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Israël s'interroge sur sa victoire

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  • Israël s'interroge sur sa victoire

    Par Marianne ENAULT
    leJDD.fr

    Le cessez-le-feu dans la bande de Gaza, aussi fragile soit-il, a laissé la place à un débat en Israël. Certaines voix se sont élevées pour remettre en cause la "victoire" revendiquée par le gouvernement. Pas pour les mêmes raisons: certains estiment que les objectifs n'ont pas été atteints, d'autres jugent que l'Etat hébreu a perdu en rayonnement international. Revue de détails.

    "Le succès de l'Etat hébreu à Gaza a seulement montré qu'il était fort et non pas qu'il avait raison". Dans les pages Opinions du quotidien israélien Haaretz, l'écrivain David Grossman, qui a perdu son fils lors du conflit israélo-libanais de l'été 2006, revient sur les trois semaines d'opération militaire dans la bande de Gaza. Et comme en 2006, il dénonce l'extension de l'offensive israélienne. Des propos qui reflètent la fin du consensus israélien autour de l'engagement de l'armée dans le mince territoire palestinien.

    Durant les deux premières semaines de conflit, les Israéliens ont massivement soutenu leur armée, présentée comme le seul moyen de mettre fin aux tirs de roquettes et la participation d'Israël à la lutte contre le terrorisme. Mais la troisième semaine de guerre - et son lot de bavures, dont les bombardements de l'hôpital de Gaza-ville et des locaux des Nations unies - et l'absence d'accord final ont quelque peu écorné l'union sacrée. A la "victoire" revendiquée par le gouvernement, nombreux sont ceux qui répondent par le doute.

    Pas forcément pour les mêmes raisons. Au sein de la société israélienne, il y a d'abord ceux qui regrettent l'absence d'avancée concrète. Aucune certitude n'a été obtenue sur l'arrêt des tirs de roquettes, principale préoccupation en Israël. Les trois semaines d'offensive se sont terminées par des déclarations unilatérales de cessez-le-feu des deux côtés. L'absence d'accord interroge: à l'été 2006, c'est une résolution de l'ONU qui avait mis fin aux combats et fixé le cadre des échéances à venir. La question de la relance du processus de paix devrait certes être bientôt évoquée lors d'un sommet international - que Paris souhaiterait organiser - mais en attendant, le cessez-le-feu paraît fragile. Le Hamas a donné une semaine à l'armée israélienne pour quitter la bande de Gaza. Celle-ci a entamé son retrait - qui pourrait d'ailleurs être achevé mardi avant l'investiture d'Obama - mais elle reste massée à la frontière, prête à intervenir à la moindre roquette.

    Le Hamas renforcé?

    Par ailleurs, si l'objectif était "d'éradiquer le Hamas", comme l'avait annoncé le chef de la droite nationaliste, Benjamin Netanyahou, il n'est pas atteint. Certes, le Hamas a perdu de nombreux combattants - le mouvement radical ne reconnaît que 48 pertes -, dont deux de ses principaux dirigeants, mais sa popularité auprès des Palestiniens semble renforcée. Israël entendait aussi, par cette opération, mettre fin au trafic d'armes en direction de Gaza via la frontière égyptienne. Sur ce point, un accord a été signé la semaine dernière entre l'Etat hébreu et les Etats-Unis, mais ses contours et applications concrètes restent pour l'heure abstraits. "Le Hamas pourra reconstruire les tunnels en quelques mois et recommencer à faire de la contrebande d'armes", juge ainsi le chef du Shin Bet (sécurité intérieure), Youval Diskin. Quant à l'un des principaux intéressés, l'Egypte, son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a indiqué qu'il ne se sentait pas "lié" par cet accord. Enfin, certains espéraient que cette offensive permette de retrouver le soldat franco-israélien Gilad Shalit, enlevé par des activistes palestiniens en juin 2006. Il n'en a rien été. "Le consensus national qui a prévalu en Israël pendant vingt-deux jours est mort le soir du cessez-le-feu", résumait lundi Narhum Barnea, éditorialiste du quotidien de droite Yediot Aharonoth.

    En Israël, d'autres voix, conscientes que le capital de sympathie accordé à l'Etat hébreu suite à l'Holocauste s'effrite chaque jour un peu plus, se sont élevées pour dénoncer cette fois la violence de l'opération. "Israël qui voulait être une lumière pour les nations est aujourd'hui fière d'avoir adopté l'échelle de valeurs de Vladimir Poutine. Si c'est cela la victoire, malheur aux vainqueurs", écrit Ofer Shelah dans le quotidien Maariv. Le Venezuela, la Bolivie et la Mauritanie ont annoncé la suspension de leurs relations diplomatiques avec Israël. Le Qatar a fermé le bureau israélien du commerce à Doha. Le président syrien, Bachar el-Assad, a déclaré caduque le plan de paix adopté par 22 Etats arabes en 2002. La Turquie, elle, a tout simplement rendu son costume de médiateur entre Damas et Tel-Aviv.

    "La guerre d'Olmert"

    Mais le gouvernement israélien reste sourd aux critiques. A plusieurs reprises, Ehoud Olmert a revendiqué la victoire de son camp. Le Premier ministre par intérim espère ainsi laver les affronts de la guerre du Liban - la capacité de dissuasion de l'armée israélienne étant restaurée - et ceux du rapport Winograd. Après enquête, une commission avait évoqué un échec stratégique, opérationnel et tactique de l'armée israélienne au Liban et un "immense et grave cafouillage" du gouvernement. Des morts qui, accompagnés des révélations sur plusieurs affaires de corruption impliquant le Premier ministre, l'avaient poussé à la démission. Certains analystes résument d'ailleurs la guerre de Gaza comme "la guerre d'Ehoud Olmert".

    Mais pour le gouvernement en place, le bénéfice de l'opération est à questionner, à trois semaines des législatives du 10 février. La ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, qui avait repris les rênes du parti centriste Kadima après la démission d'Olmert mais n'avait pas su rassembler en vue de former une coalition, entendait montrer à certains partis - et électeurs - qu'elle était bien décidée à se montrer ferme dans ce dossier. Mais les gains politiques ne sont pas certains: selon un sondage publié dimanche, le Likoud reste en tête. Mise entre parenthèses pendant le conflit, la campagne a bel et bien repris. "Le Hamas maintienMardi 20 Janvier 2009t son contrôle sur la bande de Gaza et va continuer sa contrebandes d'armes iraniennes", a ainsi dénoncé Benjamin Netanyahou. Le parti d'extrême droite Israël Beitenou pourrait même faire jeu égal avec les travaillistes d'Ehoud Barak. La "victoire" annoncée par Olmert pourrait bien être de courte durée.

    Mardi 20 Janvier 2009
    Dernière modification par icosium, 20 janvier 2009, 22h00.
    "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)

  • #2
    de quelle victoire elle parle??

    de quelle capacité de dissuation restaurée parle t elle??
    « Puis-je rendre ma vie
    Semblable à une flûte de roseau
    Simple et droite
    Et toute remplie de musique »

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    • #3
      israel se pose la question sils ont tué suffisement de palestiniens?

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      • #4
        ou la question suivante:
        israel a t-elle tué suffisament d'enfants ?

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