Jhon Macarthur: Directeur du Harper's magazine.
Vous êtes critique envers Barack Obama. Que lui reprochez-vous ?
Il a fait campagne sur le changement. Or, il est tout sauf un réformateur ! C'est un membre du système, issu d'une faction démocrate très puissante de Chicago. La composition de son cabinet est déjà une déception.
Pourquoi ?
Hillary Clinton, qui avait voté en faveur de la guerre en Irak, est devenue secrétaire d'Etat. Il a aussi nommé Rahm Emanuel secrétaire général de la Maison Blanche. Mais cet homme, violent et corrompu, incarne le statu quo à Washington. Il récompense les amis et punit les ennemis du parti démocrate. Les gens se demandent si Obama peut changer l'Amérique. C'est de la blague ! Il restera dans les clous. Obama, c'est une restauration des années Clinton.
Il incarne tout de même le changement par rapport à George W. Bush...
S'il ferme Guantanamo, oui. Mais pourquoi attendre un an pour le faire ? Je pense aussi qu'il va chercher un moyen de garder certains prisonniers. C'est tactique : imaginez que les 245 détenus restants soient libérés. Si l'un d'eux commet un attentat, Obama sera accusé d'avoir été trop laxiste. Il pense à sa réélection en 2012. Il fera toutefois mieux que Bush sur le plan juridique : il respectera la Constitution. Mais ce n'est pas un grand opposant au système établi par son prédécesseur.
Ne fera-t-il pas mieux que lui sur le plan diplomatique ?
Il a nommé Robert Gates à la Défense, ce qui signifie que la guerre en Irak va continuer. Il fera un retrait important et symbolique, mais il conservera des bases permanentes. Il veut ensuite doubler les effectifs en Afghanistan. C'est de la folie ! On a déjà tué trop de civils. A la différence de Bush, Obama sera toutefois plus coopératif avec les autres pays. Il a aussi plus de respect pour l'Europe.
Pour beaucoup, Barack Obama incarne l'espoir...
Ils se leurrent. Il a des idées très conventionnelles. Obama est issu du système. Où est le grand changement éthique, la réforme ? C'est ridicule ! Obama, c'est avant tout une image marketing. De plus, aux Etats-Unis, les inégalités sociales sont plus grandes que les inégalités raciales.
Comment votre point de vue est-il perçu ?
Je me sens isolé. On me dit : « Vous êtes trop critique, laissez-le faire d'abord. Roosevelt aussi était issu de la machine politique de New York. » Mais Roosevelt était un héritier. Il se moquait des banquiers. Alors qu'Obama est un arriviste très bien éduqué qui a trop de respect pour l'élite bancaire et financière américaine. La moitié des fonds de sa campagne viennent des banques, des grandes entreprises et des courtiers. Il les récompense aujourd'hui : il a déjà abandonné sa proposition d'augmenter les impôts des plus riches de 35 à 39,6 %. Il faut que la gauche se réveille et comprenne que c'est un centriste, sinon il y aura un vide politique dans lequel la droite s'engouffrera.
Qu'attendez-vous de lui ?
Très peu. C'est un homme prudent qui ne veut surtout pas déranger les chefs de son parti en le réformant. Il a été élevé dans un milieu blanc, bourgeois. Il a déjà mis ses filles à l'école privée ! Jimmy Carter, qui était, lui, un vrai réformateur, avait inscrit ses enfants dans le public.
20 Minutes
Vous êtes critique envers Barack Obama. Que lui reprochez-vous ?
Il a fait campagne sur le changement. Or, il est tout sauf un réformateur ! C'est un membre du système, issu d'une faction démocrate très puissante de Chicago. La composition de son cabinet est déjà une déception.
Pourquoi ?
Hillary Clinton, qui avait voté en faveur de la guerre en Irak, est devenue secrétaire d'Etat. Il a aussi nommé Rahm Emanuel secrétaire général de la Maison Blanche. Mais cet homme, violent et corrompu, incarne le statu quo à Washington. Il récompense les amis et punit les ennemis du parti démocrate. Les gens se demandent si Obama peut changer l'Amérique. C'est de la blague ! Il restera dans les clous. Obama, c'est une restauration des années Clinton.
Il incarne tout de même le changement par rapport à George W. Bush...
S'il ferme Guantanamo, oui. Mais pourquoi attendre un an pour le faire ? Je pense aussi qu'il va chercher un moyen de garder certains prisonniers. C'est tactique : imaginez que les 245 détenus restants soient libérés. Si l'un d'eux commet un attentat, Obama sera accusé d'avoir été trop laxiste. Il pense à sa réélection en 2012. Il fera toutefois mieux que Bush sur le plan juridique : il respectera la Constitution. Mais ce n'est pas un grand opposant au système établi par son prédécesseur.
Ne fera-t-il pas mieux que lui sur le plan diplomatique ?
Il a nommé Robert Gates à la Défense, ce qui signifie que la guerre en Irak va continuer. Il fera un retrait important et symbolique, mais il conservera des bases permanentes. Il veut ensuite doubler les effectifs en Afghanistan. C'est de la folie ! On a déjà tué trop de civils. A la différence de Bush, Obama sera toutefois plus coopératif avec les autres pays. Il a aussi plus de respect pour l'Europe.
Pour beaucoup, Barack Obama incarne l'espoir...
Ils se leurrent. Il a des idées très conventionnelles. Obama est issu du système. Où est le grand changement éthique, la réforme ? C'est ridicule ! Obama, c'est avant tout une image marketing. De plus, aux Etats-Unis, les inégalités sociales sont plus grandes que les inégalités raciales.
Comment votre point de vue est-il perçu ?
Je me sens isolé. On me dit : « Vous êtes trop critique, laissez-le faire d'abord. Roosevelt aussi était issu de la machine politique de New York. » Mais Roosevelt était un héritier. Il se moquait des banquiers. Alors qu'Obama est un arriviste très bien éduqué qui a trop de respect pour l'élite bancaire et financière américaine. La moitié des fonds de sa campagne viennent des banques, des grandes entreprises et des courtiers. Il les récompense aujourd'hui : il a déjà abandonné sa proposition d'augmenter les impôts des plus riches de 35 à 39,6 %. Il faut que la gauche se réveille et comprenne que c'est un centriste, sinon il y aura un vide politique dans lequel la droite s'engouffrera.
Qu'attendez-vous de lui ?
Très peu. C'est un homme prudent qui ne veut surtout pas déranger les chefs de son parti en le réformant. Il a été élevé dans un milieu blanc, bourgeois. Il a déjà mis ses filles à l'école privée ! Jimmy Carter, qui était, lui, un vrai réformateur, avait inscrit ses enfants dans le public.
20 Minutes
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