Annonce

Réduire
Aucune annonce.

New York découvre le chômage de masse

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • New York découvre le chômage de masse

    Le nombre des New-Yorkais sans emploi dépasse la moyenne du pays.

    C'est un record dont elle se serait bien passé. La ville de New York affiche désormais un taux de chômage sensiblement plus élevé que la moyenne nationale, à 7,4 % en décembre, contre 7,2 % pour l'ensemble des États-Unis. Une situation nouvelle pour cette mégalopole où le marché de l'emploi se porte généralement mieux qu'ailleurs. Mais Wall Street a fait basculer New York. L'an dernier, la finance a perdu 18 800 emplois.

    Les autorités sont dépassées. Début janvier, le réseau Internet d'inscription au chômage a implosé lorsque plusieurs milliers de demandeurs d'emplois ont voulu se connecter au même moment. Le budget de couver*ture des indemnités de l'État est déficitaire. D'après les autorités, le trou pourrait atteindre 2,5 milliards de dollars d'ici à la fin de l'année 2010. Le maire de New York, Michael Bloomberg, a fait rallonger les heures d'ouverture des bureaux de recrutement de la ville, de 17 heures à 20 heures, sans parvenir à réduire les files d'attente.

    À Harlem, l'humeur est maussade mais tout le monde reste courtois. Monica Rodriguez, diplômée de marketing avec dix ans d'expérience, examine minutieusement la liste des jobs offerts - infirmière, agent de sécurité, assureur, agent de la circulation. Son mari vient de rejoindre le demi-million de chômeurs supplémentaires enregistrés en décembre. Elle-même n'a pas droit au chômage faute d'avoir travaillé assez d'heures durant la dernière année.

    Son mari, qui cumulait en plus de son salaire dans un restaurant chic des pourboires de 3 000 dollars par mois, ne peut compter que sur 405 dollars d'indemnité hebdomadaire de chômage. Monica ne sait d'ailleurs pas que l'État de New York est l'un des moins généreux du pays. D'après le National Employment Law Project, une organisation de défense des salariés, les indemnités ne couvrent pas un tiers du salaire moyen dans l'État. La jeune femme, résignée, jette son dévolu sur une offre d'emploi de manutentionnaire à 8 dollars de l'heure.

    «Il va falloir un miracle»

    Darren Goldson a, quant à lui, essayé en vain de joindre pendant une semaine le centre de Harlem par téléphone avant de se résoudre à se déplacer. Il est furieux. Personne n'est capable de lui expliquer comment remplir le formulaire de demande d'allocations. Ce graphiste fait partie des centaines de milliers de personnes qui n'ont jamais demandé d'indemnités de chômage, le marché du travail américain étant traditionnellement très flexible. On trouve et on perd facilement son emploi.

    Même si on le perd plus souvent ces temps-ci, Ben Murray conseille néanmoins de «rester optimiste» tout en étant «inventif». Ce comptable à mi-temps, qui a déjà changé deux fois de carrière, espère se reconvertir comme assistant médical, un secteur amené à se développer selon l'équipe du président Obama.

    Au-delà des anecdotes, la situation est plus sombre qu'il n'y paraît. En plus des 2,6 millions de chômeurs de 2008, 3,4 millions d'Américains sont forcés de se contenter d'emplois à mi-temps et sont techniquement au chômage partiel.

    Or, quand on perd son job aux États-Unis, on perd souvent sa couverture médicale. En 2009, des centaines de milliers de chômeurs vont rejoindre les 45 millions d'Américains qui ne sont pas assurés actuellement. Parmi eux, Katie Mayers, 54 ans, qui attend de retrouver du travail pour se faire opérer d'une hanche qui la fait souffrir. «Chaque jour pour moi, l'espoir de retrouver du travail diminue. C'est désespérant dans mon état. Il va falloir un miracle pour qu'Obama arrive à nous sortir de là».

    » Obama veut agir vite face à la crise qui secoue les États-Unis

    Adèle Smith
    26/01/2009. Le Figaro
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
Chargement...
X