Mission du Parlement européen au Sahara occidental Black-out et basses pratiques du Maroc
Les militants sahraouis ont récemment subi d’énormes pressions de la part des services de sécurité marocains qui les ont empêchés de rencontrer la délégation du Parlement européen (PE) en déplacement à El-Ayoun, capitale du Sahara occidental occupé. Un document émanant des territoires occupés en a rendu compte.
La délégation du PE, ayant reçu mission de dresser un état des lieux, a élu domicile à l’hôtel «Al Bador», à El-Ayoun, une ville subitement quadrillée par les forces de sécurité marocaines. «Depuis une semaine, les services secrets du makhzen et des vigiles en tenue se sont déployés en imposant un contrôle des plus stricts aux domiciles des défenseurs sahraouis des droits de l’homme», révèle le document rédigé par le bureau exécutif du collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme (CODESA). Dès l’arrivée de la mission européenne, les policiers, en tenue et en civil, ont procédé à son isolement dans ledit hôtel, craignant que des manifestations ne surgissent devant l’hôtel et dans les différents quartiers de la ville.
Les victimes de tortures, d’agressions ou de violations multiples ont été illico éloignées de la délégation. Des dizaines de barrages filtrants ont été minutieusement installés, et des centaines d’agents en civil contrôlaient tous les axes routiers.
Au sud du Maroc, le militant sahraoui des droits de l’homme, Ali Salem Temmak, a été arrêté et gardé au commissariat de Tan-Tan. L’avocat Benman Hassan qui défend les détenus sahraouis d’opinion a été, quant à lui, empêché de voir la délégation européenne. La présidente du CODESA, lauréate du prix de la famille Kennedy pour les droits de l’homme, Aminatou Haïdar, à subi diverses restrictions et son domicile littéralement assiégé par des véhicules des services marocains. Aminatou Haïdar et le bureau exécutif du CODESA qui devaient rencontrer la mission européenne ont été poursuivis jusqu’à l’intérieur de l’hôtel. Ce qui a provoqué la colère des parlementaires européens qui ont menacé de quitter l’hôtel en signe de désapprobation face à toutes ces entraves.
La plupart des Sahraouis victimes de violations de la part de la machine répressive du makhzen n’ont pu accéder à l’intérieur de l’hôtel et ont été renvoyés sine die, au fallacieux prétexte que leurs noms ne figurent pas ou sont mal rédigés sur les listes élaborées par la Ligue marocaine des droits de l’homme. D’autres militants sahraouis ont été carrément agressés et lynchés par les éléments des services marocains et se sont vu confisquer tous les rapports sur les violations en leur possession et qui devaient être en principe remis à la délégation du PE. Même les syndicalistes sahraouis n’ont pu accéder à l’hôtel «Al Bador». Le CODESA a par ailleurs révélé qu’un périmètre de sécurité a été tracé tout autour de l’hôtel où la circulation a été interdite. Et comme si cela ne suffisait pas, la télévision et la presse marocaine ont manipulé l’événement en tentant de démontrer l’esprit d’ouverture des autorités, fait savoir le CODESA.
La plupart des Sahraouis victimes de violations de la part de la machine répressive du makhzen n’ont pu accéder à l’intérieur de l’hôtel et ont été renvoyés sine die, au fallacieux prétexte que leurs noms ne figurent pas ou sont mal rédigés sur les listes élaborées par la Ligue marocaine des droits de l’homme. D’autres militants sahraouis ont été carrément agressés et lynchés par les éléments des services marocains et se sont vu confisquer tous les rapports sur les violations en leur possession et qui devaient être en principe remis à la délégation du PE. Même les syndicalistes sahraouis n’ont pu accéder à l’hôtel «Al Bador». Le CODESA a par ailleurs révélé qu’un périmètre de sécurité a été tracé tout autour de l’hôtel où la circulation a été interdite. Et comme si cela ne suffisait pas, la télévision et la presse marocaine ont manipulé l’événement en tentant de démontrer l’esprit d’ouverture des autorités, fait savoir le CODESA.
La mission des Eurodéputés a été programmée depuis 2005. Son retardement a été causé par les blocages du régime colonial marocain qui a usé de tous les artifices pour son avortement. Cette mission devrait adresser un rapport détaillé au Parlement européen sur la situation au Sahara occidental.
Yassine Mohellebi
Le Jeine Indépendant du 03/02/2009
Le Jeine Indépendant du 03/02/2009
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