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Le Pakistan va désormais appliquer la charia dans certaines parties de ses zones tribales dans le nord-ouest du pays à la frontière afghane où les talibans, soutenus par des insurgés, semblent gagner en puissance.
Cette décision survient alors que le gouvernement d’Islamabad a ouvert des pourparlers avec une organisation pro-talibans pour tenter de convaincre les militants retranchés dans la vallée du Swat de déposer leurs armes.
Des représentants du chef des insurgés, le religieux radical Maulana Sufi Mohammad, proche des talibans, ont en effet rencontré hier à Peshawar des responsables du gouvernement.
Mian Iftikhar Hussain, le ministre provincial de l’Information, a déclaré que toutes les lois qui ne se conforment pas aux textes islamiques ont été suspendues dans la région de Malakand qui englobe Swat. «Un accord a été signé entre le gouvernement de la province de la Frontière du Nord-Ouest et le maulana Soofi Mohammed», a déclaré à la presse à Peshawar le ministre.
«Toutes les lois contraires à la charia seront abolies et la justice sera appliquée en vertu de la charia», a-t-il précisé. «Après des négociations fructueuses, toutes les lois non islamiques liées au système judiciaire et celles allant à l’encontre du Coran et de la sunna seront annulées et considérées comme nulles et non avenues», a déclaré dans un communiqué le gouvernement de la Frontière Nord-Ouest après les entretiens.
De son côté, pour arrondir les coins et faire passer la pilule aux Etats-Unis et d’autres puissances occidentales qui risquent de réprouver la concession faite aux islamistes, le chef de la région, Amid Haider Khan Hoti, a affirmé que l’application de la charia ne viole pas la Constitution pakistanaise. Pour amener le gouvernement à l’adoption de cette concession, des rebelles islamistes avaient annoncé dimanche dernier un cessez-le-feu unilatéral de dix jours dans la vallée.
Le porte-parole des talibans du maulana Fazlullah, le gendre de Soofi Mohammed, Muslim Khan, qui avait annoncé le cessez-le-feu dira que c’est un «geste de bonne volonté». Ce cessez-le-feu devrait être prolongé avec la signature de l’accord hier avec le gouvernement provincial. Cet accord est applicable au district de Malakand, dans lequel est située la vallée de Swat, autrefois le site touristique le plus prisé du Pakistan, avant de tomber aux mains des talibans pakistanais que l’armée tente de repousser depuis l’été. La vallée de la Swat était l’une des destinations touristiques les plus prisées du Pakistan jusqu’à la reprise des combats en 2007. Cette vallée est tombée sous le contrôle des talibans du groupe de Fazlullah, à l’automne 2007. Depuis, ses éléments combattent les forces gouvernementales pour rétablir la charia dans cette vallée montagneuse, située au nord de Peshawar et désormais passée sous le contrôle des talibans qui y ont détruit plus de 200 écoles pour filles. L’armée a bien lancé, dès l’été 2007, une vaste offensive pour tenter de déloger les insurgés. En vain.
L’offensive sera suspendue et un accord prévoyant l’application de la charia sera signé entre le gouvernement et les insurgés. Mais cet accord n’est jamais entré en vigueur, les deux parties s’accusant rapidement de le violer. L’été 2008, l’armée pakistanaise lance une deuxième offensive, plus massive. Mais elle ne parviendra pas à occuper durablement le terrain dans cette vallée située à moins de 120 km à l’ouest d’Islamabad. Deuxième tentative de rétablir le calme dans la zone : Islamabad libère Sufi Mohammad, qui avait pris la tête d’un soulèvement dans la vallée pendant les années 1990. Mais les combats se poursuivront encore, faisant des dizaines de
milliers de déplacés.
Par la Tribune
Cette décision survient alors que le gouvernement d’Islamabad a ouvert des pourparlers avec une organisation pro-talibans pour tenter de convaincre les militants retranchés dans la vallée du Swat de déposer leurs armes.
Des représentants du chef des insurgés, le religieux radical Maulana Sufi Mohammad, proche des talibans, ont en effet rencontré hier à Peshawar des responsables du gouvernement.
Mian Iftikhar Hussain, le ministre provincial de l’Information, a déclaré que toutes les lois qui ne se conforment pas aux textes islamiques ont été suspendues dans la région de Malakand qui englobe Swat. «Un accord a été signé entre le gouvernement de la province de la Frontière du Nord-Ouest et le maulana Soofi Mohammed», a déclaré à la presse à Peshawar le ministre.
«Toutes les lois contraires à la charia seront abolies et la justice sera appliquée en vertu de la charia», a-t-il précisé. «Après des négociations fructueuses, toutes les lois non islamiques liées au système judiciaire et celles allant à l’encontre du Coran et de la sunna seront annulées et considérées comme nulles et non avenues», a déclaré dans un communiqué le gouvernement de la Frontière Nord-Ouest après les entretiens.
De son côté, pour arrondir les coins et faire passer la pilule aux Etats-Unis et d’autres puissances occidentales qui risquent de réprouver la concession faite aux islamistes, le chef de la région, Amid Haider Khan Hoti, a affirmé que l’application de la charia ne viole pas la Constitution pakistanaise. Pour amener le gouvernement à l’adoption de cette concession, des rebelles islamistes avaient annoncé dimanche dernier un cessez-le-feu unilatéral de dix jours dans la vallée.
Le porte-parole des talibans du maulana Fazlullah, le gendre de Soofi Mohammed, Muslim Khan, qui avait annoncé le cessez-le-feu dira que c’est un «geste de bonne volonté». Ce cessez-le-feu devrait être prolongé avec la signature de l’accord hier avec le gouvernement provincial. Cet accord est applicable au district de Malakand, dans lequel est située la vallée de Swat, autrefois le site touristique le plus prisé du Pakistan, avant de tomber aux mains des talibans pakistanais que l’armée tente de repousser depuis l’été. La vallée de la Swat était l’une des destinations touristiques les plus prisées du Pakistan jusqu’à la reprise des combats en 2007. Cette vallée est tombée sous le contrôle des talibans du groupe de Fazlullah, à l’automne 2007. Depuis, ses éléments combattent les forces gouvernementales pour rétablir la charia dans cette vallée montagneuse, située au nord de Peshawar et désormais passée sous le contrôle des talibans qui y ont détruit plus de 200 écoles pour filles. L’armée a bien lancé, dès l’été 2007, une vaste offensive pour tenter de déloger les insurgés. En vain.
L’offensive sera suspendue et un accord prévoyant l’application de la charia sera signé entre le gouvernement et les insurgés. Mais cet accord n’est jamais entré en vigueur, les deux parties s’accusant rapidement de le violer. L’été 2008, l’armée pakistanaise lance une deuxième offensive, plus massive. Mais elle ne parviendra pas à occuper durablement le terrain dans cette vallée située à moins de 120 km à l’ouest d’Islamabad. Deuxième tentative de rétablir le calme dans la zone : Islamabad libère Sufi Mohammad, qui avait pris la tête d’un soulèvement dans la vallée pendant les années 1990. Mais les combats se poursuivront encore, faisant des dizaines de
milliers de déplacés.
Par la Tribune
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