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L'Inde résiste à la crise

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  • L'Inde résiste à la crise

    Le talon d'Achille de l'économie indienne est devenu son meilleur rempart face à la crise : les exportations n'y dépassent pas 22 % du PIB, contre 40 % en Chine. Résultat, quand le cataclysme économique international assèche les bons de commande venus de l'étranger, l'Inde souffre moins que son grand voisin chinois.

    De là à dire que tous les indicateurs sont au vert, il y a loin. Au début de la semaine, le Central Statistical Organisation (CSO), le bureau fédéral des statistiques, a revu à la baisse les prévisions de croissance pour l'année fiscale 2008-2009, qui court de mars à mars. Sur cette période, la progression du PIB devrait être de 7,1 % contre 9,1 % sur l'exercice 2007-2008. Soit le taux le plus bas depuis six ans… mais le meilleur du monde après celui de la Chine. Il n'empêche, jamais, depuis 2003, la croissance indienne n'était tombée au-dessous de 9 %.

    Filet social inexistant


    Ces prévisions auront des répercussions sur l'emploi. Dans le secteur «formel», mais aussi dans l'«informel», où travaille 90 % de la population active indienne. Cette perspective ne peut guère laisser indifférents les responsables politiques dans un pays où le filet social est inexistant, d'autant que se profilent les élections législatives au printemps. Déjà, les travailleurs journaliers commencent à quitter les grandes métropoles pour rentrer dans leurs villages, situés dans les États les plus pauvres, le Bihar et l'Orissa, notamment.

    À l'autre bout de l'échelle sociale indienne, qui ne compte guère que trois échelons - les pauvres, la classe moyenne et les plus riches -, se situe le secteur qui a fait la renommée de l'Inde à l'étranger : la technologie de l'information (IT) avec le fameux outsourcing, la délocalisation des services. Souffrira-t-il davantage de la crise, ne serait-ce que parce qu'il dépend plus intimement du reste du monde ? La réponse est mitigée. «Le secteur informatique n'a pas encore été très touché, mais il convient de relativiser les chiffres, confie Laveesh Bhandari, directeur de l'Institut Indicus Analytics, à Delhi. Pour l'instant, il n'y a pas eu de licenciements, mais il n'y aura pas de recrutements non plus dans ce secteur qui créait pourtant beaucoup d'emplois.» Bhandari en veut pour preuve ce qui se passe chez Infosys, l'un des fleurons de l'informatique indienne. «Les responsables d'Infosys ont d'abord dit qu'ils allaient ralentir le rythme des embauches ; à présent, ils reconnaissent qu'elles sont gelées», relève Bhandari.

    Inquiétudes chez les géants de l'informatique

    Vimalendu Verma, le PDG de Magic Software, une PME spécialisée dans les logiciels éducatifs, renchérit : «Nous employons 400 personnes. Pour l'instant, nous n'avons procédé à aucun licenciement, mais nous ne retenons pas ceux qui veulent partir et nous sommes plus sélectifs en fin de stage sur les recrutements en CDI. Enfin, dit-il, nous n'augmentons pas les salaires, sauf exception. Il y a encore un an, c'était impensable !»

    La semaine dernière, la Nasscom, l'Association nationale des compagnies de services et de technologies informatiques, s'est voulue rassurante. Certes, en 2009 et 2010, il faut s'attendre à un ralentissement de la croissance des exportations de logiciels et dans les délocalisations de traitements de données vers l'Inde, juge la Nasscom. Mais il n'y a pas péril en la demeure. Le secteur devrait enregistrer cette année une croissance de 16,5 % pour les services, et de 14,4 % pour la vente de logiciels. Soit une révision à la baisse du chiffre d'affaires global à 47 milliards de dollars, contre les 50 milliards escomptés.

    Reste que les recommandations de la Nasscom sont claires. Afin de préserver les 2,23 millions d'emplois directs et les 8 millions d'emplois indirects que génère l'industrie de l'informatique en Inde, il est urgent d'explorer des marchés autres que les débouchés traditionnels comme les États-Unis et l'Europe. Il faut aussi doper la demande intérieure.

    Par Le figaro
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