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Politique. Quel avenir pour El Himma ?

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  • Politique. Quel avenir pour El Himma ?

    Par Souleïman Bencheikh
    Politique. Quel avenir pour El Himma ?


    Un coup à gauche, un coup à droite. Un jour en panne, un jour en forme. à la veille du congrès du PAM, dur, dur de comprendre la stratégie de l’ami du roi. Explications.


    C’est officiel et c’est le porte-parole du Parti authenticité et modernité (PAM,) Salah El Ouadie, qui le dit : “Nous avons fixé la date de notre congrès constitutif. Il se tiendra les 20, 21 et 22 février”. Après avoir ingurgité cinq hizbicules l’été dernier, le PAM est en passe de devenir officiellement le 32ème parti marocain, et non le moindre. Son gourou,

    Fouad Ali El Himma, continue de maintenir la classe politique en haleine. On l’a cru en méforme, la rumeur a brodé sur ses quelques absences remarquées et on l’a même annoncé au cabinet royal. “Il n’en est rien”, assurent en chœur ses amis politiques. El Himma signerait en fait le come-back le plus rapide de la petite histoire politique marocaine. Après de multiples vrais-faux départs, l’ami du roi (comment l’appeler
    autrement ?) serait décidé à repartir du bon pied.

    Dissidence et zizanie
    Car, il faut bien le dire, ces derniers temps, El Himma avait accumulé les déveines. Récapitulons. Après un an de succès (de l’élection triomphale à Benguerir à la fusion du PAM avec cinq autres partis), presque tous les amis de l’ami du roi mordent la poussière aux élections partielles de septembre dernier. Seul le député sortant de Tiznit, Saïd Benmbarek, réussit à sauver les meubles grâce à son solide ancrage local. Un malheur n’arrivant jamais seul, voilà que Abdallah Kadiri, patron du PND, parti normalement dissoust dans le PAM, inaugure la liste des dissidences. L’affaire prend aujourd’hui une tournure judiciaire avec, en toile de fond, des ambitions purement pécuniaires qui s’affrontent. L’enjeu?: les caisses et les ressources du parti et de ses députés. Effet boule de neige sans doute, Najib Ouazzani, patron du parti Al Ahd (lui aussi normalement dissous), a également choisi de retirer sa mise, mais cette fois pour aller créer une autre chapelle. Troisième défection (sur cinq “partis fondateurs”), celle de Ahmed Alami, secrétaire général du PED.

    Il faut bien l’avouer, les trois zouâma déchus ont perdu en route la plupart de leurs troupes, attirées par un bout d’aventure aux côtés de Si Fouad. Il reste que trois dissidences, en quelques mois, ce n’est pas du meilleur effet. Surtout lorsque les mécontents pointent du doigt une gestion autocratique, parfois accusant nommément Hassan Benaddi, secrétaire général du PAM. “En fait, ce sont les différentes couches constitutives du PAM qui s’affrontent : les ralliés de la société civile et la vieille garde politique”, explique un observateur. Et notre source de continuer : “Une des autres grandes difficultés réside dans l’articulation entre le Mouvement pour tous les démocrates (MTD) et le PAM. Même en interne, les choses sont loin d’être claires.”

    Heureusement, entre-temps, le camarade El Himma a pu faire aboutir ses pourparlers avec le RNI. Résultat : une fusion des groupes parlementaires des deux partis (PAM et RNI). Déjà, à ce niveau-là, on ne comprend plus grand-chose?: El Himma a-t-il la cote ou fait-il n’importe quoi ? Imperturbable, l’intéressé a son propre calendrier et aime brouiller les pistes. Au moment où tout le monde devise de lui, il disparaît brusquement de la circulation et manque plusieurs rendez-vous importants du PAM. Le landerneau politique et journalistique s’affole?: aurait-il jeté l’éponge?? Ou peut-être est-il simplement en vacances avec Sidna ? En tout cas, El Himma a eu le temps de faire le point, et c’est plein de bonnes résolutions qu’il entame l’année 2009. Premiers signes que l’appétit politique de l’ami du roi sera bien au rendez-vous : un retour assidu sur les bancs du parti et l’annonce d’un congrès constitutif très attendu.

