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Arcelor Mittal Annaba : conflit dans l'impasse

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  • Arcelor Mittal Annaba : conflit dans l'impasse

    Officiellement, les négociations entamées hier en fin d’après-midi entre l’employeur Arcelor Mittal Annaba représenté par le directeur général Bernard Bousquet, et les membres du syndicat, menés par Smaïn Kouadria, secrétaire général par intérim, n’ont toujours pas abouti.

    Les deux parties ne sont pas parvenues à s’entendre sur la majorité des onze points contenus dans la plateforme de revendications. Elle avait été élaborée par les représentants des travailleurs, au courant de l’année 2008, à l’issue de la trêve sociale que ces derniers avaient respectée depuis 2006. Elle a permis au leader mondial du fer et de l’acier d’augmenter sa production et son chiffre d’affaires en Algérie dans la production des produits plats et du rond à béton.

    Jusqu’à la fin de l’après-midi, les parties qui se rencontrent pour la 3e fois, depuis la fin de l’année 2008, ne sont pas arrivées à s’entendre. D’un côté comme de l’autre, c’est l’intransigeance.

    S’estimant dans leur bon droit et se référant aux engagements pris par leur employeur à la signature de l’accord de trêve de 2006, les syndicalistes ont insisté sur le point le plus important de la plateforme. Il porte sur la révision à la hausse des salaires et des différentes indemnités.

    Arguant le problème de la crise financière, Bernard Bousquet a rejeté toute idée d’augmentation salariale. Il s’était déjà exprimé sur la question fin octobre 2008, lorsqu’il avait déclaré : «La baisse des prix de vente de nos produits, générée par la crise mondiale, nous impose de réduire les charges d’une manière forte.» Selon des indiscrétions recueillies auprès de sources proches des négociateurs, c’est sur ce dernier point qu’achopperaient les discussions.

    Bernard Bousquet aurait reçu des instructions fermes de sa hiérarchie de Londres (G-B), où il s’était déplacé au début de cette semaine, pour ne rien changer à la masse salariale.

    Elle avoisinerait 800 000 dollars/mois pour les quelque 9 000 travailleurs d’El-Hadjar et des différentes unités décentralisées. «Je ne peux donner suite à cette revendication, compte tenu de la crise financière à laquelle est confronté notre groupe. Nous pourrons revoir cette question lorsque la situation s’améliorera», aurait été la réponse, sans cesse répétée, par le directeur général d’Arcelor Mittal Annaba.

    Les mêmes indiscrétions avancent qu’en contrepartie d’une éventuelle révision des salaires et des indemnités, l’employeur aurait demandé une compression des effectifs. Il serait revenu sur la déclaration, qu’il avait faite lors de sa prise en main du complexe en septembre 2001, d’imposer un effectif de 6 000 travailleurs.

    C’est sur ces deux points que butaient hier encore les négociations. Les échos qui nous sont parvenus de la réunion parlent de bras de fer déjà engagé autour de la table, autour de laquelle, outre les deux partenaires d’Arcelor Mittal Annaba, il y avait également les représentants du groupe Sider, actionnaire à 30%, dans le capital du complexe, et la direction du travail. Au regard de l’intransigeance de Bernard Bousquet de ne pas se laisser intimider par la menace de grève illimitée, maintes fois exprimée par les syndicalistes, les négociations devraient aboutir à un échec.

    Ce dernier aura pour conséquence le dépôt d’un préavis de grève qui provoquerait la paralysie totale du complexe de Annaba, l’un des plus productifs du groupe indien et dont le dispositif industriel est implanté dans plus de 60 pays, avec 27 complexes sidérurgiques implantés à travers différents pays dans le monde.

    Son intransigeance à ne pas répondre positivement aux revendications des travailleurs confirme la réputation du propriétaire indien quant à «appliquer des mesures sans compromis et efficaces à la reprise d'usines proches de la faillite (suppression des allocations et combat des syndicats, entre autres). Nos sources ont ajouté que la réunion d’hier au complexe sidérurgique d’El-Hadjar est celle de la dernière chance. «Le bras de fer est véritablement engagé entre les deux parties», a-t-on souligné. A moins d’un consensus de dernière minute, tout concourt à dire que la grève pourrait intervenir à l’issue du préavis.

    Par Le soir
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