Rarement dénoncée en Algérie, la violence conjugale sévit de plus en plus dans notre société. Les 541 cas recensés en 2008 par le service de la médecine légale du CHU d’Oran, de femmes victimes de violence conjugale témoignent. Cependant, sur l’importance du fléau, ce chiffre, en fait, qui ne reflète, selon les spécialistes, aucunement l’ampleur du fléau, renseigne sur le quotidien de cette frange de la société.
Au cours d’une journée, tenue ce jeudi à la bibliothèque biomédicale d’Oran, relevant de l’Institut espagnol Cervantès, animée par le Dr Salim Boumeslout, médecin légiste au service de médecine légale du CHUO, professeur à l’université d’Oran, avec la participation d’une cinquantaine de personnes issues de représentants du mouvement associatif, professeurs universitaires, juristes, psychologues et assistants sociaux algériens et étrangers, la question de la maltraitance des femmes dans les diverses sociétés, notamment la nôtre, a été à l’ordre du jour.
Selon les statistiques établies par les services de la police judiciaire algérienne, au cours du premier semestre de l’année 2008, environ 4 500 femmes ont été victimes de violence, dont 15,8% de la part de leurs conjoints. Un chiffre alarmant qui reste non exhaustif, comme le soulignait le conférencier, puisqu’il ne recense que les personnes qui ont porté plainte, au moment où, bien évidemment, les victimes de la violence conjugale s’abstiennent souvent à poursuivre en justice leurs conjoints.
Il est à signaler que 75% des actes de violence recensés sont dus à des personnes étrangères : voisins, collègues de travail.
Parmi les cas recensés, deux personnes ont rendu l’âme, victimes des suites de leurs blessures. Il est à signaler que la législation algérienne ne prévoit aucune mesure spéciale en matière de violence conjugale. Les préjudices physiques et moraux engendrés par les actes de violence ne sont pas pris en charge. La victime ne peut donc déposer une plainte autrement que sous la qualification de coups et blessures.
La peine requise dans ce genre d’agression dépend de la gravité des coups et des blessures constatés par le médecin légiste.
L’on nous précise que conformément aux articles 264 et 266 du code pénal qui traitent ces cas, la qualité de l’agresseur n’est pas prise en considération, les peines, quant à elles, varient entre 1 à 10 ans de réclusion avec une amende allant de 10 000 à 1 000 000 DA.
Concernant le nouveau code de la famille, promulgué en février 2005, selon les juristes, il ne stipule aucune mesure particulière pour ce genre d’affaire, et se contente seulement de réglementer les obligations conjugales. Durant le débat, Mme Malika Boulanouar, juriste et professeur à l’université d’Oran, a évoqué l’idée de la désignation d’un médiateur par l’autorité compétente afin de solutionner de tels conflits, sans recourir aux mesures disciplinaires qui nécessitent souvent le consentement des partenaires.
Avec l’absence de structures particulièrement adaptées pour porter assistance à ces femmes doublement victimes de violence et de pression psychique et sociale, ces personnes sont livrées à elles-mêmes. La direction du CHUO, par le biais de son département pédagogique et médicale, comme nous le révèle Mme Saâdi, assistante sociale attachée à ce service, met à la disposition de cette frange une équipe d’assistants sociaux qui s’occupent de leur prise en charge psychologique et juridique. A ce titre, des associations féminines, à l’exemple de Fard, se joignent à cette structure pour apporter leur assistance à ces femmes. Néanmoins, ces contributions restent insuffisantes face à l’ampleur et à la récidivité de ce fléau.
La gravité des préjudices physiques, interprétés par des certificats d’une incapacité de travail supérieure à 15 jours, représente 28 cas enregistrés en 2008. Les photos projetées par le conférencier à l’adresse de l’assistance témoignent d’une violence atypique que subissent ces victimes.
Toutefois, lors de cette rencontre, les avis étaient presque unanimes quant au remède à «prescrire » à ce fléau, afin de sortir de ce cercle vicieux de violence qui gangrène la société algérienne, comme le souligneront les intervenants : «Contrairement à ce que pouvaient nous apprendre les expériences des pays occidentaux, l’une des solutions réside dans la prise en charge adéquate et adaptée aux mœurs de notre société.»
