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Londres veut se doter d'une usine marémotrice géante

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  • Londres veut se doter d'une usine marémotrice géante

    Pour le moment, les puissantes marées de l'estuaire de la rivière Severn, entre l'Angleterre et le pays de Galles, ne sont exploitées que par une population quelque peu rebelle : des surfeurs. Lors des jours de forts coefficients, ils bravent les mises en garde des autorités et surfent sur l'une des plus grosses vagues de marée du monde, un mascaret qui peut atteindre deux mètres de haut et remonter la rivière sur plusieurs kilomètres. Cette vague, dont le spectacle attire de nombreux curieux, est l'une des conséquences de l'extraordinaire marnage dans cette embouchure, qui peut atteindre jusqu'à 15 mètres de haut, soit plus que dans la baie du Mont-Saint-Michel.

    Ce n'est donc pas une surprise si le ministère britannique de l'Énergie et du Changement climatique a choisi l'endroit pour y installer de futures usines marémotrices. En début de semaine, Ed Miliband, le ministre de l'Énergie, a présenté au public les cinq projets encore en lisse. Le plus ambitieux d'entre eux, qui aurait une puissance installée de 8,6 GW (8,6 milliards de watts), soit l'équivalent de plus de cinq réacteurs nucléaires EPR, a clairement la faveur du gouvernement. Ce barrage de 20 kilomètres de long produirait presque 5 % de l'électricité du Royaume-Uni et «pourrait éviter d'émettre autant de dioxyde de carbone que ce qu'émettent toutes les habitations du pays de Galles», promet Ed Miliband. En décembre dernier, le Royaume-Uni s'est engagé, comme le reste de l'Union européenne, à produire 20 % de son électricité avec des sources renouvelables d'ici à 2020.

    Un terrible dilemme

    Les quatre autres projets retenus pour la Severn seraient de plus petite taille que le barrage entre Cardiff et Weston-super-Mare, et auraient des puissances plus modestes, comprises entre 0,6 et 1,3 GW. Contrairement aux multiples projets qui cherchent à exploiter l'énergie des vagues ou de la houle, mais qui se heurtent à de gros problèmes de résistance, les installations de la Severn sont tout à fait réalisables, comme le prouvent les plus de quarante années de fonctionnement de l'usine de la Rance en Bretagne, qui fut la première au monde à transformer l'énergie des marées en électricité sur une grande échelle. Entre la Rance et la Severn, le principe est le même, seule l'échelle diffère. Les 216 turbines du barrage britannique fourniraient 35 fois plus de courant que l'usine bretonne.

    Malgré tous ses avantages techniques, le projet marémoteur de la Severn provoque en fait un terrible dilemme pour les défenseurs de l'environnement. D'un côté, la perspective de remplacer l'équivalent de plusieurs centrales à charbon par une source d'énergie totalement renouvelable et, de l'autre, le risque de perturber l'un des plus riches écosystèmes de toute la Grande-Bretagne. De nombreuses associations écologistes, locales comme nationales, se mobilisent contre le barrage Cardiff-Weston, dénonçant l'impact d'une telle installation sur les poissons et les oiseaux de l'estuaire. «Nous savons que le barrage détruirait d'immenses étendues de marais et d'estrans utilisés par 69 000 oiseaux chaque hiver et bloquerait les routes demigrations de nombreux poissons », met en garde Martin Harper, de la Société royale de protection des oiseaux (RSPB).

    Après des consultations qui s'annoncent animées, le gouvernement doit choisir l'un des cinq projets au cours de l'année 2010.

    Par le figaro
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