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Destitution de Rod Blagojevich gouverneur de l'Illinois

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  • Destitution de Rod Blagojevich gouverneur de l'Illinois

    Malgré la plaidoirie à l'emporte-pièce de Blagojevich, le Sénat de l'Illinois a voté sa destitution à l'unanimité, une première dans l'histoire de cet État du Midwest qui a eu sa part de gouverneurs corrompus. Par un vote identique - 59 voix à zéro -, les sénateurs ont en outre décidé d'interdire au démocrate de Chicago de briguer un autre poste électoral dans son État natal.

    Le gouverneur déchu, âgé de 51 ans, a aussitôt été remplacé par le lieutenant-gouverneur de l'Illinois, Pat Quinn, autre démocrate.

    Arrêté le 9 décembre dernier pour fraude et corruption, puis libéré sous caution, Rob Blagojevich est notamment soupçonné d'avoir voulu monnayer le siège vacant au Sénat des États-Unis de Barack Obama, dont il était chargé de nommer le remplaçant. Après avoir été reconnu coupable d'abus de pouvoir par le Sénat de l'Illinois, il devra répondre à des accusations criminelles dans les prochaines semaines.

    La destitution de Blagojevich a mis fin à une procédure de quatre jours dont l'accusé aura boycotté les trois quarts. Dénonçant le «tribunal illégitime» de Springfield, celui qui idolâtre Elvis Presley a préféré passer la journée de lundi à New York, où il a multiplié les entrevues télévisées.

    Il a notamment retenu l'attention en comparant son sort à celui de Nelson Mandela, Mahatma Gandhi et Martin Luther King. Il a aussi étonné en se présentant comme «l'anti-Nixon» et en assimilant son arrestation à l'attaque japonaise sur Pearl Harbor.

    Blagojevich a mis fin à son boycott hier, histoire de prononcer une plaidoirie de 47 minutes qui aura été à la hauteur de ses déclarations des derniers jours.

    «Je n'ai absolument rien fait de mal, a-t-il lancé. J'ai respecté toutes les lois, et quand toute la vérité sera faite, quand toute l'histoire aura été dite, c'est au bout du compte ce qui sera démontré.»

    S'adressant aux sénateurs sans texte ni note, Blagojevich a tenu par bouts des propos pour le moins décousus. Il a notamment déclaré que le président Obama devrait congédier son chef de cabinet, Rahm Emanuel, sous prétexte que celui-ci lui aurait donné un conseil sur la question de la réimportation de médicaments sur ordonnance du Canada.

    De toute évidence, la plaidoirie de Blagojevich n'aura convaincu aucun des sénateurs. Avant de procéder au vote, plusieurs d'entre eux ont fustigé le gouverneur, qui s'était fait élire pour la première fois à son poste en 2002 en promettant de combattre la corruption.

    «Nous sommes en présence d'un politicien cynique et retors, grossier et corrompu, quelqu'un dont les habitants de cet État doivent être protégés», a déclaré le sénateur Dale Righter.

    Blagojevich pourrait devenir le quatrième gouverneur de l'Illinois en 40 ans à se retrouver derrière les barreaux. Son prédécesseur, le républicain George Ryan, purge actuellement une peine de prison de six ans et demi pour fraude.

    Confondu par des écoutes du FBI, l'ex-gouverneur de l'Illinois se serait impliqué personnellement dans la pratique de pots-de-vin «avec la précipitation d'un vendeur cherchant à atteindre son objectif annuel», a déclaré le procureur fédéral Patrick Fitzgerald le 9 décembre dernier. Celui-ci lui a également reproché à Blagojevich «d'avoir mis un panneau à vendre sur la nomination d'un sénateur des États-Unis» et «d'avoir utilisé son bureau de façon illicite pour tenter de bâillonner des voix d'éditorialistes critiques».

    Malgré les soupçons qui pesaient contre lui, et en dépit des pressions exercées par les démocrates de Washington, Rod Blagojevich a fini par nommer un successeur à Barack Obama au Sénat des États-Unis. Il s'agit de l'ancien ministre de la Justice de l'Illinois, Roland Burris, qui a prêté serment le 16 janvier dernier.

    Par Cyberpresse

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