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La France en récession

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  • La France en récession

    La récession a brutalement rattrapé la France au quatrième trimestre 2008 avec une contraction de 1,2% de l'économie, sans précédent depuis 34 ans, et 2009 devrait se solder par une baisse d'au moins 1%.

    Ce faisant, la France a mieux résisté que la zone euro dans son ensemble (-1,5%) ou l'Allemagne (-2,1%) et l'Italie (-1,8%), mais elle n'en subit pas moins la plus forte contraction de son économie depuis le dernier trimestre 1974, après le premier choc pétrolier, quand le PIB avait baissé de 1,6%.

    Le PIB, dont la progression de 0,1% au troisième trimestre a été confirmée, affiche sur l'ensemble de 2008 une croissance de 0,7% - la plus faible depuis la récession de 1993 - après +2,1% en 2007.

    Le PIB a subi en fin d'année le contrecoup d'un déstockage massif des entreprises, ce qui était attendu compte tenu du coup d'arrêt de la production dans de nombreux secteurs, alors que la consommation des ménages a étonnamment résisté.

    UN HANDICAP POUR 2009

    L'économie française aborde ainsi 2009 avec un acquis de PIB de -0,9%, qui serait le niveau de croissance sur l'ensemble de l'année en cas de croissance zéro sur les quatre trimestres.

    "L'année 2009 ne se présente pas sous des aspects particulièrement réjouissants," a reconnu la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, au micro de RTL vendredi."Il faudrait qu'on réalise une année 2009 exceptionnellement bonne, avec de très bons premier et deuxième trimestre, pour remonter déjà ce handicap (de l'acquis de croissance)". "Or on le sait le premier trimestre sera difficile, on aura une année 2009 difficile et je pense que nous n'aurons pas une croissance qui sera supérieure à -1%, ce sera probablement inférieur à -1%".

    Le gouvernement, qui jusqu'il y a peu espérait une croissance légèrement positive, publiera ses nouvelles prévisions au début mars. La Commission européenne prévoit une baisse de 1,8% du PIB français cette année, et le Fonds monétaire international de 1,9%.

    "On a une situation de récession mondiale, de récession européenne et donc de récession nationale en France. On n'est pas plus mal lotis que les autres, on est plutôt un tout petit mieux lotis si on examine attentivement les différents postes qui constituent la croissance, mais on est en récession clairement," a expliqué Christine Lagarde.

    LES MÉNAGES AU RENDEZ-VOUS

    Les variations de stocks ont eu un impact négatif de 0,9 point du PIB, représentant à eux seuls les trois quarts de la baisse de l'activité.

    Ce déstockage massif reflète le coup d'arrêt de la production au quatrième trimestre, au cours duquel la production industrielle a chuté de 6,7% et la production manufacturière de 8,6%. Le secteur automobile a été le plus touché avec un plongeon de 32,5% sur fond de fermetures temporaires d'usines.

    "Les comportements de stocks sont devenus plus réactifs que par le passé et cela peut laisser espérer un léger rebond technique à partir du deuxième trimestre", remarque Cyril Blesson, économiste chez Seeds Finance.

    La baisse de 1,1% de l'investissement des entreprises, en recul pour le troisième mois consécutif, était également prévisible dans le contexte de baisse de la demande.

    La surprise est venue des ménages, qui ont continué de consommer et dont les investissements en logement n'ont faibli que de 0,3%, après -0,6% au troisième trimestre et -2,7% au deuxième.

    La consommation des ménages a progressé de 0,5% sur le trimestre après avoir stagné depuis le début de l'année. Elle augmente ainsi de 1,3% sur l'ensemble de 2008, un score inespéré que les économistes expliquent par un rattrapage en fin d'année dû à la baisse de l'inflation qui a soutenu le pouvoir d'achat.

    Le taux d'inflation était de 1% en décembre contre 3,6% en juillet, quand il culminait à des plus hauts depuis 17 ans.

    La consommation de produits manufacturés, qui représente un gros quart de la consommation totale, a baissé de 0,5% sur le trimestre mais celle de services a augmenté de 0,7%, reflétant entre autres la bonne saison des sports d'hiver.

    SOUTENIR OU PAS LA CONSOMMATION

    Le gouvernement met en avant la résilience des dépenses des ménages pour justifier son effort de relance axé sur l'investissement, alors que l'opposition et les syndicats réclament des mesures en faveur de la consommation.

    La dégradation du marché du travail, confirmée vendredi par l'annonce de 88.700 destructions d'emplois dans les secteurs principalement marchands au quatrième trimestre, semble plaider en ce sens. Dans ses prévisions publiées jeudi, l'Unedic table sur 282.000 chômeurs supplémentaires en 2009.

    "La consommation devrait être impactée dans les trimestres qui viennent par la dégradation significative du marché du travail. C'est pourquoi il convient aussi de la soutenir," estime Cyril Blesson.

    Les mesures de soutien à l'économie pèsent sur le déficit budgétaire, confirmé à 56,2 milliards d'euros pour l'Etat à la fin de 2008 - soit un montant supérieur de 4,7 milliards à la prévision retenue dans la loi de finances rectificative de décembre et de près de 20 milliards à celui de 2007.

    Le gouvernement publiera début mars de nouvelles prévisions de déficit et de dette, a indiqué Christine Lagarde.

    Philippe Séguin, le président de la Cour des comptes, a lancé vendredi une mise en garde sur les baisses d'impôt envisagées par le gouvernement pour relancer l'économie.

    Par Reuters
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