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Trop dépendante de ses exportations, l'Asie chute à son tour

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  • Trop dépendante de ses exportations, l'Asie chute à son tour

    [ 23/01/09 ] Les Echos

    Après avoir espéré qu'il souffrirait moins de la crise que l'Occident, le continent asiatique connaît actuellement une tempête économique d'une rare violence : hier, la Chine et le Japon ont publié des indicateurs très inquiétants. Le continent fait les frais d'une stratégie de développement trop centrée sur les exportations et pas assez sur la demande interne.

    Alors que l'Europe et les Etats-Unis semblent acquis à l'idée que la crise économique actuelle sera d'une violence inouïe, l'Asie s'est longtemps accrochée à l'idée d'un « découplage » qui lui permettrait de ne pas suivre les pays développés dans le marasme. Malheureusement, les dernières statistiques l'obligent à se rendre à l'évidence : pour elle aussi, le choc actuel sera sans précédent.

    Témoin : l'annonce, hier, que la Banque du Japon anticipait désormais une récession jusqu'à mars 2010. L'effondrement des exportations en est la première explication. Le cas Sud-Coréen n'est pas plus réjouissant : le PIB a reculé de 5,6 % au dernier trimestre 2008, sa pire performance en onze ans. Là encore, la chute des exportations est en cause. Singapour a annoncé, hier, un plan de soutien aux entreprises, car la crise pourrait être « la plus dure depuis l'indépendance », selon le ministère des Finances. Au dernier trimestre 2008, le PIB s'est contracté de 16,9 % en rythme annuel ! A Taiwan, le gouvernement se démène pour soutenir son secteur exportateur en pleine tempête. Le chômage vient de connaître sa plus forte hausse en cinq ans.

    Une arme à double tranchant

    Même la Chine est mal en point. Certes, Pékin peut encore se targuer d'une croissance de 9 % l'an passé. Mais il faut rappeler que 2007 s'était soldé par une expansion de 13 %. Surtout, le quatrième trimestre a vu le PIB n'augmenter que de 6,8 % en rythme annuel, ce qui traduit une division par deux du rythme de développement du pays en moins de deux ans. En Thaïlande, enfin, le scénario d'une récession semble de plus en plus crédible cette année.

    Le Japon, la Corée du Sud, Singapour, Taiwan, la Thaïlande ou la Chine ont, certes, des degrés de développement différents. Tous souffrent, pourtant, de la même maladie : une trop forte dépendance au commerce extérieur. « L'Asie est clairement la zone du monde où la dépendance au commerce extérieur est la plus forte », constate ainsi Stéphanie Prat, économiste Asie chez Natixis. Une situation qui doit beaucoup, selon elle, « à la crise asiatique de 1997-1998, au terme de laquelle ces pays ont opté pour un développement fondé sur les exportations, destiné à amasser des réserves de change ». Une stratégie que n'ont cessé de dénoncer le Fonds monétaire international et les pays du G7.

    L'accumulation des réserves de change qui visait à se prémunir contre toute attaque spéculative, comme en 1997 et 1998, est en train de se révéler une arme à double tranchant. Car, comme l'explique Hervé Liévore, stratégiste chez AXA IM, « la dépendance vis-à-vis des consommateurs des pays développés est restée intacte ». Le commerce de tous ces pays avec la Chine a fortement augmenté, mais le consommateur final restait majoritairement localisé en Occident ou au Japon.
    Réorienter leur modèle

    Le cas emblématique est celui de Taiwan, pays trop petit pour compter sur son propre marché pour se développer et qui est devenu « très dépendant aux exportations et, qui plus est, au secteur de l'électronique », constate Christine Peltier, économiste chez BNP Paribas. Et que dire de Singapour dont les exportations « pèsent » 260 % du PIB ? « Quand le trafic de containers s'effondre, c'est sa raison de vivre qui est fortement menacée », tranche Delphine Cavalier, également économiste chez BNP Paribas.

    Comme le note l'économiste Christian de Boissieu, « certains de ces pays sont en train de réorienter leur modèle de croissance vers un peu plus de demande interne ». Encore faut-il, pour cela, avoir un marché intérieur suffisant. C'est à la portée de la Chine, du Japon, voire de la Corée, mais beaucoup plus illusoire pour Singapour, Hong Kong ou Taiwan. Seront-ils éternellement condamnés à tousser à chaque fois que le monde éternue ?
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    La corée du sud et le Japon ont signé il y a un peu moins d'un mois, une convention d'entraide et de soutient pour créer une force unique dans le sud est asiatique. Ils vont devoir revoir totalement leur manière de concevoir l'économie et changer leurs habitudes de consommation empreintent de gaspillage.
    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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