Interview • Rabii Lakhlii, directeur général de l'ONCF.
Doublement de lignes ferroviaires, modernisation des gares...autant de projets lancés et réussis par l'Office public.
LE MATIN ÉCO : Vous avez engagé la quasi-totalité du programme global des 18 milliards de DH. Quelles ont été les réalisations ?
RABII LAKHLII : Nous avons honoré nos engagements en terme d'investissements jusqu'à fin 2008 avec un taux d'engagement des projets à 97% des 18 milliards et avec un taux de réalisation à 84%. Le rythme des investissements de 2007 et 2008 s'est situé entre 4 à 4, 5milliards. Nous avons achevé, au cours de ce laps de temps, le doublement des lignes Casablanca-Fès, Casablanca-El Jadida et Casablanca-Settat et Nouasser-Jorf Lassfer. On peut désormais faire le trajet Casablanca-Fès en 3 heures 20 minutes au lieu de 4 heures et demie. On peut également se rendre à El Jadida grâce à des liaisons rapides toutes les deux heures en voyageant de manière plus confortable à bord de navettes duplex. Nous avons d'autre part mené à bien un programme ambitieux de modernisation des gares Tanger, Asilah, Berrechid, Sidi Slimane et Marrakech. Il y a eu la mise à niveau des infrastructures, le renouvellement des rails, des caténaires et le système de signalisations, notamment entre Rabat et Casablanca, qui permet d'assurer une meilleure sécurité et de donner de la fluidité sur cet axe. Aujourd'hui, nous pouvons faire un départ chaque 5 minutes alors qu'auparavant nous étions limités à un départ chaque 15 minutes.
Dans votre échéancier, quels sont les prochains projets ?
Courant 2009, nous achèverons la connexion de Tanger-Med au réseau national, soit 45 km sur un relief très accidenté. L'autre projet qui va désenclaver la région de l'Oriental, c'est Taourirt Nador qui sera mis en service dans quelques semaines et desservi par une dizaine de gares ; ce qui profitera aux petites locales. Autre chantier important, c'est le raccourci de Mechraâ Beleksiri de Sidi Yahia avec l'électrification de sa ligne et de celle reliant Sidi Kacem et Tanger. On pourra ainsi partir de Rabat et se rendre à Tanger en trois heures 15 minutes au lieu de 4 heures 45 minutes. Avant le lancement du projet TGV, il y aura une nette amélioration de cette ligne qui sera électrifiée et qui ne passera plus par Sidi Kacem. Cela va profiter aux voyageurs et aux marchandises, en attendant que toute l'activité des voyageurs se fasse sur le TGV. La ligne reliant Tanger-Med à Casablanca sera également améliorée et électrifiée et facilitera le transport des marchandises. Jusqu'à fin 2008, nous avons achevé la totalité des projets de doublement. En 2009, nous aurons ces trois projets d'extension au réseau Taourirt-Nador, Tanger-Tanger-Med et ce raccourci Casa-Tanger sur 50 kilomètres. Les petites localités ne seront pas en reste. Dar El Kettani , Lala Aito, Mechra El Ksiri et Sidi Yahia seront desservies par des arrêts et profiteront, elles aussi, de mises à niveau des gares, comme Safi, Khouribga, Youssoufia, Ksar El kebir …
Qu'entendez-vous par mise à niveau et modernisation des gares ?
Nous ne sommes pas dans une logique standard. Chaque gare présente des spécificités. Dans certaines gares, il faut entreprendre une réhabilitation en préservant l'aspect architectural ; dans d'autres, il faut reconstruire en respectant le cachet architectural de la ville et en améliorant les fonctionnalités de l'espace. Nous sommes dans une logique de préservation du cachet architectural régional.
On peut se permettre dans ce sens une gare futuriste à Casablanca alors que celle de Marrakech répond plus au patrimoine de la région.
Quand prévoyez-vous l'achèvement de la modernisation des gares de Casablanca et de Rabat ?
Pour Casa port, nous prévoyons la fin des travaux pour fin 2010, et celle de Rabat pour courant 2009.
La mise à niveau globale du secteur sera achevée à la même période ?
Oui, c'est la mise à niveau de l'ensemble des composantes du produit ferroviaire, lignes, gares, trains qui prépare le plan suivant, à savoir le TGV Casablanca-Tanger. Lequel ne doit pas être en contradiction avec l'existant.
