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Le bénéfice net de Michelin a chuté de plus de moitié en 2008. Valeo plonge dans le rouge.
En toute logique, les difficultés des constructeurs automobiles, qui ont annoncé cette semaine des résultats financiers désastreux, se sont répercutées en cascade sur leurs équipementiers. Leur situation s'est dégradée brutalement au dernier trimestre 2008, pendant lequel la production automobile a été réduite de 25 %. Cette baisse soudaine a entraîné une chute du bénéfice net de Michelin (357 millions d'euros) de 53,8 % sur l'ensemble de l'année. « Une année terrible », a résumé Michel Rollier, cogérant du fabricant de pneus.
Preuve que l'année 2008 s'est découpée en deux parties bien distinctes, au second semestre, Michelin a enregistré une perte de 73 millions d'euros. Les ventes en volume ont par ailleurs reculé de 2,9 % en 2008, mais de 16 % au dernier trimestre.
Cet automne, le groupe s'attendait pourtant à être plus épargné que d'autres par la crise du secteur, car un quart seulement de son activité - les pneus équipant des véhicules neufs - dépend des constructeurs. Mais les 75 % restant, les ventes de pneus de remplacement, ont également reculé fortement. Les automobilistes ont en effet moins roulé et conservé leurs pneus plus longtemps. Les flottes de poids lourds ont aussi nettement réduit leurs commandes.
L'équipementier Valeo a lui aussi été frappé de plein fouet. « Piloter une entreprise dans ce contexte, c'est conduire dans le brouillard, sur du verglas, en levant le pied de l'accélérateur », a estimé Thierry Morin, le PDG du groupe. Il a enregistré une perte de 207 millions en 2008. Pour le seul quatrième trimestre, le groupe affiche une perte nette de 313 millions d'euros et un chiffre d'affaires en baisse de 26,6 %.
Diminution de la production
Pour 2009, le patron de Valeo, peu optimiste, prévoit une chute de la production automobile mondiale « de l'ordre de 30 % au premier semestre, et d'environ 20 % sur l'ensemble de l'année ». Le groupe table sur un résultat opérationnel négatif au premier semestre. Michel Rollier, le patron de Michelin, s'attend lui à un premier semestre « difficile », mais pronostique que le marché du remplacement pourrait se redresser à partir du deuxième semestre.
Dans ce contexte, les deux groupes vont continuer à diminuer leur production et comprimer leurs coûts. Michelin va poursuivre ses réductions d'effectifs en ne remplaçant pas les départs à la retraite. Valeo a annoncé un plan de départs de 5 000 personnes en décembre.
À moyen terme, les deux équipementiers ont l'intention de participer à la consolidation du secteur. « Dès que le marché le permettra, nous procéderons à des acquisitions, ciblées sur des équipementiers en difficulté, mais possédant des savoir-faire intéressants », a souligné Thierry Morin, le PDG de Valeo. Dans cette optique il envisage sérieusement de faire appel au Fonds stratégique d'investissement (créé par l'État fin 2008) « lorsqu'une opportunité se présentera ».
Par Cyrille Pluyette
Source : lefigaro.fr
En toute logique, les difficultés des constructeurs automobiles, qui ont annoncé cette semaine des résultats financiers désastreux, se sont répercutées en cascade sur leurs équipementiers. Leur situation s'est dégradée brutalement au dernier trimestre 2008, pendant lequel la production automobile a été réduite de 25 %. Cette baisse soudaine a entraîné une chute du bénéfice net de Michelin (357 millions d'euros) de 53,8 % sur l'ensemble de l'année. « Une année terrible », a résumé Michel Rollier, cogérant du fabricant de pneus.
Preuve que l'année 2008 s'est découpée en deux parties bien distinctes, au second semestre, Michelin a enregistré une perte de 73 millions d'euros. Les ventes en volume ont par ailleurs reculé de 2,9 % en 2008, mais de 16 % au dernier trimestre.
Cet automne, le groupe s'attendait pourtant à être plus épargné que d'autres par la crise du secteur, car un quart seulement de son activité - les pneus équipant des véhicules neufs - dépend des constructeurs. Mais les 75 % restant, les ventes de pneus de remplacement, ont également reculé fortement. Les automobilistes ont en effet moins roulé et conservé leurs pneus plus longtemps. Les flottes de poids lourds ont aussi nettement réduit leurs commandes.
L'équipementier Valeo a lui aussi été frappé de plein fouet. « Piloter une entreprise dans ce contexte, c'est conduire dans le brouillard, sur du verglas, en levant le pied de l'accélérateur », a estimé Thierry Morin, le PDG du groupe. Il a enregistré une perte de 207 millions en 2008. Pour le seul quatrième trimestre, le groupe affiche une perte nette de 313 millions d'euros et un chiffre d'affaires en baisse de 26,6 %.
Diminution de la production
Pour 2009, le patron de Valeo, peu optimiste, prévoit une chute de la production automobile mondiale « de l'ordre de 30 % au premier semestre, et d'environ 20 % sur l'ensemble de l'année ». Le groupe table sur un résultat opérationnel négatif au premier semestre. Michel Rollier, le patron de Michelin, s'attend lui à un premier semestre « difficile », mais pronostique que le marché du remplacement pourrait se redresser à partir du deuxième semestre.
Dans ce contexte, les deux groupes vont continuer à diminuer leur production et comprimer leurs coûts. Michelin va poursuivre ses réductions d'effectifs en ne remplaçant pas les départs à la retraite. Valeo a annoncé un plan de départs de 5 000 personnes en décembre.
À moyen terme, les deux équipementiers ont l'intention de participer à la consolidation du secteur. « Dès que le marché le permettra, nous procéderons à des acquisitions, ciblées sur des équipementiers en difficulté, mais possédant des savoir-faire intéressants », a souligné Thierry Morin, le PDG de Valeo. Dans cette optique il envisage sérieusement de faire appel au Fonds stratégique d'investissement (créé par l'État fin 2008) « lorsqu'une opportunité se présentera ».
Par Cyrille Pluyette
Source : lefigaro.fr