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La France maintient l'embargo sur le maïs OGM Monsanto

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  • La France maintient l'embargo sur le maïs OGM Monsanto

    Le gouvernement a assuré jeudi qu'un avis de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) réaffirmant l'innocuité alimentaire du maïs OGM ne remettait pas en cause son embargo.

    "Nous maintenons la décision de suspension prise en 2008 dans l'attente de la décision de la Commission européenne, que nous respecterons, cela va de soi", a déclaré à Bruxelles le Premier ministre François Fillon, à l'issue d'une réunion avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

    En 2008, la France a activé la clause de sauvegarde qui permet à un pays européen d'interdire la culture sur son sol d'un organisme génétiquement modifié même si celui-ci est autorisé au plan communautaire. Il doit alors justifier sa décision scientifiquement.

    Après la publication dans la presse des conclusions de l'Afssa, avec une semaine d'avance, le ministère de l'Ecologie a démenti tout changement de cap gouvernemental face à la colère des organisations de défense de l'environnement.

    "Le fondement de la clause de sauvegarde repose sur des risques jugés sérieux pour l'environnement et non pas sur des risques sanitaires, objet de l'avis de ce jour de l'Afssa", précise le ministère dans un communiqué.

    Plusieurs organisations écologistes ont dénoncé le rapport de l'Afssa, critiquant un "avis politique, pas scientifique", à quelques jours d'un débat au niveau communautaire qui pourrait contraindre la France à lever l'interdiction de cultiver du maïs Monsanto dans ses champs.

    Un comité d'experts européens doit en effet se prononcer lundi sur le maintien de la clause de sauvegarde appliquée en France et en Grèce. Le cas de la Hongrie, qui interdit également la culture du MON 810, fera l'objet d'une réunion au niveau des ministres européens de l'Environnement début mars.

    "GROSSIÈRE MANIPULATION"

    L'autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) a toujours estimé qu'aucune preuve scientifique ne justifiait ces embargos alors que sept pays de l'Union européenne ont utilisé en 2008 des semences OGM dans leurs champs.

    "Les variétés de maïs contenant MON 810 son sûres pour le consommateur et l'environnement", réaffirme Monsanto dans un communiqué. Pour la société américaine, l'embargo français "pénalise sérieusement" les agriculteurs français et ce "malgré l'accumulation d'avis scientifiques positifs".

    Le Figaro fait état dans son édition de jeudi des conclusions de l'Afssa dont la publication officielle était prévue après l'audition du ministre de l'Écologie, Jean-Louis Borloo, lundi prochain à Bruxelles.

    Pour Pascale Briand, directrice générale de l'Afssa, cet avis n'apporte rien de nouveau au débat. "Il n'y a pas de changement de position de l'Afssa", a-t-elle déclaré à Reuters.

    "Sur ce maïs-là, les données dont nous disposons entraînent pour conclusion qu'il y a le même niveau de sécurité sanitaire que les variétés de maïs conventionnel", a-t-elle ajouté.

    "Franchement, je ne sais pas à qui profite le crime. Je m'interroge. Je n'arrive pas à voir qui a avantage à quoi, des antis ou des pros", a-t-elle expliqué.

    Pascale Briand a souligné que l'Afssa n'abordait pas les risques environnementaux qui sont à la base de la décision française d'interdire le MON 810.

    Pour Greenpeace, "le rapport de l'Afssa ne répond pas aux préoccupations qui ont justifié la clause de sauvegarde française, prise en vertu de principes écologiques et non de principes sanitaires de court terme. Sa sortie dans ces conditions n'est qu'une grossière manipulation des groupements d'intérêt pro-OGM".

    En ne remettant pas en cause la clause de sauvegarde, le gouvernement français "vient de s'engager dans la seule voie possible, celle du bon sens", estime l'organisation environnementale.

    Par Reuters
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