Maintenant, il ne reste plus qu'à gagner la guerre.
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Près de 18 milliards de dollars ont été investis dans le secteur
Éloigner le spectre de la pénurie d’eau qui menace l’Algérie est l’un des plus grands défis qui se pose aux autorités du pays. Près de 18 milliards de dollars ont été investis dans le secteur
Un pari gagné, aujourd’hui, nous dit M. Abdelmalek Sellal, grâce à une politique d’investissements massifs dont les fruits sont aujourd’hui palpables à travers aussi bien les nombreux projets réceptionnés, quelques fois de dimensions pharaoniques, que dans les effets sur la quotidienneté du citoyen qui en ressent tous les bienfaits. Satisfait certes, mais encore prudent, A. Sellal rappelle qu’il ne faut pas baisser la garde et avoir toujours à l’esprit que l’eau est un bien qui risque d’être encore plus rare demain.
L’Algérie s’est lancée dans un ambitieux programme de construction d’ouvrages hydrauliques. A quel stade d’exécution ces grands travaux sont-ils arrivés actuellement et quel bilan pouvez-vous déjà en tirer ? L’Algérie a connu depuis plusieurs années une situation de stress hydrique. Afin de faire face au phénomène de raréfaction des ressources en eau et sous la conduite éclairée de monsieur le président de la République, le choix d’une politique courageuse et volontariste a été engagé. Elle vise à augmenter et à diversifier les capacités de mobilisation d’eau, réduire les déficits en alimentation en eau potable des populations, généraliser l’épuration et la réutilisation des eaux usées, étendre les superficies irriguées et améliorer les indicateurs de gestion.
Pour réaliser ces objectifs, près de 1500 projets ont été lancés dans le cadre du programme complémentaire de soutien à la croissance 2005/2009, et ce, grâce à la mobilisation d’un volume d’investissements qui avoisine les dix-huit milliards de dollars américains. Dans le cadre de ce programme, des réalisations majeures ont vu le jour. Il s’agit entre autres :
- Le complexe hydraulique de Beni-Haroun, opérationnel depuis septembre 2007, cette interconnexion de cinq barrages permet l’amélioration de l’alimentation en eau potable de quatre millions d’habitants, répartis sur le territoire de six wilayas et l’irrigation de 40.000 hectares dans quatre grands périmètres ;
- Le complexe hydraulique de Taksebt, qui produit à partir du barrage du même nom et depuis mars 2008, 250.000 m3 d’eau potable pour l’alimentation des localités situées sur le couloir Tizi Ouzou-Boumerdès-Alger ;
- Le système MAO vers les wilayas de Mostaganem et Oran (155 hm3/an) ;
- Barrages Erraguène, Tabellout et Draa Diss vers la wilaya de Sétif (189 hm3/an) ;
- Barrages Ighil Emda et Mehouane vers la wilaya de Sétif (119 hm3/an)
- Réhabilitation des réseaux d’AEP dans 13 grandes villes du pays ;
- Travaux de lutte contre la remontée des eaux à El Oued et Ouargla ;
- Projets de protections des agglomérations contre les inondations
- Réalisation de quarante stations d’épuration, auxquelles s’ajoutent la réhabilitation de 20 STEP et la construction de 50 stations de lagunage.
Cet effort sans précédent de l’Etat commence à donner ses fruits. Ainsi, le taux de raccordement aux réseaux d’AEP est actuellement de 92% et celui du raccordement à l’égout de 86%. La dotation quotidienne en eau potable par habitant est de 165 litres distribués au quotidien dans plus de 70% des chefs-lieux de communes.
L’Algérie étant soumise à l’aléa sismique, la sécurité des grands ouvrages hydrauliques ne suscite-t-elle pas quelques craintes ? Des dispositions sont-elles prises pour éviter toute catastrophe ?
L’aléa sismique est automatiquement pris en compte lors de la réalisation des projets des grandes infrastructures hydrauliques. C’est d’ailleurs, également le cas pour d’autres facteurs potentiels de sinistre ou, de cas de force majeure, comme les glissements de terrain ou les crues exceptionnelles (centennales ou milléniales). Les études d’exécution et d’avant-projet détaillé prennent obligatoirement en compte les mesures préventives garantissant l’intégrité de l’aménagement hydraulique projeté ainsi que la sécurité des biens et des personnes dans son environnement proche et éloigné.