Par Le Soir
Au cours d’une journée, tenue ce jeudi à la bibliothèque biomédicale d’Oran, relevant de l’Institut espagnol Cervantès, animée par le Dr Salim Boumeslout, médecin légiste au service de médecine légale du CHUO, professeur à l’université d’Oran, avec la participation d’une cinquantaine de personnes issues de représentants du mouvement associatif, professeurs universitaires, juristes, psychologues et assistants sociaux algériens et étrangers, la question de la maltraitance des femmes dans les diverses sociétés, notamment la nôtre, a été à l’ordre du jour.
Selon les statistiques établies par les services de la police judiciaire algérienne, au cours du premier semestre de l’année 2008, environ 4 500 femmes ont été victimes de violence, dont 15,8% de la part de leurs conjoints. Un chiffre alarmant qui reste non exhaustif, comme le soulignait le conférencier, puisqu’il ne recense que les personnes qui ont porté plainte, au moment où, bien évidemment, les victimes de la violence conjugale s’abstiennent souvent à poursuivre en justice leurs conjoints.
Il est à signaler que 75% des actes de violence recensés sont dus à des personnes étrangères : voisins, collègues de travail.
Parmi les cas recensés, deux personnes ont rendu l’âme, victimes des suites de leurs blessures. Il est à signaler que la législation algérienne ne prévoit aucune mesure spéciale en matière de violence conjugale. Les préjudices physiques et moraux engendrés par les actes de violence ne sont pas pris en charge. La victime ne peut donc déposer une plainte autrement que sous la qualification de coups et blessures.
La peine requise dans ce genre d’agression dépend de la gravité des coups et des blessures constatés par le médecin légiste.
L’on nous précise que conformément aux articles 264 et 266 du code pénal qui traitent ces cas, la qualité de l’agresseur n’est pas prise en considération, les peines, quant à elles, varient entre 1 à 10 ans de réclusion avec une amende allant de 10 000 à 1 000 000 DA.
Concernant le nouveau code de la famille, promulgué en février 2005, selon les juristes, il ne stipule aucune mesure particulière pour ce genre d’affaire, et se contente seulement de réglementer les obligations conjugales. Durant le débat, Mme Malika Boulanouar, juriste et professeur à l’université d’Oran, a évoqué l’idée de la désignation d’un médiateur par l’autorité compétente afin de solutionner de tels conflits, sans recourir aux mesures disciplinaires qui nécessitent souvent le consentement des partenaires.
Avec l’absence de structures particulièrement adaptées pour porter assistance à ces femmes doublement victimes de violence et de pression psychique et sociale, ces personnes sont livrées à elles-mêmes. La direction du CHUO, par le biais de son département pédagogique et médicale, comme nous le révèle Mme Saâdi, assistante sociale attachée à ce service, met à la disposition de cette frange une équipe d’assistants sociaux qui s’occupent de leur prise en charge psychologique et juridique. A ce titre, des associations féminines, à l’exemple de Fard, se joignent à cette structure pour apporter leur assistance à ces femmes. Néanmoins, ces contributions restent insuffisantes face à l’ampleur et à la récidivité de ce fléau.
La gravité des préjudices physiques, interprétés par des certificats d’une incapacité de travail supérieure à 15 jours, représente 28 cas enregistrés en 2008. Les photos projetées par le conférencier à l’adresse de l’assistance témoignent d’une violence atypique que subissent ces victimes.
Toutefois, lors de cette rencontre, les avis étaient presque unanimes quant au remède à «prescrire » à ce fléau, afin de sortir de ce cercle vicieux de violence qui gangrène la société algérienne, comme le souligneront les intervenants : «Contrairement à ce que pouvaient nous apprendre les expériences des pays occidentaux, l’une des solutions réside dans la prise en charge adéquate et adaptée aux mœurs de notre société.»
Par Le Soir
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