A 8 h 35, mercredi 21 janvier, Barack Obama a pris possession du bureau Ovale. Il y a trouvé une note laissée par George Bush dans une enveloppe. "A : n°44. De la part : n°43." Le contenu de la note du 43e président à son successeur n'a pas été révélé, mais elle contenait des voeux de "réussite", a indiqué le service de presse de la Maison Blanche. Après être resté seul pendant une dizaine de minutes, le nouveau président a employé le reste de la journée à s'attaquer aux deux symboles de la présidence Bush : la guerre en Irak et la prison de Guantanamo.
Mais, d'abord, pour son premier acte dans le bureau présidentiel, il a choisi de téléphoner aux protagonistes du conflit israélo-palestinien. Le photographe officiel a saisi l'instant historique qui montre le nouveau président assis à la place où, depuis huit ans, on ne voyait que George Bush. Les habitués ont remarqué que Barack Obama était en chemise (blanche). Sous l'administration Bush, il était interdit d'entrer dans le bureau Ovale sans un complet veston.
Alors qu'il s'était retenu de prendre position sur la crise de Gaza pendant les bombardements israéliens, au risque d'être accusé d'indifférence, Barack Obama a d'abord appelé le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Il a parlé ensuite au premier ministre israélien, Ehoud Olmert, au roi Abdallah de Jordanie et au président égyptien, Hosni Moubarak. Il a exprimé à ses interlocuteurs son désir de "s'engager activement", dès le début de son mandat, en faveur d'un règlement du conflit, a indiqué son porte-parole, Robert Gibbs. A court terme, il s'est déclaré prêt à oeuvrer à la "consolidation" du cessez-le-feu entre le Hamas et Israël.
Pendant la campagne, Barack Obama évoquait souvent ce qu'il ferait lors de son premier jour en fonctions à la Maison Blanche : convoquer le Conseil de sécurité nationale, ordonner aux chefs militaires de préparer la fin de la mission en Irak. Il a tenu parole. Dans la seule journée de mercredi, il a publié cinq ordres exécutifs et plusieurs mémorandums.
Il a réuni son conseil économique, en l'absence du secrétaire au Trésor, Tim Geithner, que les sénateurs n'ont pas fini d'interroger sur ses déclarations d'impôt. Il a pris la décision de geler les salaires des personnels de la Maison Blanche qui gagnent plus de 100 000 dollars annuels (77 000 euros), par solidarité avec les salariés en difficulté. Il a renforcé les restrictions pour les fonctionnaires qui vont travailler dans les lobbies. Et annulé un décret qu'avait pris George Bush sur le secret des archives. "Une nouvelle ère de transparence" commence, a-t-il dit. "Le secret a régné depuis trop longtemps à Washington."
Après avoir suspendu les audiences des commissions militaires pour une durée de 120 jours, le temps d'examiner le système, M. Obama devait signer dès jeudi l'ordre exécutif décidant la fermeture "responsable" de Guantanamo (Cuba), soit dans un délai d'un an. Devenu le symbole international des excès de la "guerre" antiterroriste, le centre de détention abrite encore 245 détenus, dont 21 font l'objet de poursuites. Khaled Cheikh Mohammed et ses quatre autres coïnculpés, qui comparaissaient mercredi, se sont plaints de la décision de M. Obama. Le jeune Canadien Omar Khadr a également vu son dossier suspendu pour 120 jours.
PRESTATION DE SERMENT
En fin d'après-midi, le nouveau président a réuni son conseil sur l'Irak et, pour la première fois, les généraux. Il n'a pas pris de décret, mais a discuté pendant une heure avec les militaires du retrait d'Irak, son objectif étant de rapatrier toutes les troupes de combat en seize mois. M. Obama a entendu les présentations du général David Petraeus, rentré dans la nuit d'Afghanistan, et du général Ray Odierno, le commandant en Irak.
A 19 h 35, Barack Obama a reçu le président de la Cour suprême, John Roberts, pour recommencer la prestation de serment, qui, la veille, n'avait pas été tout à fait pratiquée dans les règles de l'art (l'ordre des mots avait été bousculé). Le porte-parole a justifié la cérémonie par un "excès de précautions".
"Nous nous sommes dit que c'était tellement amusant", a plaisanté Barack Obama. "Vous êtes prêts à prêter serment ?", a demandé le magistrat. "Je le suis, et nous allons procéder très lentement", a repris le président. La récitation a duré 25 secondes. Michelle Obama n'était pas là pour tenir la Bible. Son mari s'en est passé. Le serment a cette fois été prononcé sans anicroche. "Très bien, a dit M. Obama. Mais la mauvaise nouvelle, pour les journalistes, c'est qu'il y a encore douze bals."