A titre indicatif, je vous informe que la retenue de Beni Haroum, qui est le plus grand barrage d’Algérie, a été construite selon les standards de calculs utilisés dans les projets réalisés dans les régions les plus touchées par le phénomène des tremblements de terre telles que l’archipel japonais et la côte ouest des Etats-Unis. J’ajoute qu’une fois une grande infrastructure réceptionnée, des plans « Orsec » sont systématiquement élaborés afin de lister les procédures d’urgences à prendre en cas de dommage important ou de cas de force majeure, pour garantir la sécurité des biens et des personnes.
Votre ministère a initié un grand projet de transfert d’eau vers Tamanrasset et vers les Hauts-Plateaux. Où en est la résiliation ? N’y a-t-il pas de risques sur les nappes souteraines sahariennes dont on sait qu’elles ne sont que faiblement renouvelables ?
Le système aquifère du Sahara septentrional (SASS) recouvre une superficie de plus d’un million de km2 répartis sur le territoire de l’Algérie, de la Tunisie et de la Libye. Il est composé de nappes géologiques distinctes, le complexe terminal et le continental intercalaire (plus profond et situé dans sa quasi-totalité en Algérie).
Les réserves d’eau du SASS sont très importantes : 60.000 milliards de m3 dont 40.000 environ en Algérie. Les études prospectives qui ont été menées indiquent que la pérennité de la ressource est fonction d’une exploitation rationnelle et d’une répartition équilibrée des champs captants.
Ainsi, on considère la ponction de huit milliards de m3/an, dont cinq en Algérie, garantit une exploitation durable et raisonnable du système, afin d’en garantir l’équilibre à long terme. Pour ce qui concerne les projets lancés par le secteur, les travaux du transfert In Salah-Tamanrasset avancent à un rythme qui me permet d’affirmer que nous serons dans les temps pour sa mise en service, à savoir donner, en juillet 2010, 100.000 m3 d’eau potable par jour pour les habitants de Tamanrasset et du couloir de transfert. Quant au projet de transfert vers les Hauts-Plateaux, nous allons lancer avant la fin du premier semestre 2009 l’appel d’offres pour la réalisation de l’étude d’avant-projet détaillé de sa première phase baptisée « Djelfa 2010 » et juste après celui pour les travaux.
La pénurie d’eau a longtemps été la hantise des Algériens, en tant que simples consommateurs ou dans l’exercice de leurs activités (agriculteurs, industriels, établissements touristiques, etc). Se peut-il qu’ils peuvent espérer que cette page soit définitivement tournée dans un avenir proche ?
L’ensemble des actions que mène le secteur des ressources en eau est synthétisé dans le schéma directeur des infrastructures hydrauliques, adopté en conseil des ministres en février 2007, est une projection planificatrice aux horizons 2025 et 2040, de programmes de développements, d’objectifs et de modes de gestion et de gouvernance. Intégré spatialement dans le SNAT (schéma national d’aménagement du territoire), il vise à assurer l’équilibre pérenne de l’équation besoins/ressources en matière de ressources en eau et donner ainsi une visibilité qui puisse servir de base aux différents programmes de développements sectoriels. L’ensemble des actions contenues dans ce schéma directeur a pour objectif de faire face aux deux hypothèses suivantes :
- Satisfaire tous les besoins (en AEPS et en irrigation) à un taux appréciable pour toutes les régions dans le scénario d’une année pluviométrique moyenne ;
- Couvrir la totalité des besoins en AEPi et 60% des besoins d’irrigation dans le cas d’une année sèche. La sécurisation en alimentation en eau potable des citoyens est ainsi assurée, particulièrement avec le verrou de sécurité du dessalement de l’eau de mer. Cela ne veut nullement dire qu’il faille baisser la garde dans le domaine de la lutte contre toutes les formes et pratiques de gaspillage.
