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La mobilisation pour Ghaza en France n'avait pas de caractère communautaire

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  • La mobilisation pour Ghaza en France n'avait pas de caractère communautaire

    Le SG du «Rassemblement France-Palestine pour la paix»: La mobilisation pour Ghaza en France n'avait pas de caractère communautaire

    De passage à Oran, Mustapha Mohammadi, Secrétaire général du RFPP (Rassemblement France-Palestine pour la Paix), regroupant une dizaine d'associations en plus d'individualités et personnalités du sud de la France, est revenu sur l'engagement de son association durant et bien avant l'agression israélienne contre Ghaza.

    Dès le départ, il a tenu à préciser que le RFPP rassemble des associations et personnalités indépendamment de leur origine ethnique ou de leur appartenance politique. Il s'est constitué sur la base de deux objectifs :
    véhiculer une autre information sur la situation des territoires occupés, information allant à contresens de la propagande sioniste et d'autre part, apporter un soutien multiforme aux enfants de Ghaza.

    Ce rassemblement a connu le jour juste après la seconde Intifadha, mais il s'est énormément investi en faveur des enfants de Ghaza après le retrait des Israéliens de cette enclave. Mohammadi nous affirme qu'après son retrait en 2005 de Ghaza, Israël n'a laissé aucune infrastructure socioculturelle sur place, hormis le CCF (Centre culturel français).

    Evoquant les enfants à qui le RFPP a offert des vacances en France, il dira que c'était, pour certains d'entre eux, la première fois de « voir une colline ». Il précisera que ce sont les familles d'immigrés maghrébins qui ont reçu les petits de Ghaza chez eux. Butant sur des difficultés de tout genre après le blocus de plus de vingt mois imposé à Ghaza, ce rassemblement a dû changer de stratégie : organiser des camps au profit des Palestiniens sur place. C'est ainsi que plus de 500 enfants ont bénéficié d'un camp de loisirs durant l'été dernier, ajoute notre interlocuteur.

    Par ailleurs, il citera la campagne de parrainage d'enfants ghazaouis par des citoyens de Marseille et sa région. Le parrainage consiste en un engagement individuel de dégager 45 euros par mois et durant au moins une année au profit d'un enfant de cette enclave palestinienne. Au moins 86 bambins ont bénéficié de cette campagne. « On s'est rendu compte que ce pécule profite à toute la famille », lance-t-il.

    Ailleurs, il nous avancera une illustration sur l'envol des prix des matières après le blocus imposé à Ghaza par les Israéliens depuis vingt-deux mois. Il notera au passage, qu'Israël, par mesure punitive, a retiré le shekel, sa monnaie nationale, de la circulation du circuit économique et commercial à Ghaza. Ce qui s'est traduit par d'avantage de difficultés sur le vécu des populations.

    Une autre campagne à l'actif du FRPP se rapporte à l'eau potable : avec le concours d'autres associations et de certaines collectivités locales, dix filtres à eau ont été offerts à des jardins d'enfants et écoles à Ghaza.
    Chacun d'eux coûte 1.000 euros, précisera-t-il. Une seule opération a permis l'acquisition de dix filtres.

    Il expliquera qu'avant son retrait de Ghaza, Israël a pratiquement asséché la nappe phréatique de toute la région. Ce qui rend le problème de l'eau potable une de ses priorités.

    Quant à la mobilisation du RFPP durant l'agression israélienne, M. Mohammadi insiste qu'elle s'est réalisée sur un constat important. « On n'a pas assisté à une guerre mais à une agression d'une armée coloniale contre un peuple dépourvu de moyens de défense. On a toujours condamné les réactions mettant dos à dos les belligérants ». Dans ce sens, il citera des médias français qui ont utilisé les termes de « guerre au Moyen-Orient ». Enumérant les mots d'ordre scandés durant les manifestations de Marseille et sa région, il indiquera ceux réclamant « la sanction de l'Etat israélien pour ses crimes contre l'humanité et ses crimes de guerre », et celui exigeant « l'annulation de l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël, en conformité avec la législation en vigueur de l'UE ».

    Se référant à des témoignages de médecins occidentaux, il affirme que le rassemblement dont il est le SG est convaincu qu'Israël a utilisé des armes prohibées. Sur ce plan, il souligne que Kouchner a admis sur un plateau de télévision l'usage par Israël de bombes et armes interdites par le droit international. Concernant le volet des crimes contre l'humanité, il souligne que 70 % des victimes de cette agression sont des civils qui n'ont aucun lien avec le Hamas.

    M. Mohammadi tient à souligner que les manifestations de Marseille (il emploie sciemment le peuple de Marseille) ont été une révolte contre l'injustice. L'on apprendra que l'UJFP (Union Juive Française pour la Paix) s'est pleinement investie dans ce mouvement de protestation.

    Il notera que les syndicats, le mouvement associatif et les partis politiques de gauche y ont pris part, excepté le PS.

    Il nous dira que l'actuel patron du FMI, un éléphant du PS, a même menacé l'actuelle SG du parti qui était tenté de souscrire au mouvement populaire de protestation contre l'agression israélienne de Ghaza.

    Il parlera de certains élus français qui ont participé à la marche du CRIF en faveur d'Israël. Certains d'entre eux ont fini par se joindre à la grande manifestation du 17 janvier, de loin la plus imposante qu'a connue Marseille ces dernières années.

    Une fois soulignées les hésitations et ambivalences de la classe politique française, Mohammadi récuse avec force le caractère communautaire de cette mobilisation autant qu'il refuse que l'agression israélienne ait visé le Hamas.

    Pour lui, ceux qui mettent en avant ce faux caractère et qui mettent en garde actuellement contre l'importation de ce conflit en France ne cherchent, en fin de compte, que la démobilisation du camp de la paix, une paix juste garantissant aux Palestiniens leurs droits légitimes.

    Parallèlement aux manifestations, les Marseillais tenaient pratiquement chaque soir un rassemblement sur le vieux port à partir de 18h. « Là, le caractère pluriel et multiple de ce mouvement était perceptible et clair », lance-t-il.
    Sur le vieux port, c'est le mouvement dit « des femmes en noir » qui s'est notamment distingué, nous affirme le SG de RFPP. Or, ce mouvement regroupe en son sein des Palestiniennes et des Israéliennes. D'ailleurs, à cause de son succès, ce mouvement a désormais une audience européenne puisqu'il s'est inscrit dans une coordination de femmes luttant pour le droit du peuple palestinien, note-t-il.

    Pour le RFPP, la dernière agression contre Ghaza est pareille ou pire que le crime d'Ouradour-Sur-Glane, commis par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale quand l'armée d'Hitler avait réuni des civils juifs dans une église, pour les exécuter de sang froid.

    L'agression israélienne est désormais inscrite sur le chapitre des grands crimes contre l'humanité, tel celui de Gernica et du Rwanda, souligne Mohammadi. Mais elle a l'avantage d'éveiller les consciences, notamment en Europe, sur le drame des Palestiniens et sur la nature belliqueuse de l'Etat d'Israël. Il conclura en affirmant, qu'un tribunal anglais a accepté des plaintes pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre contre le trio des dirigeants israéliens (Livni, Olmert et Barak).

    Le Quotidien d'Oran
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