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Michelin fait face à un effondrement inédit du marché du pneumatique

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  • Michelin fait face à un effondrement inédit du marché du pneumatique

    Début 2008, l'un des grands fabricants mondiaux d'engins de chantiers commandait encore à Michelin 6000 pneus par mois. Aujourd'hui, il n'en achète plus que 50. Cet exemple illustre la chute brutale de l'activité du numéro un mondial du pneumatique. "Cet automne, la baisse de l'activité a dépassé tout ce que nous avions imaginé", raconte Michel Rollier, cogérant de Michelin. Le groupe a annoncé, vendredi 13 février, une baisse spectaculaire de 53,8 % de son bénéfice net à 357 millions d'euros, la marge opérationnelle tombant à 5,6 % du chiffre d'affaires, contre 9,8 % en 2007.

    Les ventes, elles, ont reculé de 2,7 % en valeur, à 16,4 milliards d'euros, et de 2,9 % en volume. Un chiffre en trompe-l'œil, car la bonne tenue de l'activité en début d'année cache un véritable affaissement des affaires au quatrième trimestre. Les ventes de pneus poids lourds se sont effondrées de 20 %, tandis que le marché des voitures de tourisme reculait de 15 %. "Du jamais-vu", avoue M. Rollier.

    Michelin se croyait mieux protégé contre le ralentissement. Le fabricant de pneumatiques est moins dépendant du marché automobile qu'on ne le croit: il ne réalise que 20 % à 25 % de son chiffre d'affaires auprès des constructeurs. L'essentiel de son activité est constitué par le marché du remplacement, réputé moins sensible à la conjoncture. Mais cette digue a quand même lâché. "Les distributeurs, qui avaient un besoin de trésorerie, ont cherché à se débarrasser de leurs stocks et ont stoppé net les commandes", souligne M. Rollier.

    Le groupe de Clermont-Ferrand a dû adapter sa production. "Une journée de pneus invendus représente 35 millions d'euros de dette et cela, nous souhaitons l'éviter à tout prix, affirme le patron de Michelin. Au quatrième trimestre, nos usines ont tourné à moins de 50 % de leurs capacités." Malgré ce contexte, le recours au chômage technique en France a été limité : il n'a concerné qu'à peine 10 % des salariés. Grâce à l'utilisation des jours de congés, de RTT et de formation, Michelin a pu atténuer la baisse des revenus de ses salariés.

    LIMITER LE CHÔMAGE PARTIEL

    Le problème, c'est que le premier trimestre s'annonce lui aussi très sombre. La remise à zéro des compteurs de RTT devrait permettre à nouveau de limiter le chômage partiel. Pour le moment, M. Rollier se refuse à imaginer un ralentissement durable : "L'activité du pneu de remplacement ne peut pas rester au niveau actuel, cela signifierait que les gens arrêtent de rouler", assure-t-il. En tout cas, il n'est pas question aujourd'hui d'aller au-delà des mesures actuelles de réduction des effectifs, qui consistent à ne remplacer qu'un départ à la retraite sur deux.

    Pour 2009, le groupe se refuse à faire des prévisions. Pour affronter la tempête, Michelin compte réduire de 50 % ses investissements. L'Europe devrait faire les frais de cette baisse, tandis que les projets en Chine et en Inde seraient maintenus. Seule bonne nouvelle : les prix des matières premières, qui vont revenir à des niveaux décents. En 2008, l'impact de leur hausse sur le résultat du groupe a été de 804 millions d'euros.
    Mais la crise peut être aussi source d'opportunités. "En Asie, certains fabricants de pneumatiques ont énormément investi et se retrouvent en situation de surcapacité ; on peut légitimement penser qu'il y aura une consolidation du secteur", estime M. Rollier. En Europe, la situation semble plus figée, sauf peut-être pour le groupe allemand Continental, qui vient d'être racheté par son compatriote Schaeffler. Ce dernier, étranglé par une dette abyssale, va sans doute devoir s'en séparer. Un dossier suivi de près par Michelin. "Nous ne pouvons pas ne pas nous pencher sur la question. Nous agirons au mieux de nos intérêts", affirme M. Rollier. A condition d'en avoir les moyens, dans une période où la trésorerie, chez Michelin comme chez ses concurrents, sera une denrée rare.

    Stéphane Lauer (Le Monde)

  • #2
    Michelin fait face à un effondrement inédit du marché du pneumatique
    la crise c'est pour tous!
    Mr NOUBAT

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    • #3
      moins de voitures donc moins de pneus

      les deux consomment du pétrole, les prix du baril chutent

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