Les gros titres de la presse britannique n'épargnent pas le premier ministre Gordon Brown. Ce dernier répétait souvent que le Royaume-Uni faisait partie du haut du panier. En fait, le pays a bel et bien sa place dans le fond du classement.
Selon le Fonds monétaire international (FMI), le produit intérieur brut (PIB) britannique devrait se contracter de 2,8 % en 2009 et faire du pays la lanterne rouge des économies développées.
Si M. Brown avait plus qu'enjolivé la réalité, il ne faut pas pour autant se fier à ce classement calamiteux : la grande exportatrice qu'est l'Allemagne n'espère pas mieux. C'est l'analyse des évolutions longues qui est pertinente, comme le souligne l'Institute for Fiscal Studies (IFS, Institut d'études sur les finances publiques) dans un rapport récent.
L'alerte sur l'état des finances publiques britanniques avait déjà été donnée avant que la crise n'éclate, mais la tourmente actuelle vient en accentuer la gravité. "Les plans de relance financés par les Etats doivent être conçus comme des dispositifs temporaires", écrit le FMI. Pourtant, lorsqu'on regarde les projections établies par l'IFS, on s'aperçoit que, même si le gouvernement planifie dans un second temps le relèvement des impôts et l'allégement de la dépense publique, la dette du Royaume-Uni aura doublé entre le début des années 2000 et 2012, date à laquelle elle représentera 60 % du PIB.
Ce chiffre n'intègre pas d'autres formes de dettes. Selon les estimations du gouvernement, l'Etat devait assumer en 2006 une obligation de 650 milliards de livres sterling (718 milliards d'euros) au titre des pensions de retraite des fonctionnaires. L'IFS estime qu'il aura également à honorer 130 milliards de livres d'engagements dans des projets associant des entités publiques à des entreprises privées. Autant de factures qui s'accumulent pour le contribuable.
L'Etat britannique doit absolument se réformer. Les principes de gestion que M. Brown a instaurés ont complètement échoué. L'IFS suggère à juste titre la création d'une instance indépendante qui veille sur les comptes et sur la stabilisation de la dépense publique. Les pensions de retraite du secteur public sont trop généreuses. Le Royaume-Uni ne peut plus se permettre ces largesses. La feuille de route est toute tracée, mais elle promet de la sueur et des larmes.
L'économie qui doit supporter ce fardeau en aura-t-elle la force ? La finance en était le moteur. La prospérité trompeuse des marchés immobiliers et financiers s'est envolée : ne reste plus qu'une pile supplémentaire de dettes. L'effondrement de la livre, qui mettra plusieurs années à s'en remettre, traduit d'ailleurs l'appauvrissement du pays. Pour sortir de l'impasse, le Royaume-Uni devra se remettre à produire et à exporter, tout en portant à bout de bras un Etat littéralement en faillite.
source : Le Monde
Selon le Fonds monétaire international (FMI), le produit intérieur brut (PIB) britannique devrait se contracter de 2,8 % en 2009 et faire du pays la lanterne rouge des économies développées.
Si M. Brown avait plus qu'enjolivé la réalité, il ne faut pas pour autant se fier à ce classement calamiteux : la grande exportatrice qu'est l'Allemagne n'espère pas mieux. C'est l'analyse des évolutions longues qui est pertinente, comme le souligne l'Institute for Fiscal Studies (IFS, Institut d'études sur les finances publiques) dans un rapport récent.
L'alerte sur l'état des finances publiques britanniques avait déjà été donnée avant que la crise n'éclate, mais la tourmente actuelle vient en accentuer la gravité. "Les plans de relance financés par les Etats doivent être conçus comme des dispositifs temporaires", écrit le FMI. Pourtant, lorsqu'on regarde les projections établies par l'IFS, on s'aperçoit que, même si le gouvernement planifie dans un second temps le relèvement des impôts et l'allégement de la dépense publique, la dette du Royaume-Uni aura doublé entre le début des années 2000 et 2012, date à laquelle elle représentera 60 % du PIB.
Ce chiffre n'intègre pas d'autres formes de dettes. Selon les estimations du gouvernement, l'Etat devait assumer en 2006 une obligation de 650 milliards de livres sterling (718 milliards d'euros) au titre des pensions de retraite des fonctionnaires. L'IFS estime qu'il aura également à honorer 130 milliards de livres d'engagements dans des projets associant des entités publiques à des entreprises privées. Autant de factures qui s'accumulent pour le contribuable.
L'Etat britannique doit absolument se réformer. Les principes de gestion que M. Brown a instaurés ont complètement échoué. L'IFS suggère à juste titre la création d'une instance indépendante qui veille sur les comptes et sur la stabilisation de la dépense publique. Les pensions de retraite du secteur public sont trop généreuses. Le Royaume-Uni ne peut plus se permettre ces largesses. La feuille de route est toute tracée, mais elle promet de la sueur et des larmes.
L'économie qui doit supporter ce fardeau en aura-t-elle la force ? La finance en était le moteur. La prospérité trompeuse des marchés immobiliers et financiers s'est envolée : ne reste plus qu'une pile supplémentaire de dettes. L'effondrement de la livre, qui mettra plusieurs années à s'en remettre, traduit d'ailleurs l'appauvrissement du pays. Pour sortir de l'impasse, le Royaume-Uni devra se remettre à produire et à exporter, tout en portant à bout de bras un Etat littéralement en faillite.
source : Le Monde
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