La suite...
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Près de 18 milliards de dollars ont été investis dans le secteur
Éloigner le spectre de la pénurie d’eau qui menace l’Algérie est l’un des plus grands défis qui se pose aux autorités du pays. Près de 18 milliards de dollars ont été investis dans le secteur
Un pari gagné, aujourd’hui, nous dit M. Abdelmalek Sellal, grâce à une politique d’investissements massifs dont les fruits sont aujourd’hui palpables à travers aussi bien les nombreux projets réceptionnés, quelques fois de dimensions pharaoniques, que dans les effets sur la quotidienneté du citoyen qui en ressent tous les bienfaits. Satisfait certes, mais encore prudent, A. Sellal rappelle qu’il ne faut pas baisser la garde et avoir toujours à l’esprit que l’eau est un bien qui risque d’être encore plus rare demain.
L’Algérie s’est lancée dans un ambitieux programme de construction d’ouvrages hydrauliques. A quel stade d’exécution ces grands travaux sont-ils arrivés actuellement et quel bilan pouvez-vous déjà en tirer ? L’Algérie a connu depuis plusieurs années une situation de stress hydrique. Afin de faire face au phénomène de raréfaction des ressources en eau et sous la conduite éclairée de monsieur le président de la République, le choix d’une politique courageuse et volontariste a été engagé. Elle vise à augmenter et à diversifier les capacités de mobilisation d’eau, réduire les déficits en alimentation en eau potable des populations, généraliser l’épuration et la réutilisation des eaux usées, étendre les superficies irriguées et améliorer les indicateurs de gestion.
Pour réaliser ces objectifs, près de 1500 projets ont été lancés dans le cadre du programme complémentaire de soutien à la croissance 2005/2009, et ce, grâce à la mobilisation d’un volume d’investissements qui avoisine les dix-huit milliards de dollars américains. Dans le cadre de ce programme, des réalisations majeures ont vu le jour. Il s’agit entre autres :
- Le complexe hydraulique de Beni-Haroun, opérationnel depuis septembre 2007, cette interconnexion de cinq barrages permet l’amélioration de l’alimentation en eau potable de quatre millions d’habitants, répartis sur le territoire de six wilayas et l’irrigation de 40.000 hectares dans quatre grands périmètres ;
- Le complexe hydraulique de Taksebt, qui produit à partir du barrage du même nom et depuis mars 2008, 250.000 m3 d’eau potable pour l’alimentation des localités situées sur le couloir Tizi Ouzou-Boumerdès-Alger ;
- Le système MAO vers les wilayas de Mostaganem et Oran (155 hm3/an) ;
- Barrages Erraguène, Tabellout et Draa Diss vers la wilaya de Sétif (189 hm3/an) ;
- Barrages Ighil Emda et Mehouane vers la wilaya de Sétif (119 hm3/an)
- Réhabilitation des réseaux d’AEP dans 13 grandes villes du pays ;
- Travaux de lutte contre la remontée des eaux à El Oued et Ouargla ;
- Projets de protections des agglomérations contre les inondations
- Réalisation de quarante stations d’épuration, auxquelles s’ajoutent la réhabilitation de 20 STEP et la construction de 50 stations de lagunage.
Cet effort sans précédent de l’Etat commence à donner ses fruits. Ainsi, le taux de raccordement aux réseaux d’AEP est actuellement de 92% et celui du raccordement à l’égout de 86%. La dotation quotidienne en eau potable par habitant est de 165 litres distribués au quotidien dans plus de 70% des chefs-lieux de communes.
L’Algérie étant soumise à l’aléa sismique, la sécurité des grands ouvrages hydrauliques ne suscite-t-elle pas quelques craintes ? Des dispositions sont-elles prises pour éviter toute catastrophe ?
L’aléa sismique est automatiquement pris en compte lors de la réalisation des projets des grandes infrastructures hydrauliques. C’est d’ailleurs, également le cas pour d’autres facteurs potentiels de sinistre ou, de cas de force majeure, comme les glissements de terrain ou les crues exceptionnelles (centennales ou milléniales). Les études d’exécution et d’avant-projet détaillé prennent obligatoirement en compte les mesures préventives garantissant l’intégrité de l’aménagement hydraulique projeté ainsi que la sécurité des biens et des personnes dans son environnement proche et éloigné.
