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Grande-Bretagne : Alfie,13 ans, père de Maisie.

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  • Grande-Bretagne : Alfie,13 ans, père de Maisie.

    Le pays connaît le taux de mineures enceintes le plus élevé d'Europe occidentale.

    Par Karine Le Loët



    Assis sur un lit blanc, le jeune garçon au visage enfantin tient prudemment dans ses bras un nouveau-né. De sa voix fluette, il répond, timide, aux questions d'une journaliste : «Tu crois que tu vas être un bon père ?» «Oui», assure-t-il du haut de ses 1m22. «Comment vas-tu te débrouiller, financièrement ?» «Ça veut dire quoi, financièrement ?», demande-t-il, avant de répondre par un haussement d'épaules.
    Postée sur YouTube par le tabloïd The Sun, la vidéo d'Alfie Patten, 13 ans, de Chantelle Steadman, 15 ans et de leur fille Maisie, née le 9 février dans un hôpital d'Eastbourne au sud du pays, fait désormais le tour du monde. Et relance le débat sur les grossesses adolescentes en Grande-Bretagne. Car l'histoire d'Alfie et de Chantelle n'est pas une exception dans un pays où le taux de mineures enceintes est le plus élevé d'Europe occidentale.

    Failles au sein de l'école
    Aussi, dès l'annonce de la naissance de Maisie, l'opposition britannique s'est-elle empressé de crier au scandale. «C'est parfaitement tragique», a martelé Iain Duncan Smith, ex-leader des Tories, avant de dénoncer le spectre d'une «société brisée». «C'est très inquiétant, qu'aujourd'hui en Grande-Bretagne, des enfants aient des enfants», a souligné pour sa part David Cameron, le leader actuel du parti. Dans les rangs du gouvernement, l'humeur n'était pas à la fanfaronnade : «Il faut régler ce problème, a déclaré le secrétaire à l'Enfance Ed Balls au micro de Sky News. Je veux que nous fassions tout ce qui est possible pour faire baisser le taux de grossesses adolescentes.»
    Pourtant, un programme gouvernemental existe déjà. Lancé en 1998 par un labour fraîchement débarqué au pouvoir, celui-ci vise à améliorer l'éducation sexuelle au sein des écoles, à rendre gratuites et accessibles aux jeunes les techniques de contraception, à élargir le soutien aux parents. Un programme, avec un seul objectif : diviser le nombre de grossesses adolescentes par deux d'ici à 2010. La cible risque très vraisemblablement d'être manquée. Au Pays de Galles et en Angleterre, en 2006 - derniers chiffres disponibles -, le nombre de grossesses chez les moins de 18 ans affichait une baisse de seulement 13,3 % depuis 1998. La même année, 7 826 adolescentes de moins de 16 ans tombaient enceintes, soit 21 chaque jour.
    Un aveu d'échec gouvernemental ? Pas de doute pour certains experts, qui estiment que c'est au sein de l'école que les failles sont les plus évidentes. «Comment pouvez-vous critiquer ces jeunes gens, alors que l'éducation sexuelle est si pauvre dans ce pays ?», s'est insurgé Tony Kerridge, porte-parole pour Marie Stopes International, une organisation spécialisée dans l'éducation et la santé sexuelles. «Des pays comme la Scandinavie ou les Pays-Bas ont clairement démontré qu'informer les jeunes le plus tôt possible pour qu'ils puissent faire des choix éclairés a deux conséquences : cela repousse l'âge des premières relations sexuelles et encourage l'usage des méthodes contraceptives.»

    Assistance de l'état
    Reste à s'attaquer à une perception sociale. «Nous avons un modèle où les jeunes filles du Royaume-Uni considèrent qu'avoir un bébé est une façon d'acquérir leur propre position dans la société. Ce genre de choix peut être adressé en leur faisant réaliser que ce qu'elles contemplent c'est le dénuement social sous assistance de l'État pour le reste de leur vie» , affirmait encore Tony Kerridge. Une perspective souvent familière à ces jeunes mères. À Eastbourne, Chantelle, ses cinq frères et ses parents sans emploi, vivent entièrement grâce à l'assistance de l'État. Or, les statistiques le prouvent : les rejetons de foyers défavorisés, reconstitués, démunis sont plus susceptibles d'avoir des enfants jeunes et d'entrer dans une spirale de pauvreté et d'assistance.


    lefigaro.fr


    “En politique, rien n’arrive par accident. Si quelque chose se produit, vous pouvez parier que cela a été planifié de cette façon.” (Franklin Delano Roosevelt)
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