Le projet TGV a été critiqué parfois de manière acerbe. A-t-on réellement besoin de TGV ?
Aujourd'hui, en Europe, tous les projets ferroviaires inter-villes qui se développent sont des TGV. Si vous avez à choisir entre une ligne classique et une ligne grande vitesse, le choix est évident d'autant que nous prévoyons à terme une connexion avec l'Europe. Nous commencerons pour ce faire, par un tronçon de 200 km entre Tanger et Kénitra avec un service de Tanger à Casablanca parce que la nouvelle ligne de 320 km/heure va se connecter au réseau existant à Kenitra. Si l'on veut rester dans le développement du ferroviaire, c'est le moment opportun pour faire ce saut. C'est le même raisonnement que nous avions lorsque nous devions entreprendre la construction du réseau des autoroutes, certains à l'époque privilégiant le réseau national. Personne ne nie aujourd'hui l'impact socioéconomique des autoroutes. Cela ne nous a pas empêchés de continuer à entretenir les routes nationales. Reste que pour répondre à votre question, il ne faut pas qu'un chantier soit réalisé au détriment de l'autre. La dynamique en termes de développement social, économique et humain doit être maintenue, voire renforcée en parallèle.
Nous avons vu les projets de développement ferroviaire inter-villes. Il y a aussi des projets intra-villes importants comme à Casablanca ?
Nous avons apporté notre aide pour fluidifier les transports de cette grande ville avec le projet d'une ligne RER qui s'intègre dans le plan de déplacement urbain. Nous avons accompagné la ville pour des études de déplacements. Dans le schéma directeur des transports s'est dégagé ce projet de RER qui fait Mohammedia, Casa port Sidi Maârouf et Nouacer. Ce sont 64 km qui quadruplent la ligne ferroviaire entre Mohammedia et Casa port et entre l'Oasis et l'aéroport ; et on traverserait Casablanca sur 10 km en tunnel avec des gares souterraines chaque kilomètre. Ce transport urbain fonctionnerait comme le métro et permettrait de décongestionner cette métropole. Nous avançons en termes d'études ; et avec les différents intervenants, nous travaillons sur le montage institutionnel et financier de ce projet.
Doublement de lignes ferroviaires, modernisation des gares...autant de projets lancés et réussis par l'Office public.
LE MATIN ÉCO : Vous avez engagé la quasi-totalité du programme global des 18 milliards de DH. Quelles ont été les réalisations ?
RABII LAKHLII : Nous avons honoré nos engagements en terme d'investissements jusqu'à fin 2008 avec un taux d'engagement des projets à 97% des 18 milliards et avec un taux de réalisation à 84%. Le rythme des investissements de 2007 et 2008 s'est situé entre 4 à 4, 5milliards. Nous avons achevé, au cours de ce laps de temps, le doublement des lignes Casablanca-Fès, Casablanca-El Jadida et Casablanca-Settat et Nouasser-Jorf Lassfer. On peut désormais faire le trajet Casablanca-Fès en 3 heures 20 minutes au lieu de 4 heures et demie. On peut également se rendre à El Jadida grâce à des liaisons rapides toutes les deux heures en voyageant de manière plus confortable à bord de navettes duplex. Nous avons d'autre part mené à bien un programme ambitieux de modernisation des gares Tanger, Asilah, Berrechid, Sidi Slimane et Marrakech. Il y a eu la mise à niveau des infrastructures, le renouvellement des rails, des caténaires et le système de signalisations, notamment entre Rabat et Casablanca, qui permet d'assurer une meilleure sécurité et de donner de la fluidité sur cet axe. Aujourd'hui, nous pouvons faire un départ chaque 5 minutes alors qu'auparavant nous étions limités à un départ chaque 15 minutes.
Dans votre échéancier, quels sont les prochains projets ?