    Le roi de Benguerir
    El Himma, donc, ne renonce pas à semer son grain de sel dans le champ politique. Il a jusqu’ici affiché des intentions louables, quoique trop générales (rénover la politique marocaine et défendre un projet de société moderniste). Mais il a péché par une méthode qui en a laissé plus d’un sceptique, aux antipodes de la communication politique traditionnelle. En somme, El Himma est le premier “politique-communicant” marocain. Le premier à avoir conçu le lancement de son parti comme une campagne publicitaire, avec teasing, effets d’annonce et ajustements tactiques. A ce jeu-là, El Himma est très bon et, pour ne rien gâcher, il dispose de moyens fort opportuns en la matière : une boîte de com’, Mena media communications, et un groupe de presse encore en gestation.

    Mais son principal atout s’appelle Benguerir, son fief désormais. Un ancrage territorial, laboratoire de son action et de sa réflexion politique. Bien sûr, un petit coup de pouce ne fait jamais de mal. Les quelque 7,8 milliards de dirhams accordés par le roi à la région de son ami Fouad ne pouvaient être que bienvenus. De même que l’inscription de Kelaât Sraghna sur la liste des futures 30 villes sans bidonvilles en 2009. Benguerir et sa région seraient-elles bénies des dieux ? Du coup, les mauvaises langues persiflent. “Benguerir est le nouveau Settat”, entend-on ici et là, en référence à la ville natale de Driss Basri qui a bénéficié de retombées non négligeables du temps de l’ex-grand vizir. Pourtant, qu’on soit prévenu : El Himma est agacé par tous ceux qui croient que son amitié avec le roi lui facilite la tâche. “Franchement, je ne comprends pas pourquoi les gens pensent ça. Le fait de travailler durement et d’apporter des idées nouvelles devraient suffire à convaincre”, a-t-il pris l’habitude de répondre. Si même lui ne comprend pas…

    Petit pense-bête

    Al Ahd. Parti créé en 2002 et dirigé par Najib Ouazzani. En août dernier, il rejoint la bannière du PAM. Moins de six mois plus tard, Ouazzani, mécontent, a l’intention de créer une nouvelle structure, Al Ahd Addimocrati.
    MTD. Mouvement pour tous les démocrates initié par Fouad Ali El Himma sur la base d’un appel lancé en janvier 2008. Le MTD fonctionne en fait comme le think tank (ou la pépinière) du PAM. Ce qui ne manque pas d’agacer les ralliés venus des autres partis.
    PAM. Parti authenticité et modernité. Jusqu’au prochain congrès, il est dirigé par Hassan Benaddi. Fouad Ali El Himma n’est que l’un de ses 7 vice-secrétaires généraux.
    PED. Parti de l’environnement et du développement, dirigé par Ahmed Alami. D’abord en bonne entente avec les acteurs de la société civile qui forment le noyau dur du PAM, Alami a désormais gelé ses activités dans le nouveau parti.
    PND. Parti national démocratique. Issu d’une scission du RNI en juin 1982, le PND est un parti de droite, historiquement considéré comme “de l’administration”. Comprenez : créé de toutes pièces par le Makhzen de l’inénarrable Driss Basri.
    RNI. Rassemblement national des indépendants. Parti de l’administration créé en 1978 par Ahmed Osman et dirigé depuis 2007 par Mustapha Mansouri. Membre important de la majorité gouvernementale, le RNI a fusionné ses deux groupes parlementaires avec ceux du PAM, donnant le jour à la première force à la Chambre des représentants et à la Chambre des conseillers.


    © 2008 TelQuel Magazine. Maroc.

  • #2
    Tant qu'il ne comprend pas qu'il lui faut épurer la zone politique autour de lui, et prendre que des gens valables au lieu de se compliquer la vie en essayant de regrouper trop large en prenant des gens qui ne valent pas le coups, il ne pourra pas réussir son paris.
    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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