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Comment Khomeyni a berné la gauche iranienne

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  • Comment Khomeyni a berné la gauche iranienne

    En 1979, la gauche iranienne s’est laissé séduire par la rhétorique anti-impérialiste des mollahs. L’écrivain Esmail Nooriala revient sur cette méprise lourde de conséquences.

    Dans les années 1970, face à l’agitation politique qui couvait en Iran, certains intellectuels redoutaient le retour de Khomeyni, ainsi que le désir de pouvoir de la caste des religieux. D’autres se rassuraient en affirmant que la plupart des jeunes Iraniens étaient de tendance gauchiste et résisteraient aux islamistes. Mais, en 1978, lors de son arrivée à Paris, il apparaissait clairement que Khomeyni allait devenir une figure dominante. Cela s’est confirmé en janvier 1979, après le sommet de la Guadeloupe, où les dirigeants des huit pays les plus riches [les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, la RFA, etc.] ont décidé d’“abandonner” le chah. Sans doute les pays occidentaux avaient-ils l’illusion que l’ayatollah Khomeyni, avec le soutien populaire dont il bénéficiait, pourrait devenir un nouveau Gandhi. Si seulement cela avait été vrai ! Si seulement ce cerveau endormi sous le turban avait pu comprendre l’importance de sa place historique et s’était montré non pas un théologien aux pensées réactionnaires, mais un homme d’Etat connaissant l’histoire et *l’intérêt du peuple.

    Lorsque Khomeyni est arrivé à Paris, il a rencontré de nombreux journalistes occidentaux. Dans ses interviews, il a légèrement adouci sa doctrine du “velayat-e faqih” [gouvernement des doctes]. A la place du “gouvernement” islamique, il s’est mis à parler de “république” islamique. Il évoquait pour la première fois la question du vote du peuple et les droits de l’homme, et les libertés sociales et politiques. Mais je me méfiais et j’estimais que le rôle de l’opposition était d’amener Khomeyni à détailler véritablement son programme.

    Sur les conseils du poète Ahmad Chamlou, qui pourtant ne croyait pas à la possibilité de la victoire des islamistes, j’ai publié un article dans Iranshahr, un journal édité à Londres. J’appelais Khomeyni à former un gouvernement en exil et à détailler son programme, surtout concernant la gestion des ressources pétrolières et le domaine des Affaires étrangères. Je pensais que les opposants au chah verraient mes réflexions d’un bon œil, mais l’opposition de gauche m’a étiqueté comme partisan de Khomeyni, simplement parce que je souhaitais qu’il expose ses projets.

    Au même moment, l’écrivain Ghafar Hosseini, connu pour croire aux théories du complot occidental, affirmait que Khomeyni et ses hommes allaient gagner le pouvoir car ils étaient choisis par les forces impérialistes. Hosseini, qui avait été communiste toute sa vie et qui était devenu social-démocrate, pensait que Khomeyni avait été choisi par les impérialistes pour combattre les forces de gauche en Iran. Car il pouvait, au nom de Dieu, assassiner tous les non-croyants. Selon Hosseini, il fallait lui barrer la route par n’importe quel moyen.

    Malgré nos avertissements, Khomeyni est devenu le guide incontesté de la révolution. Les révolutionnaires de gauche, en multipliant les erreurs, lui ont conféré le pouvoir absolu. Mehdi Bazargan et ses partisans du Mouvement de la liberté [Nezhat e-azadi], ainsi que le Front national [Jebhe-e melli, héritiers de Mossadegh] ont chassé le Premier ministre du chah, Chapour Bakhtiar, sans avoir le moindre programme défini.

    Le parti communiste Tudeh (dont le mot d’ordre était d’agir sans attirer l’attention) s’est aligné sur l’imam Khomeyni en le considérant comme un guide anti-impérialiste.

    Mais il est vite devenu clair que les belles paroles de Khomeyni à Paris n’étaient que des mensonges. Son seul objectif était de combattre ses rivaux et d’arriver au pouvoir.

