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Production de soja : l’Algérie peut mieux faire

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  • Production de soja : l’Algérie peut mieux faire

    S’appuyant sur les essais réalisés par son établissement dans le sud du pays (Laghouat et Ghardaïa notamment) et au niveau des Hauts Plateaux et qui ont donné des résultats encourageants, Ahmed Benchernine, un chercheur au centre de recherche algérien, spécialisé dans la promotion des dérivés du soja destinés à l'alimentation humaine (Soy Village), a affirmé que l'Algérie dispose d'importantes possibilités de production du soja grâce aux conditions climatiques favorables et aux besoins potentiels en matière de consommation de ce produit.

    Le chercheur, qui s’est exprimé au Forum El Moudjahid en marge d’une rencontre d’experts ayant eu lieu mercredi, à Alger, a indiqué que «le rendement agricole du soja peut atteindre les 50 quintaux par hectare en Algérie».

    Parmi les résultats établis, le chercheur a précisé que «c'est que cette culture s'adapte non seulement au sol du sud du pays, mais participe aussi à sa fertilisation et à la diminution du sel contenu dans la terre». Outre son important rendement, la culture du soja est écologique puisqu'elle n'a pas besoin de produits chimiques, les engrais notamment. Le docteur en sciences économiques a indiqué, par ailleurs, qu'en matière de transformation, la presse des graines de soja peut donner de l'huile à 0% cholestérol alors que les tourteaux (résidus des graines de soja) peuvent être un aliment de bétail dont l'Algérie est importatrice.
    A cet effet, il est à signaler que le principal fournisseur est le Brésil avec une facture annuelle de près de 300 millions de dollars. En matière de consommation, la production du lait à partir des graines de soja peut combler le déficit de l'Algérie en matière de lait de vache, assure-t-il. D'après une étude initiée par le centre, si chaque commune du pays consacrait 2 ha pour cette culture, on arriverait à une production de 119.520 quintaux par an avec une génération de 12.000 postes d'emplois.

    De son côté, Abdelhafidh Lahouel, secrétaire général de l'organisation nationale de la continuité des générations (ONCG) dont dépend ce centre de recherche, en matière de transformation, a estimé que les coûts de revient sont minimes puisque 1 kilo de graines de soja donne 8 litres de lait. Ce responsable a indiqué qu'une vingtaine d'investisseurs ont monté des unités de transformation dans plusieurs wilayas du pays. Créé en 2005, le centre a développé des actions en direction des agriculteurs en mettant à leur disposition du savoir-faire technique et la fourniture des semences en la matière.

    Grâce à sa collaboration avec plusieurs universités algériennes et des chercheurs étrangers et algériens établis à l'étranger, le centre assure des formations gratuites à des jeunes promoteurs désirant monter des projets dans le domaine de la culture et de la transformation du soja. M. Lahoual a indiqué que son organisation avait tenu des réunions avec le ministre de l'Agriculture et de Développement rural qui est, selon lui, favorable à des projets de production du soja en Algérie.

    Au ministère de l’Agriculture et du Développement rural qui axe sur son renouveau en direction des cultures permettant de diminuer progressivement la facture alimentaire, cette option est d’actualité au vu des pressions exercées aussi bien par les fabricants d’aliments destinés à l’élevage, tous genres confondus, que pour la production des oléagineux et notamment l’huile de table. Si pour les éleveurs, la cherté s’explique par la persistance de la TVA d’un taux de 17% imposée pour l’importation de cette matière première de base, les producteurs d’huiles ont songé à faire dans la culture locale du soja comme l’a indiqué l’un des leaders de cette filière, Issad Rebrab de Cevital, en sollicitant l’Etat pour une concession de terres à mettre en valeur dans le grand sud. Il a été suivi par un autre producteur, un égyptien installé dans la périphérie d’Oran, qui a expérimenté cette culture dans son pays d’origine et qui a obtenu des résultats satisfaisants. Ceci étant, il voudrait reconduire cette expérience sur place pour éviter les frais de transport. Au cas où cette option serait retenue et à très moyen terme, elle pourrait avoir des effets positifs sur les prix à la consommation de l’huile de table et des viandes à l’instar du poulet dont le prix culmine actuellement jusqu’à 300 dinars le kilo alors que l’œuf n’est pas loin d’atteindre les 15 dinars.

    Le Financier
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