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Algerie: L'espoir industriel

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  • Algerie: L'espoir industriel

    Les efforts déployés pour élargir la base industrielle de l'Algérie se sont traduits par un succès mitigé malgré l'engagement du gouvernement à promouvoir le secteur manufacturier, initialement à travers des investissements directs mais aussi à travers un processus de privatisation.

    Selon les données de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), l'industrie contribue pour 5% au Produit intérieur brut (PIB) national, et les produits finis ou semi-finis représentent moins de 1,5% des exportations. En comparaison, le secteur des hydrocarbures contribue à hauteur de 30% au PIB national et représente 97,5% des exportations.

    Une grande partie de la production industrielle nationale est destinée au marché local, notamment au secteur du bâtiment, qui a reçu l'appui du gouvernement à travers un programme de 15 milliards de dollars visant à améliorer les infrastructures, à résorber la pénurie actuelle de logements et à accroître les capacités de production d'énergie.

    Dans les années 80, la politique industrielle du gouvernement consistait à renforcer le secteur public. Cette stratégie s'appuyait sur la nationalisation des entreprises existantes ainsi que sur la création de nouvelles branches industrielles. Néanmoins, après avoir crée ou nationalisé plus de 1 000 entreprises publiques, dont près de 200 spécialisées dans la production industrielle, l'Algérie a entamé un processus d'évaluation de ces même entreprises au début des années 90. Une série d'études a révélé que plusieurs d'entre elles étaient peu rentables ou représentaient une ponction sur le budget de l'Etat. Par conséquent, certaines ont dû fermer leurs portes ou fusionner tandis que la plupart ont été vouées à la privatisation.

    Selon une étude publiée par le Réseau Euroméditerrannéen d'Agences de promotion des investissements, il y avait 174 entreprises publiques algériennes vouées à la privatisation en 2005, dans le domaine de l'électronique, des métaux, de la chilie et des services hydrauliques.

    S'adressant à l'Assemblée nationale le 22 janvier dernier, le ministre de la promotion de l'investissement, Hamid Temmar, a déclaré que 447 entreprises publiques avaient été privatisées entre 2003, date du lancement du programme de privatisation, et le premier trimestre 2008, produisant un revenu total de 1,8 milliards de dollars.

    Aujourd'hui, l'industrie manufacturière algérienne est principalement axée sur un petit groupe de secteurs, principalement les métaux, les matériaux de construction, et les produits électriques et chimiques.

    Parmi les principales industries non-hydrocarbures figure le ciment, un secteur actuellement dominé par le groupe français Lafarge suite au rachat début 2008 d'Orascom Cement, société egyptienne qui occupe, à présent, la position de leader dans la production de matériaux de construction sur l'ensemble du marché du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. La démarche se concrétisera par le rachat des cimenteries qu' Orascom a réalisées dont celles de ces dernières années en Algérie via ACC (Algerian Cement Compagny), à savoir la cimenterie de M'sila et celle réalisée récemment à Sig, dans la wilaya de Mascara pour la production des ciments blancs.

    Par ailleurs, en juin 2008, Lafarge a consolidé sa position sur le marché algérien en achetant 35% du capital de la cimenterie de Meftah située à 20km d'Alger, pour un montant de 43,5 millions d'euros (68 millions de dollars). L'accord comprend également la signature d'un contrat de management d'une durée de 10 ans et l'engagement par Lafarge de mener à bien les investissements nécessaires pour accroître la capacité de production à 1,2 million de tonnes en 2010, contre 800 000 tonnes actuellement.

    Un autre secteur qui bénéficie de l'actuel essor du bâtiment en Algérie est l'industrie métallurgique. La plus grande usine sidérurgique du pays, située à El-Hadjar au nord-est du pays dans la province d' Annaba, est exploitée par le géant mondial de l'acier Arcelor Mittal, et affiche une capacité de production annuelle de l'ordre de 1,3 millions de tonnes. Malgré la chute du prix de l'acier et la diminution de la demande, le groupe Arcelor Mittal a annoncé en décembre qu'il envisageait de réaliser une nouvelle usine à Bellara, située à 350km d'Alger, pour un investissement de 1,5 milliards de dollars.

    Tout comme l'industrie cimentière, les producteurs sidérurgiques algériens ont accès à de vastes ressources de matières premières, avec notamment les mines d'Ouenza et de Boukhadra, qui renferment d'énormes quantités de minerai de fer.

    Par ailleurs, le secteur des métaux contribue à la forte progression de l'industrie du câble. En mai l'année dernière, la société américaine General Cable Corporation (GCC) a acquis une participation majoritaire dans le capital d'Enica Biskra, un fabricant algérien de câbles d'alimentation et de construction basse et moyenne tension qui a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 70 millions d'euros pour l'exercice 2007. La direction de GCC a déclaré qu'elle investirait quelque 26 millions d'euros pour renforcer la capacité de production et l'offre de produits, ainsi que pour développer l'activité commerciale du groupe en Afrique du Nord et en Europe.

    Le secteur chimique connaît aussi un essor rapide, sous l'impulsion de l'industrie des hydrocarbures qui lui procure les matières premières dont elle a besoin. En septembre 2008, la société Uhde, filiale du groupe allemand THyssenKrupp, a été choisie par la société Sofert Algérie, dont le capital est détenu par la société nationale Sonatrach et Orascom Construction Industries, pour la conception et la construction clés en main d'une usine d'engrais à Arzew, pour un montant de 2 milliards de dollars.

    Malgré les accusations récemment portées à l'encontre des investisseurs faisant des profits aux dépens du peuple algérien en engageant de faibles sommes sur des projets en Algérie puis transférant des montants financiers très importants à l'étranger, l'Algérie cherche toujours à attirer de nombreux investisseurs industriels étrangers.

    Selon plusieurs communiqués de presse, l'Algérie s'est récemment entretenue avec l'Iran de l'installation d'une usine de fabrication de bus et de camions dans le pays et de la future création d'une société mixte sur le marché de transport de passagers au cours des deux prochaines années. Cette initiative en matière de production automobile pourrait donner naissance à une série d'industries connexes en Algérie, d'autant plus que certains composants entreraient naturellement dans le cadre de production de sociétés existantes.

    Il est fort peu probable que l'industrie manufacturière puisse détrôner l'industrie des hydrocarbures dans les années à venir. Néanmoins, la montée en puissance des investissements issus des secteurs public et privé ainsi que la poursuite du processus de privatisation des entreprises publiques fourniront une source d'emploi et de revenu croissante et durable.

    OBG
    30/01/09
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