    C’est alors qu’il a décidé d’appliquer les idées de son livre sur le gouvernement islamique en utilisant le terme de république. Après ça, c’en était fini pour les intellectuels. Ahmad Chamlou a été obligé de rester enfermé chez lui et en est mort ; Ghafar Hosseini a été tué en 1996 dans la série d’assassinats contre des intellectuels ; quant à moi, j’ai compris que je n’aurais plus jamais de place dans mon pays.

    Par Esmail Nooriala , Iranian, Courrier International

  • #2
    merci morjan
    ya des nouveau chiite dans ce forum qui vont reagire.

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    • #3
      Croire qu'un Imam pouvait être le guide de libération des luttes sociales et politiques, ils étaient vraiment bouchés ces gauchistes iraniens !
      Un jour, liberté naîtra, volonté existera, conscience on aura, et enfin, la paix sera...

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      • #4
        Tout de meme ! Khomeiny n'était pas un homme politisé, c'était un mystique, en exile il était certes entouré des gauchistes, mais une fois en Iran il fut entouré des mollah, il faut se rappeller des declaration de presse de Bani sadr.
        .

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        • #5
          Marok1,attention à toi, ne sois pas aussi sûr de toi, tes certitudes confinent à la naïveté.

          Etudies ce qu'etait l'ecrasement des forces syndicales et progressistes par la police du Shah dans la foulée de l'execution du president Mossadegh en Iran par la CIA parce que ce Mossadegh voulait nationaliser le petrole !


          C'etait une revolte aussi sociale et les revencidactions sociales ne pouvaient plus se faire que par le biais du des mosquées , du Clergé tant les forces syndiacles et progressistes avaient été eradiquées par la Savak ( Police politique du Shah)

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          • #6
            Sioux Foughali

            Toute révolution se dit avant tout sociale, même les révolutions bourgeoises européennes ont réussi à berner les ouvriers et les femmes en leur faisant croire qu'ils auraient plus de droits...

            La question n'est pas de savoir ce qu'était le régime du Shah avant, pour moi les deux régimes se valent en terme de répression (tout comme nos régimes qui ont pérpétué le même mode fonctionnement colonial...)...Le problème serait plutôt de savoir en quoi le régime des mollahs a consacré ses référenciels "sociaux", et on voit très bien que ce n'est pas le cas, que l'Iran vit toujours sous la coupe des familles les plus riches, et des mollahs qui contrôlent le commerce extérieur et les pauvres sont mis au trottoire...

            Ce sont les dommages collatéraux de la volonté des dirigeants iraniens de faire de leur pays une puissance, et l'histoire nous a montré que toute révolution dite "sociale" devient une révolution nationaliste est vouée à l'échec.
            Un jour, liberté naîtra, volonté existera, conscience on aura, et enfin, la paix sera...

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            • #7
              el ra3i we el khmass yadabzou 3ala mel ennass .

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              • #8
                Certain renard gascon, d'autres disent normandMourant presque de faim, vit au haut d'une treille Des raisins mûrs apparemment
                Et couverts d'une peau vermeille.
                Le galand en eut fait volontiers un repas;
                Mais comme il n'y pouvait point atteindre:
                «Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats»
                « Puis-je rendre ma vie
                Semblable à une flûte de roseau
                Simple et droite
                Et toute remplie de musique »

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                • #9
                  ce soir sur france 3 un documentaire sur la revolution iranienne et son ideologue, khomeyni

                  L'Iran et l'Occident
                  Khomeiny, l'homme qui a changé le monde (1978-1981)

                  Réalisé par : Delphine Jaudeau, Paul Mitchell, Dai Richards

                  Cette série documentaire retrace, avec les témoignages de décideurs et d'acteurs majeurs, l'histoire complexe des relations entre l'Iran et l'Occident, de 1978 à 2008. Cette première partie est consacrée aux années qui ont suivi la révolution iranienne et à la figure centrale qu'est l'Ayatollah Khomeiny. L'ex-président des Etats-Unis Jimmy Carter raconte l'histoire d'une expérience d'humiliation sans égale subie par la Maison Blanche, à savoir l'échec de la libération des otages américains retenus à l'ambassade américaine de Téhéran.

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                  • #10
                    une partie de l emission ce soir jamais le 11/02/2009

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