Courant 2009, nous achèverons la connexion de Tanger-Med au réseau national, soit 45 km sur un relief très accidenté. L'autre projet qui va désenclaver la région de l'Oriental, c'est Taourirt Nador qui sera mis en service dans quelques semaines et desservi par une dizaine de gares ; ce qui profitera aux petites locales. Autre chantier important, c'est le raccourci de Mechraâ Beleksiri de Sidi Yahia avec l'électrification de sa ligne et de celle reliant Sidi Kacem et Tanger. On pourra ainsi partir de Rabat et se rendre à Tanger en trois heures 15 minutes au lieu de 4 heures 45 minutes. Avant le lancement du projet TGV, il y aura une nette amélioration de cette ligne qui sera électrifiée et qui ne passera plus par Sidi Kacem. Cela va profiter aux voyageurs et aux marchandises, en attendant que toute l'activité des voyageurs se fasse sur le TGV. La ligne reliant Tanger-Med à Casablanca sera également améliorée et électrifiée et facilitera le transport des marchandises. Jusqu'à fin 2008, nous avons achevé la totalité des projets de doublement. En 2009, nous aurons ces trois projets d'extension au réseau Taourirt-Nador, Tanger-Tanger-Med et ce raccourci Casa-Tanger sur 50 kilomètres. Les petites localités ne seront pas en reste. Dar El Kettani , Lala Aito, Mechra El Ksiri et Sidi Yahia seront desservies par des arrêts et profiteront, elles aussi, de mises à niveau des gares, comme Safi, Khouribga, Youssoufia, Ksar El kebir …
Qu'entendez-vous par mise à niveau et modernisation des gares ?
Nous ne sommes pas dans une logique standard. Chaque gare présente des spécificités. Dans certaines gares, il faut entreprendre une réhabilitation en préservant l'aspect architectural ; dans d'autres, il faut reconstruire en respectant le cachet architectural de la ville et en améliorant les fonctionnalités de l'espace. Nous sommes dans une logique de préservation du cachet architectural régional.
On peut se permettre dans ce sens une gare futuriste à Casablanca alors que celle de Marrakech répond plus au patrimoine de la région.
Quand prévoyez-vous l'achèvement de la modernisation des gares de Casablanca et de Rabat ?
Pour Casa port, nous prévoyons la fin des travaux pour fin 2010, et celle de Rabat pour courant 2009.
La mise à niveau globale du secteur sera achevée à la même période ?
Oui, c'est la mise à niveau de l'ensemble des composantes du produit ferroviaire, lignes, gares, trains qui prépare le plan suivant, à savoir le TGV Casablanca-Tanger. Lequel ne doit pas être en contradiction avec l'existant.
Le projet TGV a été critiqué parfois de manière acerbe. A-t-on réellement besoin de TGV ?
Aujourd'hui, en Europe, tous les projets ferroviaires inter-villes qui se développent sont des TGV. Si vous avez à choisir entre une ligne classique et une ligne grande vitesse, le choix est évident d'autant que nous prévoyons à terme une connexion avec l'Europe. Nous commencerons pour ce faire, par un tronçon de 200 km entre Tanger et Kénitra avec un service de Tanger à Casablanca parce que la nouvelle ligne de 320 km/heure va se connecter au réseau existant à Kenitra. Si l'on veut rester dans le développement du ferroviaire, c'est le moment opportun pour faire ce saut. C'est le même raisonnement que nous avions lorsque nous devions entreprendre la construction du réseau des autoroutes, certains à l'époque privilégiant le réseau national. Personne ne nie aujourd'hui l'impact socioéconomique des autoroutes. Cela ne nous a pas empêchés de continuer à entretenir les routes nationales. Reste que pour répondre à votre question, il ne faut pas qu'un chantier soit réalisé au détriment de l'autre. La dynamique en termes de développement social, économique et humain doit être maintenue, voire renforcée en parallèle.
Nous avons vu les projets de développement ferroviaire inter-villes. Il y a aussi des projets intra-villes importants comme à Casablanca ?
Nous avons apporté notre aide pour fluidifier les transports de cette grande ville avec le projet d'une ligne RER qui s'intègre dans le plan de déplacement urbain. Nous avons accompagné la ville pour des études de déplacements. Dans le schéma directeur des transports s'est dégagé ce projet de RER qui fait Mohammedia, Casa port Sidi Maârouf et Nouacer. Ce sont 64 km qui quadruplent la ligne ferroviaire entre Mohammedia et Casa port et entre l'Oasis et l'aéroport ; et on traverserait Casablanca sur 10 km en tunnel avec des gares souterraines chaque kilomètre. Ce transport urbain fonctionnerait comme le métro et permettrait de décongestionner cette métropole. Nous avançons en termes d'études ; et avec les différents intervenants, nous travaillons sur le montage institutionnel et financier de ce projet.
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