Quel plan B ?
Ahmed Charaï Le : 2009-02-11
Après des mois de dénégations, le gouvernement se décide enfin à reconnaitre que l’économie nationale subira les effets de la crise mondiale. Fin janvier, une cellule de veille a été constituée au ministère des Finances pour évaluer ces impacts et proposer des réactions.
Ce n’est pas trop tôt parce que la crise est déjà là, dans plusieurs secteurs. Le tourisme est en berne depuis le quatrième trimestre 2008, les équipementiers automobiles souffrent gravement, le textile détruit des emplois par dizaines de milliers, l’immobilier toussote et on n’en est qu’au début.
La CGEM lance une grande réflexion sur les secteurs à risque. Il en sortira probablement un cahier revendicatif pour contrer la crise. Le gouvernement, lui, doit déjà plancher sur un plan de relance, ou tout au moins un plan de défense, de résistance.
La spécificité du Maroc, c’est que notre système bancaire n’est pas ébranlé. Il n’y a donc aucune nécessité d’injecter des sommes monumentales pour assurer le maintien en marche de ce système. C’est une spécificité importante parce qu’elle limite en conséquence les besoins et laisse plus de latitude aux pouvoirs publics, pour faire l’essentiel : le soutien et l’accompagnement des secteurs en crise.
L’objectif doit être double : sauvegarder l’emploi en soutenant l’outil productif, mais aussi introduire les réformes nécessaires là où il en faut. Ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est de faire de cet éventuel plan un enjeu conflictuel entre les pouvoirs publics et le patronat. Il faudrait aussi éviter un catalogue de mesures qui ne relèverait pas d’une stratégie globale.
Parce que la crise est d’essence exogène, nous dépendons aussi de la réussite des plans des autres. Ceci implique un suivi de tous les instants des informations économiques provenant de tous les partenaires.
La prétention serait de penser que l’on peut évaluer l’impact précis, la durée, la profondeur de la récession qui s’annonce. Partout dans le monde, les gouvernants ont mis en place des plans à tiroirs. C'est-à-dire plusieurs étapes en fonction de l’évolution de la crise. Ce n’est pas la peine de réinventer le fil à couper le beurre. C’est dans cette direction que le bon sens et la responsabilité imposent de travailler.
Espérons que la communication officielle suivra, au lieu de continuer sur sa lancée de ‘’Laâm Zine’’.
L'observateur
Ahmed Charaï Le : 2009-02-11
Après des mois de dénégations, le gouvernement se décide enfin à reconnaitre que l’économie nationale subira les effets de la crise mondiale. Fin janvier, une cellule de veille a été constituée au ministère des Finances pour évaluer ces impacts et proposer des réactions.
Ce n’est pas trop tôt parce que la crise est déjà là, dans plusieurs secteurs. Le tourisme est en berne depuis le quatrième trimestre 2008, les équipementiers automobiles souffrent gravement, le textile détruit des emplois par dizaines de milliers, l’immobilier toussote et on n’en est qu’au début.
La CGEM lance une grande réflexion sur les secteurs à risque. Il en sortira probablement un cahier revendicatif pour contrer la crise. Le gouvernement, lui, doit déjà plancher sur un plan de relance, ou tout au moins un plan de défense, de résistance.
La spécificité du Maroc, c’est que notre système bancaire n’est pas ébranlé. Il n’y a donc aucune nécessité d’injecter des sommes monumentales pour assurer le maintien en marche de ce système. C’est une spécificité importante parce qu’elle limite en conséquence les besoins et laisse plus de latitude aux pouvoirs publics, pour faire l’essentiel : le soutien et l’accompagnement des secteurs en crise.
L’objectif doit être double : sauvegarder l’emploi en soutenant l’outil productif, mais aussi introduire les réformes nécessaires là où il en faut. Ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est de faire de cet éventuel plan un enjeu conflictuel entre les pouvoirs publics et le patronat. Il faudrait aussi éviter un catalogue de mesures qui ne relèverait pas d’une stratégie globale.
Parce que la crise est d’essence exogène, nous dépendons aussi de la réussite des plans des autres. Ceci implique un suivi de tous les instants des informations économiques provenant de tous les partenaires.
La prétention serait de penser que l’on peut évaluer l’impact précis, la durée, la profondeur de la récession qui s’annonce. Partout dans le monde, les gouvernants ont mis en place des plans à tiroirs. C'est-à-dire plusieurs étapes en fonction de l’évolution de la crise. Ce n’est pas la peine de réinventer le fil à couper le beurre. C’est dans cette direction que le bon sens et la responsabilité imposent de travailler.
Espérons que la communication officielle suivra, au lieu de continuer sur sa lancée de ‘’Laâm Zine’’.
L'observateur
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