jeûne des gosses forment une file interminable devant lui tenant entre les mains une assiette pour acheter «karen». En guise de «bonus» Ammi Omar offre à ces jeunes une «abassia» un morceau gratuit du fameux gratin.
A quelques minutes de la rupture du jeûne, tout le monde est accoudé sur les remparts «d’essor» pour entendre le «medfaâ»: des coups de canon indiquant la rupture du jeûne. Une heure après des grappes de jeunes se dirigent vers le centre-ville pour occuper une bonne place au café de la JSMT ou au «Café Riche» et se donnent à coeur joie aux jeux du cartes. Les enfants eux se dirigent vers feu Djillali cycliste pour acheter des masques et se ruer vers les dédales de «Arsat Didou» ou «Derb El-Kadi» en fredonnant «Ah Tchico wel Marina 2 kg d’El-Farina». Ceux qui n’avaient pas les moyens d’acheter un masque, se couvraient le visage de marc de café tout en dévalant la pente de «Bab El Djiad» et du cinéma «Le Colisée» à toute vitesse. Les vieux, après la prière des «tarawih», se rendent au café de Ammi Bensalem d’El-Medress pour siroter un thé à la menthe.
Même les pauvres «bougres» comme Hamou Salamane, Nori d’El-Eubad, Salah Tchao, sont pris en charge durant ce mois en recevant des offrandes.
A la rue basse, c’est pratiquement le même décor. Les enfants au moyen du «roulma» (genre de planche qui repose sur des roulements à billes) dévalent la pente du cinéma «Le Colisée» au même moment où Charlot un autre repère de Tlemcen décédé dans l’anonymat le plus complet, exposait sur les abords du trottoir, des livres, bandes dessinées du genre «Akim», «Zembla», Blek le Roc, etc. En face de lui Briyedj le vendeur du jus de citron l’été et «Homoss Kemoune» l’hiver (pois-chiches cuits à la vapeur) vante son produit dans une ambiance bon enfant.
Que ce soit le cinéma «Le Colisée», «Lux» ou «Rex», c’est le même décor magique et envoûtant qui est offert quotidiennement. Même le médecin français d’origine grecque
El-Foudyadisse dont le cabinet trône à hauteur de Bab El-Djiad soignait gratuitement les démunis pendant ce mois de jeûne. Il y a avait une sorte de solidarité collective pour venir à bout de la précarité qui était la particularité des citoyens d’alors.
Aujourd’hui Tlemcen a perdu complètement ce beau décor, même «Kahouat Erromane» (Café traditionnel) qui était tenu par Ammi Zoubir a fermé ses portes alors que les cinémas «Rex», «Le Colisée» et «Lux» ne sont devenus que de vieilles reliques comme les épaves du «Titanic» qui somnolent dans les profondeurs de l’Atlantique
celle des monuments et sites historiques.
Mais au-delà de ces reliques Tlemcen possède d’autres particularité et d’autres traditions notamment durant le mois de Ramadhan où la ville connaît une parfaite transmutation. Depuis les temps immémoriaux, le mois de Ramadhan est vécu à Tlemcen dans les mêmes traditions et dans la même ferveur.
Qui ne connaît pas les quartiers El-R’hiba et Agadir ou le fameux El-Medress avec ses dépendances qui donnent vers Bab Ali ou Derb Sensla. C’est le même décor.
A quelques jours du mois de jeûne une activité intense règne au centre-ville. A travers tous les foyers les femmes se rencontrent au cours de la soirée pour préparer une pâte roulée appelée «el-mkatfa» tout en fredonnant le fameux chant de «Tamtam-Yatam Tam Yadjamâa Sidi Ramdane». Dans le périmètre de la M»dina, plus particulièrement à Derb Sidi Hamed ou Derb El-Messoufa, les mères de famille ne ratent pas l’occasion d’acheter les épices et les herbes de province spécial Ramadhan. Pendant ce temps El-Alaoui el-berrab (le crieur) annonce le premier jour du mois de Ramadhan dans une ambiance festive. Diden de la rue de Paris qui tient un four traditionnel à «Harat Erema» donne un bon coup d’entretien à son four pour assurer une bonne cuisson aux galettes de pain de sa clientèle. Jadis le mois de Ramdhan était vécu beaucoup plus en communauté dans des maisons du genre «Dar sbitar» décrites par l’écrivain Mohamed Dib dans son ouvrage «L’Incendie».