Le couple Obama a encore trouvé le temps de recevoir 200 visiteurs à l'occasion d'un après-midi portes ouvertes à la Maison Blanche. Le président est venu serrer la main des curieux. "Amusez-vous, a-t-il conseillé. Mais ne cassez rien."
Corine Lesnes
Le Monde
Mais, d'abord, pour son premier acte dans le bureau présidentiel, il a choisi de téléphoner aux protagonistes du conflit israélo-palestinien. Le photographe officiel a saisi l'instant historique qui montre le nouveau président assis à la place où, depuis huit ans, on ne voyait que George Bush. Les habitués ont remarqué que Barack Obama était en chemise (blanche). Sous l'administration Bush, il était interdit d'entrer dans le bureau Ovale sans un complet veston.
Alors qu'il s'était retenu de prendre position sur la crise de Gaza pendant les bombardements israéliens, au risque d'être accusé d'indifférence, Barack Obama a d'abord appelé le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Il a parlé ensuite au premier ministre israélien, Ehoud Olmert, au roi Abdallah de Jordanie et au président égyptien, Hosni Moubarak. Il a exprimé à ses interlocuteurs son désir de "s'engager activement", dès le début de son mandat, en faveur d'un règlement du conflit, a indiqué son porte-parole, Robert Gibbs. A court terme, il s'est déclaré prêt à oeuvrer à la "consolidation" du cessez-le-feu entre le Hamas et Israël.
Pendant la campagne, Barack Obama évoquait souvent ce qu'il ferait lors de son premier jour en fonctions à la Maison Blanche : convoquer le Conseil de sécurité nationale, ordonner aux chefs militaires de préparer la fin de la mission en Irak. Il a tenu parole. Dans la seule journée de mercredi, il a publié cinq ordres exécutifs et plusieurs mémorandums.
Il a réuni son conseil économique, en l'absence du secrétaire au Trésor, Tim Geithner, que les sénateurs n'ont pas fini d'interroger sur ses déclarations d'impôt. Il a pris la décision de geler les salaires des personnels de la Maison Blanche qui gagnent plus de 100 000 dollars annuels (77 000 euros), par solidarité avec les salariés en difficulté. Il a renforcé les restrictions pour les fonctionnaires qui vont travailler dans les lobbies. Et annulé un décret qu'avait pris George Bush sur le secret des archives. "Une nouvelle ère de transparence" commence, a-t-il dit. "Le secret a régné depuis trop longtemps à Washington."
Après avoir suspendu les audiences des commissions militaires pour une durée de 120 jours, le temps d'examiner le système, M. Obama devait signer dès jeudi l'ordre exécutif décidant la fermeture "responsable" de Guantanamo (Cuba), soit dans un délai d'un an. Devenu le symbole international des excès de la "guerre" antiterroriste, le centre de détention abrite encore 245 détenus, dont 21 font l'objet de poursuites. Khaled Cheikh Mohammed et ses quatre autres coïnculpés, qui comparaissaient mercredi, se sont plaints de la décision de M. Obama. Le jeune Canadien Omar Khadr a également vu son dossier suspendu pour 120 jours.
PRESTATION DE SERMENT
En fin d'après-midi, le nouveau président a réuni son conseil sur l'Irak et, pour la première fois, les généraux. Il n'a pas pris de décret, mais a discuté pendant une heure avec les militaires du retrait d'Irak, son objectif étant de rapatrier toutes les troupes de combat en seize mois. M. Obama a entendu les présentations du général David Petraeus, rentré dans la nuit d'Afghanistan, et du général Ray Odierno, le commandant en Irak.
A 19 h 35, Barack Obama a reçu le président de la Cour suprême, John Roberts, pour recommencer la prestation de serment, qui, la veille, n'avait pas été tout à fait pratiquée dans les règles de l'art (l'ordre des mots avait été bousculé). Le porte-parole a justifié la cérémonie par un "excès de précautions".
"Nous nous sommes dit que c'était tellement amusant", a plaisanté Barack Obama. "Vous êtes prêts à prêter serment ?", a demandé le magistrat. "Je le suis, et nous allons procéder très lentement", a repris le président. La récitation a duré 25 secondes. Michelle Obama n'était pas là pour tenir la Bible. Son mari s'en est passé. Le serment a cette fois été prononcé sans anicroche. "Très bien, a dit M. Obama. Mais la mauvaise nouvelle, pour les journalistes, c'est qu'il y a encore douze bals."
Le couple Obama a encore trouvé le temps de recevoir 200 visiteurs à l'occasion d'un après-midi portes ouvertes à la Maison Blanche. Le président est venu serrer la main des curieux. "Amusez-vous, a-t-il conseillé. Mais ne cassez rien."
Corine Lesnes
Le Monde
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