Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La fièvre de la vallée du Rift a atteint Mayotte

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La fièvre de la vallée du Rift a atteint Mayotte

    Près de quatre-vingts ans après sa découverte au Kenya, le virus responsable de la fièvre de la vallée du Rift (FVR) - une maladie à la fois animale et humaine (zoonose) - vient, pour la première fois, d'être repéré sur le territoire français de Mayotte, dans l'archipel des Comores. L'information est publiée dans le dernier numéro, daté du 27 janvier, du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'Institut de veille sanitaire (InVS).

    Après la récente et massive épidémie de chikungunya, cette publication vient témoigner du potentiel d'extension géographique de ce virus jusqu'à présent connu pour être essentiellement présent sur le continent africain.
    Sur le même sujet

    Zoonose d'origine virale, la FVR peut toucher l'espèce humaine via des contacts directs avec des animaux contaminés. La contamination humaine peut aussi résulter de piqûres de nombreuses espèces de moustiques. Décrit pour la première fois au Kenya en 1931, le virus de la FVR s'est, au fil du temps, considérablement propagé à travers l'Afrique subsaharienne. Il a atteint l'Egypte en 1977-1978, puis Madagascar en 1979, avant de gagner la péninsule Arabique en 2000-2001.

    Les experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estiment que l'agrandissement de l'aire de diffusion de ce virus est lié au phénomène de réchauffement climatique. Rien n'interdit, selon eux, de penser qu'il peut désormais traverser la Méditerranée.

    Chez l'homme, les infections par ce virus provoquent une série de symptômes : fièvre, céphalées, douleurs musculaires et articulaires. Considérées jusqu'au milieu des années 1970 comme bénignes, elles sont à l'origine de différentes complications hémorragiques et neurologiques aux conséquences mortelles, comme l'ont montré des cas en Afrique du Sud et en Egypte notamment.

    Au Kenya, la FVR sévit sur un mode endémique. Des flambées épidémiques ont été observées dans ce pays en 2006 et 2007, avant de toucher les Comores. C'est dans ce contexte, et en raison "des importants échanges légaux ou illégaux de personnes et de bétail entre les îles de cette région", qu'une surveillance biologique animale renforcée a été mise en oeuvre à Mayotte. Elle a permis d'identifier des infections récentes de FVR dans le cheptel.

    Dirigés par Vincent Pierre (cellule interrégionale d'épidémiologie, Réunion-Mayotte, InVS), les auteurs de la publication du BEH ont, quant à eux, procédé à l'analyse biologique rétrospective des sérums provenant de 220 malades ayant, entre septembre 2007 et mai 2008, présenté des symptômes évocateurs du chikungunya, de la dengue ou du paludisme, mais chez lesquels les résultats pour ces trois maladies étaient restés négatifs.

    SURVEILLANCE RENFORCÉE


    Ils expliquent avoir retrouvé les stigmates biologiques de la présence du virus de la FVR dans 4,5 % des cas. "Il s'agissait de personnes âgées de 16 à 53 ans, majoritairement des hommes", précisent-ils. Aucun cas sévère ni aucun décès n'a été relevé. La contamination semble résulter de contacts avec des produits animaux, de consommation de lait cru ou de la présence de gîtes larvaires au domicile. Les souches virales étaient génétiquement proches de celles isolées au Kenya.

    Selon ces chercheurs, cette première démonstration d'une circulation autochtone du virus de la FVR à Mayotte témoigne du "risque d'introduction encouru par Mayotte vis-à-vis des virus circulant dans les pays côtiers ou les îles d'Afrique de l'Est", et impose le renfort de la surveillance épidémiologique.

    Par le Monde
Chargement...
X