Comme «Dar sbitar» il y en avait des centaines à Tlemcen. On peut cibler «Dar chahba» «Dar M’red», «Dar Bali», etc. Des familles entières vivaient en communauté. La plupart des maisons étaient dotées de puits trônant au milieu de l’édifice qui sont nettoyés par des ouvriers marocains en contrepartie d’un repas. La précarité des conditions sociales imposait ce mode de vie.
Dans le quartier d’Er-Rhiba, les familles ne vivaient pas toutes dans le farniente. Les produits de premières nécessités sont achetés chez Ammi El-Mesli qui accordait crédit tout en mentionnant dans son petit carnet rouge à ressort les produits pris par sa clientèle.
L’increvable Boufeldja tenait lui un four traditionnel. Tôt le matin, il découpe et range des morceaux de bois, pour son four. Boufeldja avait une drôle de façon de dire «echwalda» (l’argent) en raison d’un défaut de langue.
De l’autre côté d’Erhiba, Ammi Omar tenait lui une carrosse de «karen», (un gratin aux pois-chiches). Avant la rupture du jeûne des gosses forment une file interminable devant lui tenant entre les mains une assiette pour acheter «karen». En guise de «bonus» Ammi Omar offre à ces jeunes une «abassia» un morceau gratuit du fameux gratin.
A quelques minutes de la rupture du jeûne, tout le monde est accoudé sur les remparts «d’essor» pour entendre le «medfaâ»: des coups de canon indiquant la rupture du jeûne. Une heure après des grappes de jeunes se dirigent vers le centre-ville pour occuper une bonne place au café de la JSMT ou au «Café Riche» et se donnent à coeur joie aux jeux du cartes. Les enfants eux se dirigent vers feu Djillali cycliste pour acheter des masques et se ruer vers les dédales de «Arsat Didou» ou «Derb El-Kadi» en fredonnant «Ah Tchico wel Marina 2 kg d’El-Farina». Ceux qui n’avaient pas les moyens d’acheter un masque, se couvraient le visage de marc de café tout en dévalant la pente de «Bab El Djiad» et du cinéma «Le Colisée» à toute vitesse. Les vieux, après la prière des «tarawih», se rendent au café de Ammi Bensalem d’El-Medress pour siroter un thé à la menthe.
Même les pauvres «bougres» comme Hamou Salamane, Nori d’El-Eubad, Salah Tchao, sont pris en charge durant ce mois en recevant des offrandes.
A la rue basse, c’est pratiquement le même décor. Les enfants au moyen du «roulma» (genre de planche qui repose sur des roulements à billes) dévalent la pente du cinéma «Le Colisée» au même moment où Charlot un autre repère de Tlemcen décédé dans l’anonymat le plus complet, exposait sur les abords du trottoir, des livres, bandes dessinées du genre «Akim», «Zembla», Blek le Roc, etc. En face de lui Briyedj le vendeur du jus de citron l’été et «Homoss Kemoune» l’hiver (pois-chiches cuits à la vapeur) vante son produit dans une ambiance bon enfant.
Que ce soit le cinéma «Le Colisée», «Lux» ou «Rex», c’est le même décor magique et envoûtant qui est offert quotidiennement. Même le médecin français d’origine grecque
El-Foudyadisse dont le cabinet trône à hauteur de Bab El-Djiad soignait gratuitement les démunis pendant ce mois de jeûne. Il y a avait une sorte de solidarité collective pour venir à bout de la précarité qui était la particularité des citoyens d’alors.
Aujourd’hui Tlemcen a perdu complètement ce beau décor, même «Kahouat Erromane» (Café traditionnel) qui était tenu par Ammi Zoubir a fermé ses portes alors que les cinémas «Rex», «Le Colisée» et «Lux» ne sont devenus que de vieilles reliques comme les épaves du «Titanic» qui somnolent dans les profondeurs de l’Atlantique
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