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Daniel Tammet, autiste savant, tente de percer les mystères du cerveau humain

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  • Daniel Tammet, autiste savant, tente de percer les mystères du cerveau humain

    Daniel Tammet, l'un des rares savants autistes capable de mettre en mots ses compétences exceptionnelles tout comme ses difficultés au quotidien, tente de faire avancer les connaissances sur l'autisme et d'expliquer les secrets du cerveau humain.Aîné d'une famille londonienne modeste de neuf enfants, Daniel Tammet, âgé de 30 ans, s'est fait connaître en 2004 pour avoir énuméré de mémoire et pendant cinq heures, les 22.514 premières décimales du nombre pi (3,1415).
    Une performance qui a attiré l'attention des neuroscientifiques et fait de son autobiographie un best-seller traduit en 19 langues.
    "J'ai tant appris sur mon cerveau que je voulais partager ces découvertes", explique aujourd'hui Daniel Tammet, qui vit à Avignon.
    Surdoué des nombres - il les associe à des couleurs et des formes dans des paysages numériques - et des langues - il en parle douze -, il fait partie des 50 autistes "savants" recensés dans le monde.
    Pourtant, ses talents ont aussi leurs revers.
    "Je me perds très facilement, j'ai toujours besoin d'être accompagné, je ne peux pas conduire parce qu'il m'est très difficile de voir quelque chose dans son ensemble", énonce-t-il.
    "J'ai aussi des difficultés à me souvenir des visages", une "tâche cognitive très complexe" que chacun effectue sans s'en rendre compte, sourit-il.
    Dans un français coloré d'accent britannique, il raconte ses crises d'épilepsie infantiles, sa scolarisation en école ordinaire, son confortable monde intérieur fait de chiffres et de mots. Un univers devenu étriqué quand, à 9 ans, il découvre le sentiment de solitude. Suivront des années d'efforts pour apprendre la socialisation.
    "Toute mon enfance, je me suis battu contre les problèmes que j'avais, j'ai voulu être comme les autres", raconte-t-il.
    Au fil des pages de son livre de vulgarisation scientifique intitulé "Embrasser le ciel immense" en référence à un poème d'Emily Dickinson, il donne, études scientifiques à l'appui, des clés pour améliorer sa mémoire, apprendre plus facilement les langues ou comprendre l'essence de la créativité, appelant sans cesse chacun à développer ses instincts et son imagination.
    Daniel Tammet y évoque sa rencontre avec Kim Peek, le savant autiste qui a inspiré le personnage interprété par Dustin Hoffman dans Rain Man (1988), un film qui, selon lui, déforme la réalité et est basé sur des impostures scientifiques.
    Il critique aussi l'idée que les génies auraient un cerveau-ordinateur "quasi inhumain". "En réalité, le cerveau, les compétences, le talent, le génie sont liés à l'humanité de chacun et à l'amour", dit-il, énigmatique.
    "Mozart a fait ce qu'il a fait parce qu'il avait un amour de la musique. Einstein aussi parlait de la beauté de ses équations, moi je ne compresse pas les nombres, je danse avec eux, c'est lié à une sensibilité, si on n'a pas d'amour, on n'a pas de génie", tranche-t-il.
    "Il est une parole pour ceux qui ne peuvent pas s'exprimer. Les scientifiques disent de lui qu'il est la pierre de Rosette de l'autisme", s'amuse Jérôme Tabet, son compagnon avec qui il vit à Avignon.
    "Du point de vue médical, je serai toujours autiste mais je crois que j'ai vaincu la prison de l'autisme à force de me battre contre mes difficultés", poursuit Daniel.
    Et il appelle à soutenir les enfants autistes "parce que ce qu'ils ont à offrir peut enrichir toute l'humanité".



    AFP
    « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte
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