A titre indicatif, je vous informe que la retenue de Beni Haroum, qui est le plus grand barrage d’Algérie, a été construite selon les standards de calculs utilisés dans les projets réalisés dans les régions les plus touchées par le phénomène des tremblements de terre telles que l’archipel japonais et la côte ouest des Etats-Unis. J’ajoute qu’une fois une grande infrastructure réceptionnée, des plans « Orsec » sont systématiquement élaborés afin de lister les procédures d’urgences à prendre en cas de dommage important ou de cas de force majeure, pour garantir la sécurité des biens et des personnes.
Votre ministère a initié un grand projet de transfert d’eau vers Tamanrasset et vers les Hauts-Plateaux. Où en est la résiliation ? N’y a-t-il pas de risques sur les nappes souteraines sahariennes dont on sait qu’elles ne sont que faiblement renouvelables ?
Le système aquifère du Sahara septentrional (SASS) recouvre une superficie de plus d’un million de km2 répartis sur le territoire de l’Algérie, de la Tunisie et de la Libye. Il est composé de nappes géologiques distinctes, le complexe terminal et le continental intercalaire (plus profond et situé dans sa quasi-totalité en Algérie).
Les réserves d’eau du SASS sont très importantes : 60.000 milliards de m3 dont 40.000 environ en Algérie. Les études prospectives qui ont été menées indiquent que la pérennité de la ressource est fonction d’une exploitation rationnelle et d’une répartition équilibrée des champs captants.
Ainsi, on considère la ponction de huit milliards de m3/an, dont cinq en Algérie, garantit une exploitation durable et raisonnable du système, afin d’en garantir l’équilibre à long terme. Pour ce qui concerne les projets lancés par le secteur, les travaux du transfert In Salah-Tamanrasset avancent à un rythme qui me permet d’affirmer que nous serons dans les temps pour sa mise en service, à savoir donner, en juillet 2010, 100.000 m3 d’eau potable par jour pour les habitants de Tamanrasset et du couloir de transfert. Quant au projet de transfert vers les Hauts-Plateaux, nous allons lancer avant la fin du premier semestre 2009 l’appel d’offres pour la réalisation de l’étude d’avant-projet détaillé de sa première phase baptisée « Djelfa 2010 » et juste après celui pour les travaux.
La pénurie d’eau a longtemps été la hantise des Algériens, en tant que simples consommateurs ou dans l’exercice de leurs activités (agriculteurs, industriels, établissements touristiques, etc). Se peut-il qu’ils peuvent espérer que cette page soit définitivement tournée dans un avenir proche ?
L’ensemble des actions que mène le secteur des ressources en eau est synthétisé dans le schéma directeur des infrastructures hydrauliques, adopté en conseil des ministres en février 2007, est une projection planificatrice aux horizons 2025 et 2040, de programmes de développements, d’objectifs et de modes de gestion et de gouvernance. Intégré spatialement dans le SNAT (schéma national d’aménagement du territoire), il vise à assurer l’équilibre pérenne de l’équation besoins/ressources en matière de ressources en eau et donner ainsi une visibilité qui puisse servir de base aux différents programmes de développements sectoriels. L’ensemble des actions contenues dans ce schéma directeur a pour objectif de faire face aux deux hypothèses suivantes :
- Satisfaire tous les besoins (en AEPS et en irrigation) à un taux appréciable pour toutes les régions dans le scénario d’une année pluviométrique moyenne ;
- Couvrir la totalité des besoins en AEPi et 60% des besoins d’irrigation dans le cas d’une année sèche. La sécurisation en alimentation en eau potable des citoyens est ainsi assurée, particulièrement avec le verrou de sécurité du dessalement de l’eau de mer. Cela ne veut nullement dire qu’il faille baisser la garde dans le domaine de la lutte contre toutes les formes et pratiques de gaspillage.
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