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Renault et PSA ne fermeront pas d'usines en France pendant cinq ans

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  • Renault et PSA ne fermeront pas d'usines en France pendant cinq ans

    10/02/09

    L'Elysée va octroyer un prêt de 6 milliards d'euros aux deux constructeurs, plus 500 millions pour Renault Trucks, et permettre un nouvel accès au crédit à leurs filiales financières à hauteur de 1 milliard. Mais le renoncement aux licenciements en France durera nettement moins longtemps que le prêt.

    Des milliards comme s'il en pleuvait : réunissant hier à l'Elysée les grands patrons du secteur automobile, Nicolas Sarkozy leur a confirmé l'octroi d'un « prêt participatif » de 6 milliards d'euros sur cinq ans, pour remédier à la crise du crédit, à répartir équitablement entre Renault et PSA. Dispositif complété par un autre prêt d'environ 500 millions pour Renault Trucks, filiale du suédois Volvo qui exploite des usines en France.

    « Ce n'est pas un don, ce n'est pas une subvention, c'est un prêt assorti d'un taux d'intérêt à 6 %, a poursuivi le président au terme d'une négociation complexe. Renault et PSA ont pris un engagement très important, de ne fermer aucun de leurs sites pendant la durée de ces prêts, et de tout faire pour éviter les licenciements. »

    Autre source de liquidités, les deux filiales de crédit des groupes automobiles, RCI Banque et Banque PSA Finance, verront leur aide doublée, passant de 1 à 2 milliards d'euros de crédits (soit 1 milliard chacune). Quant aux équipementiers situés en aval des constructeurs, ils recevront 300 millions de cash supplémentaires, le double de ce qui avait été annoncé en leur faveur en décembre. Renault et PSA apportent cette fois deux tiers des fonds, et l'Etat un tiers. A l'issue de ces tractations avec l'Etat, les constructeurs ont, comme prévu, renvoyé l'ascenseur... mais pas pour l'éternité : « Renault ne fera pas de plan social en 2009 dans ses usines automobiles en France », souligne le groupe, qui est en train de boucler un plan de départs de près de 6.000 personnes, annoncé en juillet dernier. Le constructeur s'engage à lancer dans l'Hexagone cinq nouveaux modèles, un nouveau moteur d'ici à 2012, puis ses véhicules 100 % électriques. PSA, lui, « ne fermera pas d'usine en France, et lancera dans les deux ans à venir, dans chacune de ses cinq usines de montage françaises, un à plusieurs nouveaux modèles ». De plus, « dans les circonstances actuelles, le groupe ne mettra pas en oeuvre de plan de licenciements en France ». Mais, le constructeur dirigé par Christian Streiff ne serait pas mécontent s'il arrivait à dépasser d'ici à cet été les objectifs de son plan de départs volontaires en cours (3.550 personnes en France).

    Le dilemme du plan gouvernemental est qu'il laisse entière la question des surcapacités de production. La France s'est avant tout battue, ces dernières semaines, pour que Renault et PSA laissent intactes leurs usines dans l'Hexagone. Sous-entendu, « si vous voulez fermer une usine, faites-le ailleurs ». En raisonnant sur l'ensemble des constructeurs présents en Europe, chacun convient que la crise ne fait qu'aggraver les surcapacités structurelles. Christian Streiff, lors des états généraux de l'automobile, les avait évaluées à 4 ou 5 millions de voitures par an en Europe de l'Ouest. Exprimé autrement, l'état-major de Renault considère qu'en 2009, au vu de la chute de la demande de voitures neuves attendue entre 15 et 20 %, « il y aurait 20 usines de trop en Europe ».

    Le projet à Tanger décalé

    Or, pour l'instant, hormis l'Hexagone, où ils suppriment des emplois, les deux constructeurs français sont sur un mode expansionniste à l'étranger. Côté Renault, l'un des gros projets est incarné par la nouvelle usine de Tanger, un investissement de 350 millions d'euros dans sa phase initiale, et 600 millions à terme. Y renoncer provoquerait sans nul doute des tensions entre la France et le roi du Maroc, Mohammed VI. Carlos Ghosn considère qu'il ne s'agit pas de délocalisation, puisque la gamme Logan n'aurait jamais été produite en France. Cependant, Renault admet que le projet pourrait prendre jusqu'à un an de retard.

    Chez PSA, la nouvelle C3 Picasso commence à être construite dans l'usine slovaque du groupe (Trnava), à côté des Peugeot 207. Et les travaux de la future usine de Kaluga, en Russie, ont débuté, mais celle-ci est officiellement destinée au marché local, ce qui répond mieux que le précédent exemple à la « doctrine Sarkozy ».


    DENIS FAINSILBER

    lesechos.fr
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